Suivre les gens dans la nuit, ce n'est pas illégal. Les attaquer, ça, ça l'est. Moi, je n'avais pas l'intention d'attaquer qui que ce soit, seulement de surveiller. Après tout, quand je suis venu ici, je ne suis pas venu aussi loin uniquement pour m'éloigner de ma mère et du territoire de son macquereau. C'était aussi pour me rapprocher d'une femme, une femme qui ignore mon existence. Une femme qui ignore que sa mère est en prison, qui ignore que son beau-frère la suis la nuit, pour s'assurer qu'elle rentre chez elle sans emcombre, un frère qui se trouve aussi être un des tueurs sur les meurtres duquels elle fait tant de recherche. Comment peut-elle être aussi innocente ? Enquêter sur un tel sujet, pour un simple article, c'est la plus idiote des chose à faire ! Suicidaire même ! Heureusement que je connais bien un de ses collègues de travail qui m'a indiqué le sujet de sa dernière lubie. En grosse partie, les meurtres sur lesquels elle enquête sont mon oeuvre, mais un autre tueur s'est retrouvé dans sa mire et j'ai bien peur qu'il s'en prenne à elle à un moment ou un autre. Dans mon milieu, on n'est pas tendre avec les fouineurs.

Je l'ai donc suivie depuis sa sortie de son bureau, jusque dans les ruelles de la ville des Anges. Et c'est alors que j'ai remarqué l'homme. C'est lui, l'autre mercenaire du coin sur lequel Mandy enquête aussi. Et il la suivait. C'est pourquoi j'ai attirée Mandy dans une ruelle, plaquant ma main sur sa bouche pour l'empêcher d'attirer l'attention sur nous, aussitôt que nous fûmes hors de vue de mon compatriote. Et me voilà à la poursuivre alors qu'elle s'enfuit dans la nuit noire et dangereuse, alors qu'un tueur est à sa recherche, ayant évidamment l'intention de la tuer. Mais qu'elle idiote ! En même temps, je suis aussi un tueur et je la poursuis. Comment pourrait-elle savoir que je ne fais que la protéger ?

-Mandy, soufflais-je assez fort pour qu'elle m'entende. Arrêtez-vous immédiatement ! Je ne cherche pas à vous tuer !

Nous y voilà, l'explication. C'est sûr, elle ne peut pas simplement me croire et me remercier de l'avoir sauver, mais j'aurais quand même apprécié qu'elle ne pose pas de question. Il est impossible que je lui révèle notre ascendance commune. Sauf qu'elle ne croira probablement aucun des mensonges que je pourrais lui servir. Le mieux étant surement de lui dire le plus de vérité possible, sans non plus lui dire toute la vérité.

Comment, de toutes façons, pourrais-je lui avouer que sa mère, laquelle se trouve à aussi être la mienne, n'a pas voulu la garder, elle, et l'a donné en adoption quelques secondes après son premier souffle, alors qu'elle m'a gardé, moi ? Comment lui avouer à elle, femme respectable et journaliste, que je suis un assassin et ancien dealer de drogue ? Comment lui avouer que je n'ai jamais rien su d'elle avant que ma - notre - mère se fasse enfermer en prison et décide de tout m'avouer ? Comment lui expliquer que je sais que des types veulent la tuer parce qu'ils partagent mon métier et que je les connais personnellement ? Il n'y a aucun mot, aucune expression qui pourrait me permettre d'expresser de telles choses. Aussi les garderais-je pour moi.

-Ce que vous pouvez être idiote !, craché-je légèrement irité. Ne connaissez-vous donc pas la loi de l'Omertà ? Ceux qui fouinent là ou ils ne le devraient pas finissent souvent au fond de l'océan ! Oui, je sais sur quoi porte vos dernières recherches, comme beaucoup de gens qui travaillent dans l'Ombre. À votre place, j'arrêterais avant de me faire tuer. Il y a des gens très importants et très puissants qui ne bénificieraient pas du tout d'un article comme celui que vous êtes en train d'écrire. Et cela seul justifierait amplement votre mort à leurs yeux. Juste en face de vous, dans la rue, le type qui marchait dans votre direction. C'était un assassin.

