C'est moi le patron !

Hors la loi **Adam H. Bakersfield**

Une grande soirée au casino de l'Olympe. Rien d'étonnant en soit puisque toutes mes soirées étaient grandioses. Pourtant, ce soir c'était spécial. Ce genre d'événement se produit quelques fois par année. La différence avec les autres ? Elle. La petite nouvelle allait bosser. Je ne lui en avais pas laissé le choix. Pourquoi ? Simplement parce que j'en avais envie. Il ne faut pas chercher plus loin. Et quand j'ai envie de quelque chose, je l'obtiens, peu importe le moyen utilisé. Je n'étais pas devenu une aussi grande pointure à Los Angeles à faire des compromis, ça c'est sûr. Des grands noms, des célébrités, des bourrés de frics, tout le monde s'attachait des laisser passer pour mes soirées.

La petite exotique m'avait clairement tappé dans l'oeil ce matin là. Je la voyais déjà complètement nue, les mains attachées, les yeux couverts..

J'aimais bien mettre un thème pour la décoration du casino et ce soir, la tentation était de mise. Tous les employés allaient porter une tenue extrêmement séduisante. Leur visage allait être à moitié dissimulé derrière un masque de dentelle noire. De grands rideaux en velours rouge habillaient les murs afin de donner une ambiance chaude et invitante.

Même si je ne m'occupais de rien directement je préférais être sur les lieux pour superviser les préparatifs. Mes employés connaissent c'est mon caractère et savent que c'est dans leur intérêt de tout faire à la perfection. Une mauvaise référence du Grand Bakersfield était une chute assurée pour la recherche d'un nouvel emploi.

En tête à tête avec Rebecca la gérante des serveuses, quelqu'un frappe à la porte.

- Monsieur Bakersfield, mademoiselle Belo est arrivée.
- Parfait, amenez la moi

Terminé de donner les dernières indications à Rebecca je l'escorte jusqu'à la sortie de mon petit bureau privé à l'intérieur du casino. Après un langoureux baiser je glisse une main contre son postérieur qui rebondissait au travers sa robe moulante. Après un superbe sourire complice se glisse vers le bar afin de continuer les préparatifs. Je sens que ça sera une excellente soirée..

Citoyens **Megara Belo**

Un colis... De la part de l'Olympe, avec une carte écrite par monsieur Bakersfield lui-même. Sommaire, le mot. Simplement pour me signifier que le contenu de ce carton est la tenue que je devrai porter lors de la fameuse soirée dont il m'a rapidement parlée pendant cette... Pause déjeuner qui me laisse encore perplexe chaque fois que j'y pense. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si tous les nouveaux employés ont ce genre... D'égards? Et les autres? Je réfléchis sûrement trop. Mais ce n'était encore rien jusqu'à ce que je déplie la housse qu'il y avait dans le carton, pour finalement en sortir la robe bien à l'abri à l'intérieur. Et pour cause, je n'avais encore jamais eu de vêtement faits de tissus d'une telle qualité. Et je m'y connais en tissus. Il m'a suffit de toucher ce drapé rouge pour le savoir. La boule au ventre à l'idée de l'abimer, j'enfile consciencieusement la robe, remarquablement ajustée. En m'inspectant dans le miroir fixé à la porte de ma salle de bain, assez grand pour me refléter de la tête aux pieds, je fronce les sourcils. Comment c'est possible d'avoir pu commander un vêtement à ce point à ma taille? Je n'ai pourtant donné aucune information à ce sujet... Rien ne baille, ni n'est trop serré. Et cette couleur est simplement magnifique.
La boite contient un autre paquet... Les chaussures.

"Madre de Dios..." Soufflai-je en découvrant une paire d'escarpins rouges vernis, dont le talon est si haut que la semelle est compensée de quelques centimètres à l'avant pour éviter toute fracture, rien qu'à l'enfilage.

Je mets les chaussures, et suis une fois de plus impressionnée. C'est ma pointure. Je fais quelques pas avec, dans l'appartement.Elles tiennent plutôt bien mon pied, et... Ma chute de reins est mise en valeur. C'est clair. Je me souviens que monsieur Bakersfield avait parlé du casino. Je ne serai donc pas à l'hôtel ce soir. C'est une pression supplémentaire. Un nouvel environnement, alors que j'ai à peine eu le temps de prendre mes marques dans le cadre de l'hôtel. Mais si je réussis cette mise à l'épreuve, j'ai plus de chance de voir mon contrat renouvelé, d'être recontactée, ou, extrapolons, d'être embauchée, qui sait. Je ne dois pas flancher!

