La jeune femme était assise chez elle, regardant au travers la vitre, les gens qui passaient dans la rue. Elle tentait de leur inventé une histoire à chacun. C'était une vieille habitude qu'elle avait prise lorsqu'elle s'ennuyait ou qu'il manquait d'action dans sa vie. Ne tolérant pas la routine, elle essayait d'occuper son esprit  à autre chose. Charlotte porta sa cigarette à ses lèvres et tira l'air sur celle-ci. À ses pieds, son chien restait sagement couché. La demoiselle lui caressa doucement la tête avant de relâcher la fumée de sa clope vers les airs. Elle porta son regard sur un vieil homme qui semblait n'avoir rien de plus qu'à manger que ce qui traînait dans les poubelles de la ville. Il avait un grand manteau verdâtre qui pendouillait jusqu'au sol. Sale et sans doute puant.

Lui, il devait être un riche homme d'affaire. Sa femme l'ayant laissé suite à plusieurs chicanes dans le couple, il s'est retrouvé seul. N'ayant plus les moyens de poursuivre ce dans quoi il travaillait et accumulant les échecs, il a fini par se retrouver au bas de l'échelle, arnaqué par ceux dont il faisait partie autrefois. Puisqu'il n'eut plus les moyens de payer sa riche demeure, il se retrouva à la rue, n'ayant plus que lui seul sur qui compté.

Sa cigarette était désormais à la moitié. Son chien avait quitter les pieds de son maître pour aller demander la porte. La jeune femme soupira et continua ses observations. Une jeune enfant passa. Elle avait sur elle, plusieurs sacs qui démontrait plusieurs achats. Ses vêtements semblaient neufs. Elle abordait un fière sourire, ses yeux pétillaient de richesse et sa posture droite en disait long.

Elle s'est une gosse de riche. Ses parents sont sans doute très absent. Voulant prouver tout leur amour au dépend de la nounou, ils doivent lui donner beaucoup d'argent et de cadeaux. L'amour du bien matériel avant l'amour humain. Elle doit être la petite garce de son école, enfant gâtée choisissant elle-même qui est assez bien pour mériter d'être son amie.

Le jappement impatient de son compagnon lui coupa sec ses pensées. Charlotte écrasa sa cigarette dans le cendrier et se leva. Elle se dirigea vers la porte, saisit la laisse qui pendait sur un crochet et traîna son chien à l'extérieur. L'air était chaud et le soleil brillait fortement. Une faible brise faisait bouger ses cheveux délicatement. La jeune femme rentra son animal dans l'appartement et quitta celui-ci. Une petite balade s'imposait et elle préférait ne pas être encombrer de son toutou cette fois-ci. Elle se dirigea vers le boulevard d'Hollywood où plusieurs boutiques s'offraient à elle. La jeune femme s'arrêta devant la vitrine d'une boutique de manteau de fourrure. Elle en remarqua un en particulier et s'imagina bien monter sur scène avec celui-ci sur le dos, le poil doux en contact avec sa peau nue et frêle. Elle le laisserait tomber doucement, glissant le long de ses courbes, avant de commencer une danse excitante qui ferait baver tous les hommes du voisinage. Cependant, lorsqu'elle regarda le prix, elle soupira avec une pointe de frustration.

Sérieusement?! Ce prix est simplement exagéré! Je n'aurai jamais l'argent pour me payer un tel objet...

La jeune femme alla s'asseoir sur un banc plus loin qui longeait le trottoir. Elle observait de loin ce manteau inaccessible. Ce n'est pas une danseuse à temps partielle qui pourrait se payer un tel luxe. Elle sortie de ses poches, son carton de cigarette et en porta une à sa bouche avant de l'allumer. Cependant, alors qu'elle fouillait ses poches, elle se souvenu qu'elle avait laisser son briquet à la maison. Elle jura avant d’agripper une passante dans la rue.

-Excuses moi, aurais-tu un briquet avec toi par hasard?  

Lorsque son regard croisa celui de la passante, il lui rappela vaguement quelque chose.

La jeune femme qu'elle avait intercepté lui tendit un briquet en lui affirmant qu'elle pouvait le garder. D'une signe de tête, Charlotte la remercia. Elle put enfin allumer sa cigarette. Rapidement, elle en prit une bouffé et mit le briquet dans sa poche avant de relâcher la fumée dans ses poumons.

-Merci.

