Les rues de Los Angeles parlaient à Marilyn. Elles lui évoquaient des choses, des souvenirs. Rien de tangible : juste des impressions de déjà vus. Alors même qu’elle était persuadée de ne jamais y être venue. Son époux ne lui avait en tout cas jamais parlé d’un tel voyage. Des séjours aux canaris oui, à Aspen oui, aux caraïbes oui. Mais à Los Angeles non, jamais. Et c’était assez étrange, de fait, de penser reconnaître certains endroits.

Marchant en observant les vitrines, portant une jolie robe courte et bleu pâle qui laisse voir ce fichu tatouage dont elle ne connait toujours pas la signification mais qu’un inconnu a – semble-t-il – reconnu l’autre jour près de la rame de son métro comme étant celui de sa chère et tendre disparue à laquelle Marilyn ressemblait beaucoup il fallait bien le reconnaître : il lui avait montré la photo. Mais elle aussi avait des photos de son passé, des photos qui ne pouvaient coller avec les dires de cette personne. Au final la jeune femme était partie et ne l’avait plus revu depuis. Ce qui est potentiellement normal dans une ville grande comme celle-ci.

Soudain, un homme se dresse devant elle en l’appelant docteur et demande comment elle va. Jamais elle n’a fait d’étude de médecine, jamais son amour disparu ne lui en a parlé. Cet homme qui lui fait face doit lui aussi la prendre pour une autre. Peut-être pour cette femme de la photo qu’elle a vu l’autre jour. Perplexe de ce qui arrive, avec cette étrange sentiment d’avoir déjà vécut ce moment, la demoiselle ne répond pas tout de suite au jeune homme et il lui faut quelques secondes pour rassembler ses esprits et le faire.

«- Je… malheureusement vous devez vous tromper car je ne suis pas docteur. Je suis Marilyn Parker, enchantée.»

Et pourtant, comme pour les rues, lui aussi la brunette a l’impression de l’avoir déjà connu.

"- Non je vous assure je ne vous connais absolument pas. Mais vous ne me dérangez absolument pas. Le plus intriguant est que vous n'êtes pas la première personne à me confondre avec cette fille. Son fiancé lui-même m'a appelé par son nom et, me montrant des photos, je dois bien admettre que la ressemblance est dérangeante et singulière. Toutefois si cette demoiselle est ma jumelle, je ne suis pas au courant. Je ne crois pas en avoir jamais eut. J'imagine qu'autrement, je l'aurai sût. Ce qui est sûr c'est que je n'ai jamais fais médecine. Parce que je n'ai jamais fait d'études, surtout." confesse la demoiselle un peu honteuse, même si elle se fait de fausses idées sur ses capacités et son passé. Pour sûr elle a fait des études et, même, était destiné à une brillante carrière.

L'homme face à elle est plus calme que le premier qu'elle a rencontré et qui l'a confondu avec la fameuse Ekaterina. Néanmoins s'il est plus calme, il n'est pas moins surpris qu'Alexandre, de découvrir une femme ressemblant aussi étrangement à celle qu'il a connu, qui l'a soigné et qui, semble-t-il a laissé en lui un souvenir impérissable. La demoiselle est désolé pour tout ces gens qu'elle a l'impression de grandement décevoir. Mais elle ne peut leur mentir sur qui elle est réellement, ce serait encore pire.

Un petit air triste se dessine sur le visage de la jeune femme qui a l'impression d'avoir déjà vécut ce moment. Et puis ayant perdu son époux, elle se doute de la déchirure que cela doit être de perdre un être cher, de croire qu'on le retrouve et finalement, s’apercevoir que l'on se trompe. peut-être est-ce comme perdre cette personne une seconde fois ? Marilyn ne sait pas trop, mais les airs tristes et désespérés de ces gens la désolent. Et le courroux poignant d'Alexandre l'autre jour... pourtant si sa fiancée est partie, Marilyn n'y est pour rien. Encore moins qu'elle ne le pense.

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

«- Ou pas. Puisque sosie est un métier qui rapporte uniquement si l’on ressemble à une personne connue, dans le genre célèbre. Et en ce qui me concerne, je ne pense pas que cette Ekaterinna soit une célébrité sans quoi son fiancé ou la police l’auraient déjà retrouvée alors qu’elle est apparemment toujours disparue. Toutefois si jamais elle le devient, je ne manquerais pas de me souvenir de votre idée monsieur… Sait-on jamais !» lance la jeune femme en essayant de sourire quoiqu’elle se trouve un peu agacée de cette situation. Elle se sent tant gênée qu’usurpatrice et tout cela la rend bien mal à l’aise.

Alors que la demoiselle affiche un air triste, celui qui pensait avoir un jour été son patient lui touche le bras et essaye de la consoler en lui présentant ses excuses pour l’avoir abordée, pour l’avoir rendue triste. Même si en fin de compte il n’y peu rien, il ne pouvait pas savoir qu’elle n’était pas la personne qu’il la pensait être, il ne pouvait pas être au courant de ce qui allait se produire, il ne pouvait pas deviner ce que ressentirais la demoiselle de cette confusion, ce qu’elle éprouverait, comment elle réagirait. La jeune femme ne lui en veux pas le moins du monde.

«- Non ce… Ce n’est pas grave ce n’est pas toi. Le problème vient de moi et uniquement de moi. Les choses sont si compliquées les derniers temps et… Mais vous n’êtes pas responsable de ce qui arrive parce que vous ne pouviez pas savoir que je ne suis pas Ekaterinna. Sachez… que je ne vous en veux en aucun cas simplement… c’est compliqué pour moi ces derniers jours.»

© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart

Pourquoi parle-t-il des célébrités des années 80 et de leur disparition ? La jeune femme ne comprend pas cette façon brusque qu’il a de parler de ça, de dévier un peu de la conversation qu’ils avaient avant cela. Mais elle ne dit rien à ce sujet, même si elle ne sait pas trop pourquoi. Elle fait mine de sourire, se disant qu’il a peut-être essayé de faire un trait d’humour qu’elle n’a simplement malheureusement pas compris, ça arrive. Ils reparlent ensuite d’Ekaterina, dont le jeune homme ne connaissait pas, ou plus, le nom. Il dit que cela remonte à longtemps, qu’il était jeune à l’époque. Oui, évidemment. Puisque la jeune femme dont il est question a disparu depuis dix longues années. Mais bon. L’homme lui fait déjà penser à autre chose en parlant de la direction dans laquelle allait la demoiselle. A vrai dire elle ne sait plus ce qu’elle avait à faire. Cela lui est totalement sorti de la tête. Peut-être que ce n’était pas bien important. Sûrement à vrai dire car autrement elle s’en souviendrait sûrement. Toutefois avant de répondre elle réfléchit quelque peu pour essayer de trouver ne serait-ce même qu’un tout petit souvenir de ce qu’elle était censé faire. Mais rien ne vient.

«- Je… Je ne sais plus ce que j’avais à faire alors je… je suppose que oui, je peux vous accompagner pour discuter un peu en chemin si c’est ce que vous souhaitez… Mais je ne voudrai pas vous causer de peine, que cette route vous rappelle votre médecin ou… Je ne veux pas vous importuner et je souhaite encore moins que ma présence vous fasse penser à elle. Je veux dire que… je ne veux pas spécialement être confondu avec cette fille vous comprenez je… je veux exister par moi-même surtout et ici cela commence à s’annoncer difficile je ne vous le cache pas.»