Je n'avais pas prévu de le lui dire, mais je préfère qu'elle puisse le reconnaître s'il re-tente de l'approcher. Elle est la seule vraie famille qu'il me reste. Je préfèrerais qu'elle ne meurt pas.

-Pour ce qui est de me faire confiance... Vous ne le pouvez pas, mais surtout, vous ne le devez pas, ajouté-je avec un sourire. Par contre, je ne serai pas toujours là pour protéger vos fesses, alors faites un peu plus attention, voulez-vous ?

J'avais l'habitude de rentrer toute seule chez moi le soir et à pied, bon souvent j'envoyais un message à Alexandre pour le rassurer et je trouvais que c'était normal, tout comme lui le faisait pour moi quand il rentrait. Il pouvait arriver n'importe quoi pendant qu'on rentrait. Et la preuve, alors que je rentrais tranquillement un homme venait m'attraper pour me faire rentrer dans une ruelle en plaquant sa main sur ma bouche. Alors là je paniquais tout de suite pour fuir. Normal non, quand un homme, que vous ne connaissez pas, vous attrape comme ça en pleine nuit, un peu normal d'avoir peur. Je voulais fuir le plus loin possible, mais d'un coup il disait mon prénom ce qui m'étonnait encore plus. Je connaissais du monde ici oui, surtout avec mon travail, mais lui non je ne le connaissais pas du tout et je voulais savoir d'où il me connaissait. Et s'il pensait me rassurer sur le fait qu'il ne voulait pas me tuer, c'était tout le contraire. On ne disait pas ce genre de phrase à une personne qui tentait de fuir et en plus en pleine nuit. Mais je prenais sur moi en me retournant pour le regarder en demandant des explications. Et là il venait de me traiter d'idiote, non mais j'hallucinais, il ne me connaissait pas, il m'attrapait comme ça et en plus il m'insultait pour finir par me menacer ce qui me faisais rire sur le coup. Je me rapprochais de lui en gardant tout de même mes distances en le regardant dans les yeux.
-D'un je ne vous permets pas de me traiter d'idiote d'accord. Et je suis journaliste, c'est mon métier de fouiner pour trouver ceux qui causent problème, c'est comme ça. J'adore ça et je trouverais toujours. J'aime mon métier et prévenir les gens. Et si ça ne plaît pas, bah pas grave. Et vous ne savez pas sur quoi je travaille d'accord. Et qui vous dit que j'ai envie d'écrire un article sur mes recherches? Ne pas chercher à me menacer, pour le moment c'est plus vous qui faites peur.
C'est vrai que j'adore écrire des articles et faire des recherches sur des meurtres, des disparitions, enfin tout ce qui sort de l'ordinaire. Mais le plus souvent ses recherches étaient pour moi. Quand il n'y avait pas de grosse affaire d'actualité, je faisais ses recherches pour moi. Les meurtres dont le dossier avait été refermé, eh bien je les réouvrais pour essayer de comprendre. Peut-être qu'un simple accident est peut-être que non et je voulais le découvrir. Souvent je ne disais pas ce que je trouvais. Mais j'étais comme ça, je ne reste pas inactive, je cherche à comprendre. Surtout en ce qui concerne les disparitions, les familles ont besoin d'avoir des réponses et je savais de quoi je parlais. Je continuais de le regarder confuse un peu.
-De toute façon avant d'avoir ma confiance il faut faire plus. Et je ne vous ai rien demandé. Pourquoi sauver mes fesses? Et surtout d'où vous me connaissez?
J'étais un peu froide avec lui, mais normal, il me menaçait, me faisait peur, je n'allais pas être toute gentille même si soi-disant il m'avait sauvé. C'est vrai que cet homme était louche. Mais ce n'est pas une raison. Je voulais des réponses avant de pouvoir le remercier.

