He isn't a good man
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L'Olympe. Jill était devenue une habituée des lieux et pas seulement parce qu'elle y habitait. Depuis sa mésaventure avec le directeur de l'hôtel, elle s'était faite embarquée malgré elle et était devenue une des employées de l'affaire qui se cachait derrière cette entreprise prestigieuse. En effet, elle avait pu découvrir que derrière l'hôtel se cachait un club de striptease, et pas que. Comme punition pour avoir essayé de le voler, Bakersfield avait engagé la jeune femme comme prostituée. Du plus profond d'elle même, elle détestait cet homme et le méprisait sans doute comme jamais elle n'avait méprisé quelqu'un. Elle n'avait évidemment pas eu le choix et quand elle avait voulu faire marche arrière, il était trop tard.

Le côté positif de la chose, si il y en avait vraiment un, est qu'elle était payée. A moitié prix certes mais c'était déjà ça. Ca lui permettait de se fournir en drogue et de se shooter suffisamment pour pouvoir supporter ses nuits. C'est donc complètement stone qu'elle arriva au salon de striptease. Elle ne porta aucun regard aux clients déjà présent et partit dans la chambre qui lui avait été assignée. Un premier client arriva, fit son affaire partit et la chose se répéta plusieurs fois au cours de la nuit. Une douche entre chaque, un petit joint de temps en temps et c'était reparti. Quand le client était séduisant elle tâchait d'en profiter mais malheureusement les clients étaient plus souvent des hommes dont aucune femme ne voulait.

C'est avec un grand soulagement qu'elle regarda son dernier client de la nuit partir. Quand son « contrat » toucherait à sa fin, elle comptait bien quitter cet hôtel et ne jamais y remettre le pied. Elle ne contrôlait déjà pas grand chose dans sa vie et voilà qu'elle était obligée de vendre son corps pour soulager l'orgueil d' un homme d'affaire. Des fois elle se disait que peut être aurait-il mieux fallu qu'elle choisisse de se rendre aux flics. Lasse et épuisée, elle retraversa le salon pour sortir, toujours sans aucun regard pour personne. Si elle n'avait pas été aussi fatiguée et désabusée, elle aurait sans doute eut des envies de meurtre. Dans sa tête elle avait déjà saccagé plus de mille fois le salon de striptease et mit le feu au bureau d'Adam.
Le soleil était encore bas lorsque Jill mit le nez dehors. Elle aurait pu tout simplement monter dans sa chambre et dormir, mais elle mourrait de faim. Baillant, elle enroula une large écharpe autour de son cou et s'alluma une cigarette au pied de l'Olympe.

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Jill n'avait qu'une envie. Aller se prendre un bon petit déjeuner, et puis rentrer, s'enfermer dans sa petite chambre d'hôtel et dormir. Elle vivait une sale période et faisait tout pour la faire passer le plus vite possible. Une femme capta alors son attention en l'abordant. Peu encline à faire la conversation elle leva tout de même les yeux vers celle qui s'était adressée à elle. Que lui voulait-elle ?
Si on pouvait appeler ça travailler … « En effet, on peut dire ça comme ça. » Baissant les yeux, elle ne put s'empêcher de remarquer le petit garçon qui était accroché à sa mère. Elle lui sourit tendrement avant de reporter son attention à sa mère. « J'imagine qu'il est dans son bureau à l'heure qu'il est, à moins qu'il ne dorme encore. » Qui sait, peut être avait-il passé la nuit à persécuter une autre personne.

Mais qu'est ce qu'une femme avec un enfant pouvait vouloir au directeur de l'Olympe. Si Jill ne le connaissait pas, elle aurait sans doute imaginer que ça pourrait être sa femme mais il n'avait rien d'un homme marié et encore moins d'un père. Elle n'avait peut être ni l'envie de discuter, ni celle de jouer les secrétaires de Bakersfield mais elle n'avait pas non plus envie d'envoyer une autre femme dans ses griffes. Surtout une mère et son petit. Tournant la tête pour souffler sa fumée de cigarette, elle jeta son mégot au loin et se passa la main dans les cheveux. « Je suis désolé, de ne pas pouvoir plus vous aider que ça, mais si je peux vous donner un conseil, plus vous resterez éloigné de lui et mieux vous vous porterez. » En d'autres occasions, peut être que Jill ne se serait pas attardée à donner des conseils à quiconque, mais là elle ne souhaitait vraiment pas que quelqu'un d'autre, même la personne la plus détestable qu'elle connaisse, subisse le même traitement.