Un coup d'oeil à l'heure. Je dois partir dans une petite heure. Pour des raisons d'hygiène, il est certainement préférable que je m'attache les cheveux, même si j'aime les avoir libres... Et que l'idée d'avoir le dos nu au travail m'intimide encore un peu plus... Je réunis donc ma crinière en un chignon soigné, mais pas trop rigide. Viens la question du maquillage. Qu'est-ce que je fais? Professionnelle, Mégara. Pense, pro. Je tranche, et arrête mon débat intérieur sur un rouge à lèvre rouge matte, légèrement plus foncé que la robe pour ne pas risquer de basculer dans le vulgaire. Pour mes yeux, je ne mets qu'une bonne couche de mascara pour mettre en avant mes cils, déjà longs au naturel.

Tiago a fait sa promenade avant que je me prépare. Je lui mets à boire et à manger, et pars... Un peu en avance. Mais s'il devait y avoir quelque chose à changer dans mon apparence avant que je ne prenne mon service, je préfère avoir le temps de mettre toutes les chances de mon coté. Je n'habite qu'à quelques stations de l'Olympe... Alors je prends un soin particulier à me mettre là où je ne risque pas de me salir. L'heure de pointe est passée. Le wagon n'est pas bondé... Mais les regards des autres usagers se posent sur moi. Je ne peux pas leur en vouloir.

Une fois arrivée à bon port, je m'annonce. L'assistante du maître des lieux vient m'accueillir... J'ai oublié son nom... Ça commence fort. Je la salue néanmoins poliment, avec un sourire sincère. Au final, elle est presque le visage le plus familier pour moi ici. Elle me laisse aux mains d'une certaine Rebecca qui se présente par sa fonction... Heureusement qu'elle porte un badge. Elle épingle le mien à ma robe d'un geste rapide, et me dit de l'attendre. J'obtempère. Elle revient quelques... Pas longtemps après pour m'intimer de la suivre cette fois. Je m'exécute donc, un peu nouée. Même si je me doute bien qu'elle va me donner des instructions un peu plus précises sur mes attributions, et ce sera sans doute plus facile de s'entendre parler dans un bureau, ou une salle vide au moins. J'imagine qu'elle a dû réunir toute l'équipe de serveuses, pour ce faire... Puisqu'elle m'a dit être gérante des serveuses. Avec des talons pareils, ça relève du challenge....

Hors la loi **Adam H. Bakersfield**

C'était loin d'être dans mes habitudes de m'occuper moi-même de gérer le petit personnel. J'avais déjà employés pour s'occuper de ça. Au prix exorbitant que je l'ai payais, ils étaient tous très professionnels, je n'avais pas besoin de les guider à tous moments. Une équipe forte et performante m'entourait.

Ce n'est donc pas par inquiétude que je préférais la prendre sous mon aile. Autrement je n'aurais eu aucun problème à la laisser entre les mains de Rebecca. Elle lui aurait montré le boulot doctement comme je le voulais en mettant très hautes les exigences. J'avais une totale confiance en Rebecca. Son titre officiel demeurait gérante mais officieusement elle était un genre de nounou pour mes filles. On reviendra sur ce sujet une prochaine fois puisque ce n'est pas à l'ordre de la soirée.

Sans surprise la robe lui allait à merveille. Son teint, ses cheveux, sa robe et les souliers formaient un tout délicieusement invitant. Une braise dans mon regard quand je pose les yeux sur elle et je sais à quel point ça peut devenir dangereux. Une seule femme avait réussi à m'enflammer de la sorte. Katelyn..

Un raclement de gorge plus tard, je me dirige vers ma proie. Vers ma nouvelle employée, dirons nous. Elle ne me voit pas arriver puisque je suis derrière elle. Tout en posant une main respectueuse, mais ferme dans le bas de son dos, je me penche vers son oreille

- Ponctuelle, bien. Suis moi.

Sans aucun intérêt particulier pour les employés qui s'occupaient des derniers préparatifs avant l'ouverture des portes, je me dirige vers le fond de la salle où trônait une large porte. Aussi naturellement que la galanterie l'impose, j'ouvre la porte et recule d'un pas pour la laisser entrer en premier.