La demoiselle observa la jeune femme. Oui, elle lui rappelait quelqu'un. Soudainement, cela lui revint. C'était Heather. Celle-ci lui avait jadis voler son portable. Charlotte avait tenter de le récupérer en vain. De toute façon, son portable était dépassé et pour son job, il lui en avait fallu un neuf. Elle avait donc rapidement renoncé à l'idée de le récupérer. Par la suite, les deux jeunes femmes avaient appris à se connaître davantage. Heather était une as de la dérobe tandis que Charlotte affectionnait particulièrement le vandalisme. Elles avaient donc échangé quelques techniques, sans pour autant les mettre en pratique. Voyant son habituel veste de cuir, la demoiselle eu un léger sourire en coin. Elle invita la jeune femme à s'asseoir près d'elle.

-Alors? Quelles ont été tes dernières trouvailles ces temps-ci?

Charlotte réfléchit un moment. Peut-être que la jeune voleuse pourrait l'aider à subtiliser un peu d'argent aux passants? Après tout, ceux qui se retrouvaient ici avaient souvent beaucoup d'argent sur eux et le manteau de fourrure lui plaisait vraiment... Charlotte n'avait jamais été une voleuse. Elle avait voler une fois un jouet alors qu'elle avait cinq ans, mais ses parents l'avaient obligé à remettre ce jouet à son propriétaire. Sa carrière de vol c'était arrêté là. Entre temps, elle avait eu d'autre hobby. Peut-être serait-il temps d'élargir ses compétences? Après tout, ce ne devait pas être trop compliqué. De nouveau, elle porta son regard sur la vitrine au loin. Peut-être pourrait-elle même arriver à voler cette boutique sans devoir payer quoi que ce soit! S'éloignant doucement au travers ses pensées, elle en vint à se demander si Heather avait déjà pensé à devenir une voleuse plus expérimentée qu'une simple voleuse de rue. Avec de la volonté, elle aurait pu devenir fraudeuse internationale, volant l'argent et les produits des plus grandes compagnies! Pour Charlotte, la vie devait être quelque chose d'absolu. Elle ne pouvait s'arrêter à un simple niveau. Elle devait être de plus en plus reconnu et habile. Gravir les échelles. Était-ce la même chose pour Heather? Celle-ci y parvenait-elle? La demoiselle se dit que ce n'était pas tout le monde qui avait des idées grandeurs. Peut-être que cette jeune femme était très bien là où elle était.

Charlotte écouta attentivement Heather qui lui racontait le récit de ses exploits. Comme à son habitude, elle avait volé portable et argent. Elle confia par la suite à la jeune danseuse qu'elle s'amusait parfois avec ses victimes. Cela grava un mince sourire sur les lèvres rosées de Charlotte qui s'imaginait la tête que devait prendre les gens en question. C'était le genre de chose qui plaisait à la jeune femme. Parfois, se moquer des gens étaient le seul remontant disponible sur le marché. Lorsque Heather lui posa une question, son expression fit rigoler Charlotte.

Vilaine fille? C'est tout moi ça. Je n'ai pas le plus beau profil de cette ville.

Charlotte réfléchit un instant. Avant, elle s'amusait beaucoup à faire des graffitis, mais cela ne lui suffisait plus. C'est pourquoi peu à peu la jeune femme tentait autre chose. Parfois cela lui plaisait, d'autre fois ce n'était qu'une expérience parmi tant d'autre qu'elle ne répéterait pas.

-Et bien, récemment je me suis un peu amusé à saccager ce qui se trouve sur mon passage. Voiture, salle de bain, poubelle....

La jeune femme repensa à ses souvenirs. Il lui arrivait parfois d'être assez impulsive et violente. La voiture qu'elle avait saccagée, c'était une vieille bagnole qui l'avait coupé dangereusement sur la route. Par la suite le conducteur lui avait fait de beau doigt d'honneur en croyant qu'elle était la coupable de ce presque accident. Charlotte l'avait retrouvé et durant la nuit, elle avait arraché la valise de cette voiture, elle avait fracassé une fenêtre et avait lancer de la peinture partout à l'intérieur, tâchant et souillant les sièges et tous ce qu'il y avait autour. Pour terminé, elle avait crevé les roues. Une autre journée, comme le camion qui vide les poubelles n'étaient pas passé cette journée là, durant la nuit, elle était allez ouvrir des bacs au complet, les écorcher, les brûler, répandant ainsi des déchets un peu partout sur les trottoirs. Finalement, dans une boutique, le vendeur l'avait beaucoup énervée et très peu patiente de nature, elle s'était rendu dans les toilettes avec l'intention de se venger. Elle avait fracassé le miroir, brisé la céramique du lavabo et écrit sur les murs. Rien de très jolie. Charlotte avait cependant trouvé un nouveau moyen de se défouler. Comme prochaine étape, elle désirait forcer des serrures pour aller vandaliser l'intérieur des maisons, mais c'était encore plus risqué, donc elle ne s'y sentait pas prête. La voix de Heather percuta une fois de plus ses pensées.