Je soupire fortement. Quelle plaie ma soeur ! Mais pourquoi ne peut-elle pas se contenter de ce que je peux lui dire ? Hum, en serais-je capable ? Probablement pas. Je veux bien admettre que je suis plutôt fier d'elle -elle ne se laisse avoir facilement, c'est rien de le dire !-, mais il y a bien des limites à ma patience. En fait, pour nimporte qui d'autre, j'aurais déjà dépassé ladite limite. Mais c'est Mandy. C'est différent. Quand bien même, que vais-je bien pouvoir lui dire ? On ne peut pas se permettre de rester ici trop longtemps, et si l'autre nous trouvait ? Je serais obligé de le tuer pour que personne ne sache que je tiens à protéger Mandy ; on pourrait l'utiliser contre moi alors. Et je ne souhaite pas apprendre à ma demi-soeur d'une telle façon le métier que j'excerce. En fait, je ne tiens pas à ce qu'elle le sache tout court. C'est mieux pour elle. Et pour moi.

-Écoute-moi bien...

Comment peut-elle imaginer que je ne sache pas sur quoi elle enquête ? Dans mon milieu, tu ne peux pas fouiner sans que personne ne s'en rende compte. Et une fois que les gens savent... Le temps qu'il te reste à vivre est très court. Assez court pour que tu n'aies pas le temps de dire à quiconque ce que tu as découvert. Bien qu'elle ne sait pas quel métier je pratique, elle doit bien se douter que j'appartiens à cet univers, pour être si bien informé. Elle doit comprendre. Sa vie et celle de sa famille en dépend. Je me rapproche d'elle, une ombre de menace dans la voix.

-Tu pense que les tueurs de L.A. te remercieront d'avoir donné leurs noms aux journaux ? Au mieux, tu finiras dans la mer, dans un joli sac de couchage, de magnifiques pantoufles de béton toutes neuves au pieds. Et ta fille et ton petit copain ne seront pas bien loin derrière toi.

Si je ne peux lui faire entendre raison, alors je l'effraierai assez pour qu'elle comprenne. Mais je ne veux pas non plus qu'elle pense que c'est moi qui la menace de mort.

-Je ne veux pas ça, mais je ne pourrai pas toujours l'empêcher. Pense bien à ce que tu es prête à subir, à faire subir à ta famille, pour le bien de ton enquête.

Mais c'était qui cet homme qui me menaçait, car oui c'était ça, il me menaçait quand il essayait clairement de me faire arrêter mes recherches. Non mais c'était quoi cette histoire. Je suis journaliste c'est comme ça, je fais des recherches. Non mais j'hallucine ce n'est pas parce que je fais des recherches à chaque fois qu'une personne de son entourage ou autres allait venir me menacer pour que j'arrête. Je n'allais pas me laisser faire aussi facilement surtout que je ne le connaissais pas du tout, d'où il venait me menacer comme ça. Je ne suis pas le genre de fille à avoir peur à la moindre menace et surtout qui me dit que c'est vrai ce qu'il me raconte. Qui dit qu'il n'y avait eu aucun homme qui me suivait, je n'avais rien vu moi, c'était lui qui l'avait vu. Peut-être qu'il ne voulait pas me menacer moi, mais plutôt lui. En tout cas je n'aimais pas du tout cette situation et il devait bien le voir. Je croisais les bras en le regardant alors qu'il recommençait à me menacer et cette fois il mettait même ma famille dedans. Alors là je n'aimais pas du tout ça, il osait menacer ma fille et mon fiancé. Je n'allais pas le laisser s'en sortir aussi facilement. Je me rapprochais de lui en lui envoyant un regard noir. Je commençais à en avoir marre des menaces moi. "Alors maintenant c'est vous qui allez m'écouter d'accord. Je vous interdis de menacer ma famille d'accord. Je fais ce que je veux. " Je lui parlais sur un ton glacial ce qui ne me ressemblait pas du tout, d'habitude je suis quelqu'un de doux et de calme, mais c'était tout le contraire là. Je devais menaçante à mon tour. Pourquoi je devais arrêter ce genre de recherches. Il y avait des tueurs dans cette ville et je voulais essayer de comprendre, comment des gens pouvaient en tuer d'autre. Enfin parfois c'était une histoire de vengeance et autres. Mais il y avait des personnes innocentes et si je faisais ce genre de recherches c'était pour protéger ma famille. Je ne supporterais pas qu'il leur arrive quelque chose. "Et comment vous connaissez leur existence? Car c'est loin de me rassurer et je n'aime pas ça du tout, surtout quand on vient menacer mes proches." S'il essayait de me mettre en confiance c'était totalement loupé, il n'y arrivera pas comme ça, bien au contraire. Et voilà maintenant qu'il me disait qu'il ne voulait pas de ça, franchement je ne comprenais vraiment rien. Je restais face à lui pour continuer de lui tenir tête et lui montrer surtout que je n'avais pas peur de lui et encore moins de ses menaces. J'essayais tout de même de me calmer en le regardant. J'essayais surtout de comprendre ce qu'il me voulait et surtout de savoir si quel côté il était, gentil ou méchant mais c'était dur. Dans une ruelle aussi sombre ce n'était pas facile. " Pourquoi vous voulez me protéger? Vous ne me connaissez même pas. J'ai vraiment du mal à vous suivre. Je ne vous connais pas non plus et vous arrivez comme ça dans ma vie en me demandant d'arrêter ce que je fais. Et comment vous êtes au courant? Si vous voulez que je vous fasse au moins un peu confiance il va falloir m'en dire plus." Je ne pouvais pas faire confiance aussi facilement à une personne que je ne connaissais pas. Donc oui, s'il voulait que j'arrête certaine de mes enquêtes il allait devoir m'en dire beaucoup plus.