Une énorme pièce encore plus luxueuse que la première nous fait face. C'est le salon V.I.P. ! La place des gros miseurs. Seuls les habitués et les gros friqués y avaient accès. Les mises débutaient à 10 000$ et ça ne cessait de monter. On servait du champagne à 1 000$ la bouteille et du caviar à volonté. Les meilleurs croupiers du pays se battaient pour bosser durant mes soirées sachant à quel point les pourboires étaient faramineux.

- Tu vas travailler ici ce soir. Les clients VIP exigent des attentions particulières. Ils doivent se sentir privilégiés, traités comme des rois. Autant en ce qui concerne les apéritifs, les bouchées. Ils ne doivent pas avoir trop chaud ou trop froid. La seule insatisfaction tolérée sera celle de leur perte d'argent advenant le cas. Tu dois être aux petits soins avec eux. Répondre à leurs désirs. Qu'ils te demandent de souffler sur les dés pour les rendre chanceux ou bien simplement te tenir à leur côté. Une présence féminine et confiante est de mise.

Faible résumé sur l'ampleur de la tâche qui lui est confiée.

Citoyens **Megara Belo**

Là encore, j'obtempère en essayant de prendre le plus de repères possible, tout en tâchant de garder l'équilibre avec plus de classe qu'un faon nouveau-né. Repères dans l'espace, et dans le déroulement de la soirée. Tant que le patron parle, j'écoute. Légèrement en retrait par rapport à lui, j'ai l'occasion de remarquer que sa démarche est aussi assurée que son discours... Mais mes sourcils se froncent un peu à la fin de sa tirade. J'avais imaginé un poste plus... Formel. A moins que dans un endroit pareil, il soit conventionnel de tenir un rôle tel que celui qui vient de m'être décrit... Qui à vrai dire, me fait plus penser à des attributions d'escort-girl que de gouvernante, autrement dit, ce pourquoi j'ai été embauchée, ou même de serveuse, que j'ai déjà occupé pendant mes études.

Je dois bien avouer ne pas être à l'aise avec l'idée de traiter des hommes fortunés comme des rois... Quelque chose me dérange. Simplement parce que je sais que quand un homme pense pouvoir acheter tout ce qui se trouve sous ses yeux parce que le chiffre qu'on lui soumet ne peut en aucune façon le freiner, tous les excès sont à prévoir. Excès et abus sont deux travers du même acabit. Et l'alcool n'arrange jamais rien.
Je sais que je me suis promise de me dépasser pour accéder au job de mes rêves... Mais il me semble qu'il ne faut pas sacrifier n'importe quoi non plus. Quelques secondes s'égrainent, durant lesquelles je me pince nerveusement les lèvres à la recherche de la meilleure manière de formuler mes inquiétudes.

"Je vois... N'y a-t-il vraiment aucune... Sorte de requête que je pourrais me permettre de décliner?"

J'imagine que si la réponse est catégoriquement négative, je pense que je dirai plus précisément ce que j'ai en tête. Je suis là pour proposer un certain type de services, mais je refuse de vendre ma personne en elle-même. De toute façon, c'est illégal, et je me refuse à être mêlée de près ou de loin à quelque chose de répréhensible. Je veux être quelqu'un de bien, et d'honnête... Et en sécurité...

Hors la loi **Adam H. Bakersfield**

Sa demande m'esquisse un sourire. De toute évidence, la demoiselle avait quelques craintes que j'allais bien vite effacer.

- Non ! Pour la simple et bonne raison qu'aucun de mes invités ne se permettra de faire une demande inconvenante. Regardez autour de vous Mademoiselle Belo, nous ne sommes pas dans un de ces endroits peu recommandable. L'Olympe est un des établissement les plus renommé dans tout le pays. Il va sans dire que c'est plus qu'un simple privilège d'y travailler...

Mon ton n'était pas arrogant, mais il n'y avait clairement pas matière à contredire. Façon également assez directe de lui faire comprendre que j'avais beaucoup d'attentes envers elle et qu'elle se devait d'être à la hauteur.