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Jill se rendit compte trop tard que peut être aurait-elle du réfléchir avant de parler. Ce ne serait peut être pas bon pour elle que de crier sur tous les toits ce qu'Adam faisait quand les gens lui déplaisaient. Après tout, en dehors de ce cadre là elle ne le connaissait pas, elle avait même l'impression d'être la seule à le détester. Les gens autour de lui le regardaient avec beaucoup d'admiration, tout le monde vendait ses mérites, disant que c'était un homme respectable et tout ce qui s'en suit. Même les pimbêches qui travaillaient dans son entreprise « intermédiaire » semblaient le vénérer. Mais elle était sûr de ne pas être la seule à avoir du subir son courroux, il suffisait juste de trouver les bonnes personnes.

Pour le moment elle était fatiguée et ne savait même plus ce qu'elle disait. Elle se massa les tempes un instant, fermant les yeux. « Oubliez ce que je viens de dire, il a juste des tendances … différentes. » Dans quoi s'était-elle mise encore une fois. Elle releva les yeux sur la femme. « Ne m'en voulez pas, je sors d'une nuit difficile, voilà pourquoi je dois sembler si … confuse. » Elle sourit ou du moins essaya. Elle avait horriblement faim et ne dirait pas non à un café qui lui remettrait les idées en place un bon coup. Entre une nuit blanche et la quantité de joints fumés, elle n'était pas au top de sa forme. Mais elle ne pouvait pas non plus envoyer balader une femme qui apparemment semblait connaître Bakersfield et voulait le voir de bon matin, et avec un enfant dans les bras. Elle ne mit pas longtemps à recoller les morceaux, tout s'éclaircissait alors mais elle ne fit aucune remarque là dessus. Après tout, peut être se trompait-elle et ce n'était pas ses affaires. Elle soupira. « Ecoutez, si vous voulez bien me laisser le temps de me réveiller grâce à un bon café, je pourrais sans aucun doute vous être d'une meilleur aide. » Elle sourit d'un sourire franc à la femme et à son petit.

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La jeune femme qui faisait face à Jill avec son petit garçon semblait être quelqu'un de très sympathique et très douce. Et si cet enfant était bel et bien celui d'Adam, comme elle le soupçonnait, quelque part ça lui faisait de la peine pour elle. Car si elle cherchait à le voir c'était que soit le directeur de l'Olympe n'était pas encore au courant qu'il avait un fils, soit qu'il ne voulait pas le reconnaître. Elle attisa son attention quand elle parlait du diner et de ses pancakes. Elle rigola alors en même temps que la mère quand son enfant s'agita en entendant le mot pancakes. Elle trouvait ce spectacle attendrissant. Voir un enfant aussi jeune et innocent s'éveiller, c'était sans doute le plus beau spectacle qui lui été offert depuis un bon bout de temps.
« Merci, c'est très aimable à vous. » Répondit-elle alors avec un léger sourire suite à l'invitation de la femme. Jill n'était pas du genre à bouder quand quelqu'un se proposait de l'inviter, mais ça n'empêchait pas qu'elle lui soit très reconnaissante pour un geste aussi aimable. Elle se passa une main sur le visage, ça se voyait donc tant que ça qu'elle était crevée ? « La nuit a été longue. » Se contenta t-elle alors de répondre. Elle ne savait pas ce que c'était d'élever un enfant, mais elle imaginait bien que les nuits devaient aussi être compliquées pour une mère, même si ce n'était pas pour les mêmes raisons. Elle voyait qu'elle avait les traits tirés mais ça ne l'empêchait pas d'être une femme très belle.
Arrivés au diner, les deux femmes s'installèrent à une table. Jill observa un instant le petit bout d'homme qui se tenait auprès de sa mère. Il n'avait pas les mêmes yeux qu'elle, ils étaient de la même couleur que ceux d'Adam. C'était … troublant. Mais elle n'allait pas lui demander comme ça de but en blanc, c'est le fils d'Adam Bakersfield ? Ca ne se faisait vraiment pas. « Il est vraiment adorable, quel âge a t-il? » Se contenta t-elle alors de demander. « Au fait, moi c'est Jill » C'était la moindre des choses que de se présenter après qu'elle l'ait si gentiment invité.

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Jill observait la mère et son petit sans pouvoir s'empêcher de sourire. Est ce qu'un jour elle connaîtrait ça elle aussi ? Elle n'en savait rien, enfin si. Pour le moment elle savait qu'elle était tout bonnement incapable d'élever un enfant. Et puis avec qui d'abord ? La jeune camée peinait déjà à gérer sa vie, alors celle d'un marmot, même pas en rêve. Ce n'est pas que l'instinct maternel ne l'habitait pas, mais quand le seul exemple de mère est celui d'une femme aux abonnés absents, on fait mieux.