Ah, mais quelle emmerdeuse ! Apparemment, c'est de famille. À cette pensée, je souris. Mais mon amusement s'envole bien assez tôt. Je ne peux pas lui en dire trop et lui en dire trop peu nous mène dans une impasse où elle veut en savoir plus. Pourquoi ne comprend-t-elle pas que c'est informations seront loin de la protêger, qu'au contraire, elles la mettront en danger ? Elle est comme notre mère, toujours a en vouloir plus, encore et davantage. Elle n'en a jamais assez et elle ne voit pas le danger dans ce qu'elle désire. Si c'aurait été mère devant moi, je lui aurais simplement donné ce qu'elle voulait, l'avertissant une dernière fois du danger que représente ces informations. Mais je ne peux pas prendre ce risque avec Mandy. Si elle n'est pas foutue de se protêger elle-même, alors je la protêgerai de sa propre folie. Bien que cela ne fasse qu'acroître son besoin de comprendre pourquoi je l'aide.

L'aider... Oui, voilà une idée ! C'est dangereux, c'est fou, c'est complètement hors de question, mais je crois bien que je vais le faire. L'important, pour le moment, c'est de la sortir d'ici. L'assassin doit encore traîner dans les parages, la cherchant, surprit de l'avoir perdue de vue ainsi. Je dois, d'une manière ou d'une autre, l'amener à comprendre que je ne lui veut aucun mal. Exaspéré, je passe la main dans mes cheveux - qui commencent à être un peu trop long d'ailleurs.

-Écoute, je m'y prends vraiment mal, je soupire. Je m'appelle Liam. Il y a des choses que je ne peux pas t'expliquer, c'est ainsi, mais c'est un hasard si je t'ai croisé et ai reconnu ce type qui te suivait. Si tu veux, on va quelque part ailleurs, un endroit public, et je suis prêts à te dire tout ce que tu veux savoir et que je peux te dire sur ta recherche ou tout ce que tu voudrais savoir. Tu dois me croire, je ne te veux aucun mal.

Bien sûr, si elle savait que je porte une arme en ce moment, elle serait nettement moins portée à me faire confiance. Mais il y a des choses qu'il vaut mieux qu'elle ignore. Comme notre ascendance commune. Ou mon métier. Mais je peux lui parler de mon milieu sans lui dire ce que j'y fais. Elle se doutera bien que je ne suis pas quelqu'un de très respectable, mais je ne lui donnerai pas confirmation de cela.