Oui, je vendais des femmes. Les soirées de ce genre n'avaient pas de liens avec ce business et je ne mélangeais pas les choses. Mon hôtel et mon casino demeuraient en règles en tout temps. C'était plus que primordial. Et puis de toute manière, elle ne le savait pas encore, mais il n'y avait aucune chance que je laisse d'autres mains se poser sur cette peau basanée. Une légère braise passe une seconde dans mon regard, que je fais disparaître immédiatement. Quand je veux quelque chose, je l'obtiens. Peu importe la façon. Ce n'est pas la première fois que je le dis et cette règle d'or ne m'a jamais failli.

Je continue d'avancer pour lui faire faire le tour en lui indiquant les différentes tables de jeux, l'endroit ou se trouve le bar et comment il fonctionne.

- J'ai vu beaucoup de potentiel en toi quand tu es venue faire le ménage de la chambre. J'espère sincèrement que je ne me suis pas trompé.

Plusieurs fois je suis tombé sur des femmes qui réussissaient à provoquer un désir de les posséder, de les faire miennes, mais jamais comme elle. En sa présence, je devais continuellement faire violence à mes pulsions. Bien évidemment, sexuellement, mais pas seulement. Elle faisait naître en moi un besoin de tout contrôler les aspects de sa vie. Elle n'avait aucune idée dans quoi elle s'embarquait en s'approchant de moi et je ne compte pas la laisser glisser entre mes filets. Un envoûtement dont j'étais le seul à connaître la recette. Avant même qu'elle s'y en attende, la douce Megara allait en redemander.. encore et encore..

Citoyens **Megara Belo**

Ce "Non" me heurta... Parce que je l'avait redouté. Mais la réponse de Monsieur Bakersfield fut plus complète. Ainsi, selon lui, il était simplement impensable qu'un de ses clients ne franchisse la limite de ce que je pourrais supporter. Mais si ça arrivait..? Pensai-je... Sans oser le dire tout haut. Insister pourrait-être prendre le risque de l'insulter, et je n'y tenais pas.

Respire, Meg... Il y a forcément des agents de sécurité. Autant à cause de l'argent amassé ici que pour tout le reste.

Je me contente donc d'hocher la tête. Il poursuis sur une note encourageante. Je garde ça en tête même si je comprends mal comment je suis passée d'un uniforme de gouvernante à une robe de cocktail en une nuit. Moi. Alors que nombreuses femmes travaillent ici avec des compétences équivalentes et un physique avantageux. Mais même si cette question me martelle, je me dois d'avoir confiance en moi autant que lui sans me soucier des états d'âme de celles qui pourraient vouloir se trouver à ma place. Quand on a de l'ambition, la compétition est partout, et l'empathie est souvent reléguée au rang de faiblesse... Cela dit, je ne ferais jamais rien qui pourrait porter réellement atteinte à quelqu'un sous prétexte d'une compétition.

Je respire donc un bon coup, le regard porté droit devant moi.

"Bien, monsieur."

Ma voix a bien plus d'aplomb que mon esprit. Heureusement. De toute façon, ai-je bien d'autres choix que de faire confiance à cet homme? C'est ma première soirée. Tout doit se passer pour le mieux.

Hors la loi **Adam H. Bakersfield**

Sa réaction me convient, je n'en attendais pas moins. D'un petit signe de la main, je fais venir l'hôtesse principale du salon VIP. Une grande blonde qui physiquement a tout à la bonne place. Je lui présente Megara. D'un sourire complice, elle prend le bras de la demoiselle et l'amène avec elle pour qui donner les indications sur le déroulement de la soirée. J'avais déjà exposé mes attentes face à elle et Kate s'avérait être une excellente adjointe. Les mains dans les poche du pantalon de mon costard à 2 000$, je les regarde partir avec un sourire de satisfaction aux lèvres. Ce soir, ça passe ou sa casse et j'avais bon espoir d'avoir misé juste. De toute façon, je ne me trompe jamais.

Sans un mot de plus, je me retire dans mon bureau. Les invités ne tarderons pas à arriver et comme à mon habitude, je les accueille à l'entrée. Avant de sortir, j'actionne sur mon ordinateur les caméras de surveillance ainsi que les micros posés à tous les endroits stratégiques. Le tout est diffusé sur mon ordinateur, mais également sur mon téléphone portable. Je veux avoir un oeil partout. Que le spectacle commence.