-Oui, tu as vue juste... Il y a un manteau de fourrure qui me plait beaucoup, mais son prix dépasse ma paye quotidienne. Il faudrait attendre des mois avant qu'il ne soit sur mon dos. Tu sais... Je suis loin d'être une voleuse... Je ne saurais même pas comment m'y prendre pour avoir l'argent de tous ces gens sans me faire prendre...

Charlotte posa le regard sur sa nouvelle amie. La jeune femme ne savait pas si elle arriverait à quoi que ce soit. Le vol nécessite discrétion et bien d'autre qualité. Elle n'y parviendrait pas.

Heather lui expliqua diverse façon de procéder au vol, désirant aider Charlotte dans l'achat de ce manteau. Distraire la cible ou bien encore faire comme si on l'accrochait au passage. Dis comme ça, le tout semblait bien simple. Enfin, elle lui conseilla de l'observer faire. Celle-ci choisit un homme en complet avec une cravate qui semblait assez pressé.

Un riche homme d'affaire, qui se croit sans doute trop bien pour ce monde. Il ne prend jamais le temps d'apprécier les petits moments de la vie, croyant que tout s'obtient par argent.

Charlotte regarda la jeune femme faire. Celle-ci le bouscula et lorsqu'il allait repartir, elle saisit son porte feuille. Résultat? 700 dollars. Cela semblait assez facile. La jeune danseuse hocha simplement la tête avant de se contrôler sur la foule. Elle vit au loin une femme pressée se diriger dans leur direction. Elle ne semblait pas porter son porte feuille dans ses poches tout comme l'homme, mais elle avait une sacoche et plusieurs sacs signifiant qu'elle revenait des boutiques. Le portable contre l'oreille, elle semblait en colère.

Cette femme est sans doute une mère d'enfant unique. Son mari l'a trompé plusieurs fois et lorsqu'elle s'en est aperçu, la merde est tombé dans leur couple. Maintenant, les sujets de chicane se dirigent vers la pension alimentaire et la garde de cet enfant... Elle sera bien trop concentré sur son appel pour me remarquer.

C'est les intestins noués qu'elle se leva du banc et se mit à marcher en direction de cette femme. Et si elle se faisait prendre? Charlotte devrait alors prendre ses jambes à son cou. Lorsqu'elle tomba face à face à la dame, celle-ci chuta au sol, laissant tous ces sacs s'éparpiller sur le sol, les articles que contenait ceux-ci s'étalant pathétiquement. Sa sacoche faisait aussi partie du coup et son porte-feuille dépassait à présent. Charlotte s'exécuta finalement.

-Oh mon Dieu! Pardonnez-moi! Je suis désolé!

Agissant rapidement, elle fit mine de l'aider à ramasser ses sacs, puis alors que l'inconnue tentait d'avoir la simple paix, Charlotte se cogna la tête avec elle. Profitant de ce moment d'incompréhension, elle saisit le porte-feuille qui dépassait du sac et le rangea rapidement avant de prendre la sacoche et de lui rendre gentiment. La femme la regarda d'un oeil mauvais. La danseuse eut soudainement l'impression que celle-ci savait tout.

-Regarde où tu marches la prochaine fois! Pauvre sotte!

Puis celle-ci s'en alla, reprenant sa conversation téléphonique, se doutant de rien. Charlotte souffla d'une traite tout l'air que contenait ses poumons. Elle se retourna vers Heather, un grand sourire aux lèvres. Lorsqu'elle arriva devant celle-ci, elle sorti le porte feuille et compta l'argent à l'intérieur.

-200 dollars!? Comment les gens peuvent porter autant d'argent sur eux!

200 dollars pour seulement cinq minutes intenses de sa vie... En une heure elle pourrait devenir millionnaire!

-Ahah! Je n'en reviens toujours pas Heather! Merci!

La jeune femme se pencha et fit un bref câlin à la jeune femme en guise de remerciement. Grâce à elle, Charlotte pourrait se procurer ce manteau bien avant le temps!