Il s'y prenait vraiment mal avec moi, oser menacer ma famille pour arriver à ses fins, eh bien ce n'était pas la bonne solution, c'était même pire. Cela m'énervait encore plus et je restais bien plus sur mes gardes. On ne menace pas ma famille c'est comme ça et s'il pense qu'il allait y arriver comme ça. Je sais me méfier et protéger ma famille. Je croisais les bras tout en le regardant, je n'arrivais vraiment pas à le comprendre, il disait vouloir me protéger et en même temps il me menaçait. C'était assez compliqué à comprendre tout ça. Donc pour le croire au moins un peu, j'avais envie d'en savoir plus sur lui, non mais attend, je ne connais même pas son prénom, il me bloque contre un mur comme ça en plein milieu de la nuit. Qui me dit qu'il n'est pas en train de prévoir une embuscade. En plus il connaît mon prénom, mon métié et les enquêtes sur lequels je travaillais. Rien que ses informations me déplaisaient. Comment pouvait-il le savoir, je ne l'ai jamais vu dans la boire. Toutes ses questions me donnaient mal à la tête. Puis peu de personnes savaient sur quoi je travaillais. Les affaires officielles d'accord, mais parfois je faisais d'autres recherches pour moi et il avait l'air de connaitre ses affaires là. Il y avait une taupe chez nous et j'allais devoir vite la trouver pour lui montrer que ce n'est pas bien de mettre son nez dans les affaires des autres. Mais en attendant j'allais devoir faire plus de recherche sur cet homme en face de moi. Déjà j'avais son visage bien en mémoire, je cherchais tout signe distinctif. Je faisais un petit sourire quand il me disait qu'il s'y prenait mal. "Je confirme vous vous y prenez très mal." Je faisais un sourire en me moquant un peu de lui. J'écoutais ce qu'il me disait ensuite, Liam un prénom que je retenais, il ne me disait vraiment rien. Mais qui était cet homme. Bon je devais faire quelque chose, le laisser dans cette ruelle et rentrer chez moi et donc risqué de tomber sur cet autre homme qui me voulais soi-disant du mal où le suivre et là je pourrais avoir des réponses. Je passais une main dans mes cheveux un peu nerveux ne sachant pas du tout quoi faire. Suivre des inconnus dans un endroit pour discuter n'était pas dans mes habitudes. Je restais silencieusement un petit moment avant de lui répondre. " D'accord un endroit public alors. Et je veux des réponses car pour le moment je n'ai pas du tout confiance en vous, loin de là même. La prochaine fois évitait de menacer ma famille, peut-être que je vous ferais un peu plus confiance. " Je restais sur mes gardes alors que je marchais vers l'extérieur de la ruelle, bizarrement je regardais autour de moi car même si je n'avais pas vu cet homme, je voulais être sûr qu'il n'y en avait pas. Je ne savais pas du tout où allé, dans un petit bar qui était sur ma route assez calme. Je prenais le chemin de celui-ci et une fois devant je rentrais pour trouver une table au fond, un peu de chaleur ne faisait pas de mal. Une fois assise je regardais Liam toujours sur mes gardes un peu." Déjà comment tu connais me connais?" Je trouve que c'était un bon début pour avoir des explications.

J’ai su qu’elle accepterait aussitôt qu’elle passa les mains dans ses cheveux, l’air de regretter déjà ce qu’elle était sur le point de me dire. Un endroit public, c’était la moindre des choses, bien sûr. Je ne l’aurais pas forcée à me suivre dans un endroit sombre, lugubre et vide. Enfin, pas une fois de plus, considéré que nous sommes en effet dans un endroit sombre, lugubre et vide dans lequel je l’ai poussée. Je sais qu’elle n’a pas confiance en moi, je n’ai rien fait pour et ne ferai rien pour arranger cela. C’est bien si elle se méfie, je ne suis pas le genre de type à qui elle doit faire confiance, loin de là. Je suis surprit par contre qu’elle ait cru que je menaçais sa famille. Ce n’est pas moi qui m’en prendrais à eux, au contraire ! J’essayais simplement de lui faire comprendre à quel point elle les mettait en danger en faisant de telles recherches, mais elle avait tout comprit de travers. Je la suis tranquillement jusqu’au bar vers lequel elle me mène, un endroit calme où il y a peu de monde. Pas un si bon choix que cela. L’ambiance plus ou moins silencieuse permet à notre conversation d’être plus facilement écoutée, au contraire d’un bruit de fond plus puissant.
Cependant, l’endroit est joli et chaleureux ; je l’aime bien. Mandy nous choisit une table au fond, à l’abri des regards et bien au chaud. C’est sûr qu’il n’aurait pas été prudent de s’asseoir près des fenêtres, là où tous les passants auraient pu nous voir. Je m’assois face à ma demi-sœur et sourit un peu, c’est que son air revêche est vraiment mignon. On dirait un chat qui se prend pour un tigre, dressant l’échine devant un loup. Elle me pose sa première question, une à laquelle je m’attendais, bien sûr. Comment je la connais, d’où je la connais, mais qui puis-je bien être ? Je ne peux pas lui dire pour notre mère et je ne peux pas non plus balancer son collègue qui me donne régulièrement des nouvelles de ses recherches, même si je pourrais les avoir ailleurs. Il va falloir broder un peu, j’imagine.