Ellena et Rafael, deux prénoms aux connotations hispaniques. Sans doute l'origine de la mère en déduit Jill. Quand les assiettes de pancake arrivèrent, la jeune femme dût se faire violence pour ne pas se jeter dessus comme le petit venait de le faire. Elle hocha la tête en guise de remerciement à l'intention d'Ellena et se retint encore une fois pour paraître un minimum sortable en mangeant doucement même si elle mourait de faim. Elle rigola doucement en voyant le petit bout d'homme avec la bouteille de sirop d'érable. Puis, plaqua ses mains sur la tasse brûlante de café. Elle avait froid et ne savait pas si c'était le fait d'être complètement stone ou parce qu'il faisait réellement froid en ce moment. Si elle pouvait tomber malade, attraper quelque chose de contagieux, elle n'aurait pas à aller travailler. Enfin, elle n'aimait pas employer le mot « travailler », « exploiter » serait sans doute plus juste. « Ca doit faire deux semaines. » Dit-elle en bougeant sa tête de droite à gauche. Bien sûr, elle comptait rester très vague quant au poste qu'elle occupait. Ce n'était pas simple d'avouer à quelqu'un qu'on était obligé de faire la pute pour avoir tenté de voler un riche directeur d'hôtel. Elle but une gorgée de son café en fermant les yeux. Jamais elle n'avait du apprécier autant un café ! Elle sourit donc de bonheur. Voilà à quoi elle en était réduite, être heureuse quand elle buvait du bon café après une nuit de débauche forcée. Reposant sa tasse, la gardant toutefois dans les mains, elle finit par rouvrir les yeux. « Si je suis trop indiscrète dites le moi, mais vous connaissez le directeur de l'Olympe je me trompe ? » Elle avait parlé d'une voix douce parce qu'elle imaginait bien que si le petit garçon à ses côtés était là, c'était bien pour une raison précise. Elle aurait pu s'en foutre royalement, mais Ellena lui donnait l'envie de la connaître et même de l'aider si c'était en son pouvoir.

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Jill repoussa l'assiette et pancakes ainsi que la tasse de café sur le côté afin de pouvoir poser ses coudes sur la table. Elle avait décidé de tenter d'en apprendre davantage sur cette jeune femme et son enfant. Elle n'était pas venue ici pour le rencontrer par hasard et n'avait pas non plus demander son aide pour rien. Attentive alors, elle l'écouta. Elle aurait aimé s'allumer une cigarette mais se retint en présence du petit. Comme compensation alors, elle mordilla l'ongle de son pouce.

Elle imaginait bien que les choses ne devaient pas être simple pour que la jeune femme ne sache pas comment entrer en contact avec Bakersfield. Elle ne le connaissait donc pas tellement, elle l'avait rencontré, sans vraiment avoir le temps de faire sa connaissance. Ce ne l'étonnait pas tellement en ayant côtoyé le personnage. Après avoir jeté un rapide coup d'œil sur l'enfant occupé et extrêmement concentré sur ses coloriages, elle fronça les sourcils. « Il pense », ça veut dire qu'il était au courant de la venue de cet enfant. Mais comment … la jeune brune ne préféra pas se pencher davantage sur cette question. Ca ne la regardait pas. Ce petit bout d'homme vivait donc sans n'avoir jamais connu son géniteur et Ellena sans lui pour la soutenir, ne serait-ce que financièrement, ce qui ne mettrait pas le directeur sur la paille vu les sommes qu'il devait empocher.

Jill trouvait ça révoltant et affreusement égoïste. Qu'il ne veuille pas s'occuper d'un enfant qu'il aurait conçu au cours d'une aventure furtive ne l'étonnait pas, mais qu'il ne veuille pas le reconnaître, ça ne faisait que renforcer davantage le mépris qu'elle avait à son égard. « Hm, et j'imagine qu'il ne vous laisse pas l'approcher facilement. » On pouvait aisément sentir le mépris dans sa voix. Pourquoi le cacher ? Son visage se détendit quelque peu quand elle regarda la jeune femme avec compassion. « En tant qu'employée, je peux plus facilement accéder aux différentes parties de l'hotêl. Je pourrais ainsi vous faire accéder à son bureau sans problème. » C'est qu'à force de déambuler dans les couloirs, de passer par son bureau pour récupérer ses gains de la nuit, elle avait fini par s'y retrouver dans cet immense bâtiment. « Par contre, je pense que c'est mieux d'attendre la fin de journée pour s'y rendre. » En effet, il serait bizarre que le personnel de l'hôtel ne la voit dans l'hotêl en pleine journée alors qu'elle n'y travaillait que la nuit.