Les employés s'affairent rapidement dans les derniers préparatifs quand je sors de mon bureau. Une petite salutation d'un signe de tête aux agents de sécurité postés dans tous les coins. Sur la scène, le groupe de musique fait ses derniers tests de son. Les croupiers s'installent à leur poste. Les barmaids et barmans passent un dernier coup de chiffon sur les comptoirs et les tables. Mon masque chaleureux en place, j'ouvre les portes et accueille avec un large sourire ceux et celles qui attendaient déjà le début de la soirée. Bonnes poignées de main, tapes dans le dos, baisers sur les joues. Petite mascarade donnant l'impression que je me souciais réellement d'eux. Ils adorent ça avoir l'impression qu'ils font partis des gens que j'estime, comme s'ils faisaient tous partis d'un cercle d'amis proches.

Citoyens **Megara Belo**

J'essaie de ne pas avoir l'air surprise quand une femme me prend par le bras, sans même que je l'aie vue approcher pour m'embarquer sur son sillage vers un espace regroupant quelques tables, un peu isolées du reste de la salle. Le liseret doré qui les encadre me met sur la voie... J'imagine que ça doit être le carré or... Ou quelque chose comme ça. Madre de Dios, moi qui n'ai jamais mis les pieds dans un casino quel qu'il soit, me voilà propulsée dans un des établissements les plus luxueux du pays... J'ai un peu chaud à cause de mon coeur qui s'affole, mais je dois absolument garder la tête froide. Tout le monde a l'air de savoir précisément ce qu'il a à faire, et il ne faut pas que je tarde à rentrer dans ce moule... Si cette soirée était un casse-pipe, si Monsieur Bakersfield avait cherché un prétexte pour me dirigé vers la porte de sortie, il n'aurait pas investi dans une tenue pareille, ni pris le risque que je l'embarrasse devant autant de monde... Et encore moins en carré or.

La femme qui m'avait littéralement prise en main, Kate, comme elle venait de me le préciser, m'indiquait enfin ce que j'allais devoir faire. Servir du champagne, sourire, répondre aux éventuelles conversations qui se tiendraient autour de moi, et... Me faire payer mes consommations. Le tableau qu'elle me dressait était moins terrifiant que celui que je m'étais dépeint toute seule. Et puis le patron m'avait assuré que personne ne me demanderait rien qui dépasserait l'entendement...

Une fois mes fonctions décrites, Kate m'entraina au bar pour me remettre un verre et une bouteille que je devrai apportés à la table d'où on venait, une fois les clients installés. "Distinguée, mais d'apparence naturelle." avait été presque une devise dans son discours. Ca m'allait bien. J'espérais simplement pouvoir tenir assez l'alcool pour satisfaire mes clients sans me mettre dans un état préjudiciable...

Bientôt, quatre hommes prirent place dans le fameux espace doré que je ne tardai pas à rejoindre d'une démarche élancée, en arborant un sourire franc, ma bouteille, et une coupe à la main. Une fois arrivée aux abords de leur table, je posai le champagne hors de prix.

"Bonsoir, messieurs. Bienvenue à l'Olympe où tout est fait pour votre plaisir..."

Je devais attendre qu'ils m'invitent à me joindre à eux. Rien ne les oblige à m'offrir un verre. Et s'ils le refusaient, je serais tenue de me diriger vers d'autres joueurs. Mais les sourires qui m'accueillirent étaient de bonne augure. L'un d'eux se redressa même pour servir les cinq coupes vides.

"Bonsoir, beauté... Comment tu t'appelles?"

Cet homme, qui devait avoir le double de mon âge avait une voix plus agréable que son apparence. Son costume devait être cher, mais aussi bien coupé qu'il était, il semblait déjà lui tenir trop chaud. La sueur ne tarderait pas à perler à ses tempes.

"Je m'appelle Megara." Chantonnai-je sans perdre mon sourire.
"Enchanté Megara. Moi c'est Kellan. Et voici Rick, Cameron et Benji."

Alors qu'il énumérait tour à tour ses amis, je tâchai d'associer un prénom à chaque visage...

"Enchantée." Répondis-je avec un signe de tête respectueux.
"Tu vas me porter chance." Décréta le dénommé Kellan en m'incitant d'un geste à m'asseoir près de lui. J'obtempérai en supposant que les autres hommes autour de la table allaient très probablement être abordés par d'autres hôtesses...

**Contenu sponsorisé**