-Nous avons un… ami en commun, dis-je en parlant de notre génitrice. Je lui ai promis de prendre soin de vous, même si je n’imaginais pas devoir vous protéger de vous-même.

Et c’était vrai. J’avais juré à ma mère que je surveillerais Mandy, que je m’assurerais qu’elle n’entre pas en contact avec notre univers, qu’elle survivra le plus longtemps possible et ne mourra pas aux mains de tueurs à gages, voleurs, mafieux ou autres assassins qui pullulent dans les environs. Enfin, pas tant que je serai là.

Un serveur vient nous voir et j’en profite pour commander un chocolat chaud. J’adore le chocolat, mais je ne me le permets que rarement. Il ne faudrait pas que j’engraisse, mon métier dépend de ma forme physique après tout. Un mauvais cardio ou une mauvaise santé pourrait signer mon arrêt de mort.
-Et je connais quelqu’un avec qui vous travaillez. Comme je suis le seul à qui il ou elle donne des informations sur vous, je ne vous dirai pas qui c’est. Je ne tiens pas à lui faire perdre son travail, je souris. Et ce n’est pas à cause de cette personne que des tueurs sont à vos trousses. Vous n’êtes pas assez prudente, je la gronde gentiment.

Je ne savais pas du tout pourquoi je venais d'accepter, je pouvais tout aussi bien lui dire que je ne voulais pas et rentré directement à la maison. Mais tel que je me connaissais, ça m'aurait trotté dans la tête pendant plusieurs jours et ça m'aurais trop pris le tête. Donc cette rencontre allait pouvoir me donner des réponses, enfin je l'espérais. Mais je ressentais au fond de moi que j'étais en train de faire une erreur en voulant connaitre un peu plus cet homme. Une chose qui était sur c'est qu'on n'allait certainement pas rester ici pour faire connaissance, oh non, je voulais me rendre dans un endroit public et c'est même lui qui me le proposait. Au moins ça lui donnait des points. Je mettais quelques secondes à reprendre mes esprits et décider de sortir de cette ruelle sombre et trop inquiétante pour moi. Je croisais les bras alors que le vent soufflait de plus en plus. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui poser comme question. Cette rencontre était vraiment étrange, enfin lui il était étrange. Il semblait vouloir me cacher des choses et en plus il en savait beaucoup trop.

Une fois dans le bar j'allais prendre une table au fond, au moins ici il y avait du monde donc s'il y avait quoi ce soit, je pouvais demander de l'aide. Même si c'est vrai que maintenant dans le monde d'aujourd'hui c'était un peu chacun pour soi. Mais je me sentais un peu plus rassurer. Puis une table au fond comme ça on allait pouvoir parler tranquillement sans que qui se soit puisse entendre ce qu'on allait bien pouvoir dire. Une fois assise je faisais face à Liam en le regardant. Je ne savais pas trop par où commencer, j'avais tellement de questions à lui poser. Je croisais les bras en le regardant assez surprise par sa réponse. Un ami en commun, je ne voyais pas trop de qui il pouvait pouvoir parler. Je n'avais pas beaucoup d'amis. "Un ami en commun? Euh je ne vois pas de qui vous pouvez parler. Et je ne vois pas pourquoi vous devriez me protéger de moi-même. Je sais ce que je fais." Je n'aimais pas trop qu'on me dise ce que je faisais de bien et de mal, surtout par quelqu'un que je ne connaissais pas. Je tournais le visage vers le serveur en faisant un sourire et en même temps que Liam je demandais un chocolat chaud ce qui me surprenait aussi un peu. Mais j'adore ça, surtout le soir quand il fait froid.