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Jill apprit rapidement que Adam n'avait jamais vu Rafael et qu'apparemment il croyait le petit n'était jamais né. La jeune femme hocha la tête, un peu embêtée. Ces médecins étaient vraiment d'une incompétence incroyable à faire de telles erreurs. A croire que près de dix années d'études n'étaient pas suffisantes pour éviter ce genre d'incidents. L'enfant était finalement né et avait l'air en très bonne santé, c'était le principal. Mais ça voulait donc dire que quand Ellena sera parvenu à aller voir Bakersfield, il apprendra qu'il a un fils et que celui-ci a déjà un an et demi. Ca allait lui faire un choc, et Jill aurait donné cher pour voir la tête qu'il ferait.

La brune rencontra le regard de Rafael, ce petit être si innocent qui ignorait tout de son père. Elle lui sourit tendrement avant de reporter son attention sur sa mère. Elle ne voulait pas lui causer de tort car bien sûr si le directeur apprenait qu'elle l'avait fait passer entre les « mailles du filet », il n'apprécierait pas et ça lui retomberait dessus. Mais après tout ce qu'elle avait subit, elle n'imaginait pas ce qui pourrait bien lui arriver de pire. Elle ricana en secouant la tête « Oh vous savez, ce n'est pas très grave si je me fais renvoyer. » Au contraire, ça l'arrangerait même. « Ce n'est qu'un emploi à mi temps, et puis c'est juste pour une courte durée. J'ai un autre boulot à côté » Bon, elle espérait qu'elle n'allait pas devoir en dire davantage à ce sujet, car ça n'avait rien de glorieux d'avouer qu'on jouait les prostituées pour compenser le fait d'avoir tenté de voler le directeur de l'hôtel. Elle n'avait pas abandonné son emploi de serveuse, ce qui rendait son emploi du temps encore plus chargé. L'après midi jusqu'au soir elle bossait au bar et elle filait directement à l'Olympe. Elle ne dormait que très peu. « Alors si je peux aider, je le ferais sans problème » Sur ces mots elle offre un sourire amical à Ellena.

Jill, la tasse de café entre les mains, observait Ellena et son fils. A son âge, est ce que Jill pourrait se comparer à l'hispanique ? Elle n'en était pas sûr. A vrai dire, quand elle se questionnait sur son avenir, elle n'y voyait rien. Elle ne parvenait pas à se projeter. Pas de qualifications, pas d'expériences, pas de talents particuliers ... Jill ne savait pas de quoi demain sera fait. Un jour elle se prend la lubie de voler un riche homme d'affaire, et le soir même elle se retrouve à bosser pour lui pour ne pas se retrouver en prison. Et puis un enfant ... elle ne se sentait vraiment pas d'en avoir et déjà qu'elle avait beaucoup de mal à s'occuper d'elle même, alors un gosse ...

-Vous n'avez pas besoin de me remercier, ce petit déjeuner est déjà beaucoup. Un sourire perce alors sur son visage emprunt de fatigue. Je vous ferai rentrer ce soir, quand j'irai ... travailler.

Un bâillement échappe à la jeune femme qui s'empresse de le cacher dans ses mains. Après avoir mimé un sourire d'excuse, elle boit une longue gorgée de café et jette un coup d'oeil à travers la baie vitrée du café duquel on pouvait apercevoir l'Olympe. Elle était arrivée ici il y a quelques mois et y voyait un hôtel spacieux dans lequel elle pourrait loger tranquillement. Maintenant elle voit plutôt cet établissement comme une prison. Prison où elle devra retourné le soir venu.

"C'est facile de trouver un boulot quand vous avez les compétences. La ville pullule d'occasions en tout genre. Mais quand vous êtes comme moi, vous vous débrouillez ... " Jill hausse machinalement les épaules. Rien ne l'empêchait de reprendre des études, mais elle était tellement baigné dans cette vie d'illégalité qu'il était difficile pour elle de voir autre chose.

"Si Ad... Monsieur Bakersfield se retrouve face à la réalité, il sera bien obligé de reconnaître qu'il se doit de vous aider. Enfin c'est comme ça que toute personne normalement constitué devrait se comporter. " Même si elle savait pertinemment que le directeur était tout sauf quelqu'un de normalement constitué, mais elle s'empêcha de le dire.