Je me reportais mon attendre à Liam. Je ne comprenais vraiment rien, d'un on avait un ami en commun et en plus c'était un de mes collègues qui me balançaient auprès de cet homme. Comme quoi il faut se méfier de tout le monde, même des gens proches de nous. Je fronçais les yeux quand il venait me gronder, serte gentiment mais il osait me gronder, je n'en revenais pas. "Eh bien je me rend compte que je ne peux même pas avoir confiance envers mes collègues. Mais avant qu'il ne vous dise quoi ce soit, il faudrait qu'il ait de bonnes informations sur ce que je fais. " Une chose est sûre , c'est que j'allais être encore plus prudente maintenant, je ne sais pas s'il avait eu la bonne idée de me dire ça. "Vous me gronder là?" Je faisais un sourire en le regardant, je n'avais plus l'âge qu'on me gronde. La seule personne qui pouvait me gronder était Alexandre, mais je n'avais rien d'autre comme famille. " On vit dans un monde où personne n'est en sécurité, si on cherche à être toujours prudent on finit par vivre dans la peur."

Notre mère est pareille. Impossible pour moi de lui cacher quelque chose ou de détourner son attention avec autre chose lorsqu’il y avait un secret que je ne voulais pas lui dire. Elle est aussi obstinée que Mandy, bon sang ne saurait mentir après tout. Mais ce n’est pas pour ça que je vais flancher et tout lui dire. Les risques sont bien trop grands. C’est une journaliste, qui sait ce qu’elle ferait avec de telles informations ? Et si elle se met à fouiner un peu plus encore, même moi je ne pourrai pas la sauver de tous ceux qui voudront sa mort. Certains tueurs sur qui elle enquête présentement sont reliés à la mafia ou à d’autres gangs tout aussi puissants de L.A. ; il ne faut pas qu’elle attire davantage l’attention sur elle.

-Oui, une amie commune. Peut-être qu’un jour je vous parlerai d’elle, je dis en souriant.

Elle n’aimerait pas entendre parler de notre mère. Elle a été élevée hors de notre monde, c’est une gentille fille comme il faut ; notre vie lui semblerait misérable, horrible, insupportable. Pourtant, je ne me considère pas comme à plaindre. Dans mon milieu, les enfants sont souvent abusés ou sans toit, j’ai eu droit à un genre de traitement de faveur.

Elle ne comprend vraiment rien à rien, c’est horriblement frustrant. Pourquoi ne comprend-t-elle pas qu’elle est en danger ? Pourquoi ne réalise-t-elle pas le merdier dans lequel elle a volontairement sauté ? Ou plutôt, la fosse aux lions. Lequels lions sont affamés. Et furieux. Ne devrait-elle pas savoir que les gens qui en savent trop finissent souvent au fond du Canyon ?

-J’ai l’impression de parler à un mur, je soupire en passant une main sur mon visage, découragé. Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre ce que je vous dis depuis tout à l’heure ? Vous. Êtes. En. Danger. Des gens, autres que moi, savent sur quoi vous enquêtez et ils ont tout interêt à ce que vous mourriez avant d’avoir pu dire à qui que ce soit le résultat de votre enquête. Et je ne pourrai pas empêcher tous ceux qui veulent votre peau de vous faire disparaitre sans moi-même vous enlever pour vous cacher quelque part.

J’ai comme l’impression que je n’aurais pas dû dire cela. Depuis le début de la conversation, on dirait qu’elle fait exprès d’ignorer mes propos pour n’en retenir que ce qui l’arrange et les transformer en menaces.

-Vous devez comprendre que je ne vous veux pas de mal. Je me mets moi-même dans une situation pas possible pour vous éviter la mort, mais je n’irai pas jusqu’à vous enlever. Ce serait une mauvaise chose pour moi qu’on sache que je tiens à vous protêger, ce serait aussi mauvais pour vous qu’on vous associe à moi.