On fait tous des trucs stupides parfois. On choisit Internet Explorer comme navigateur par défaut. On achète un de ces petits chiens braillard. On oublie d’enlever la sécurité avant de tirer. On se fait tatouer le nom d’une femme. Ce genre de truc, quoi. Puis il y a les trucs vachement stupides. On laisse ses clefs à un voisin pour qu’il arrose les plantes en notre absence et, à notre retour, le voisin et les meubles ont disparu. On conduit alors qu’on est totalement saoul et on frappe le policier qui nous arrête. On décide d’essayer le meth. Finalement, il y a le stupide, mais stupide, mais vraiment stupide. Le genre de stupide qui nous fait demander où se trouvait notre cerveau à ce moment-là. Genre accepter d’assassiner un gamin pas encore né pour Adam Bakersfield. Ça, c’est ma plus grande erreur.

J’aurais pourtant dû comprendre que ce type ne m’apporterait rien de bon aussitôt que je l’ai rencontré. Je connais ce genre d’homme. Et si cela ne suffisait pas, la mission aurait dû me faire rentrer chez moi en quatrième vitesse pour m’y faire un scotch tranquilou et laisser cet imbécile se débrouiller avec ses problèmes. Non, mais sérieux. Quand on veut pas de gamin, on se débrouille pour pas en avoir. On les fait pas assassiner une fois qu’on s’est bien amusé avec la mère. Y’a de ces gens, j’vous jure…

Toujours est que je suis dans la merde. J’ai apprit par les journaux que cette pauvre femme que j’ai accepté de tabasser jusqu’à lui en faire perdre son gamin il y a quelques années est de retour en ville. Avec un enfant. Et si je me fis à l’âge qu’a ce gamin, ce ne peut être que  celui que j’étais supposé tuer. Donc, je suis dans une profonde merde. Surtout que, tout à l’heure, Bakersfield m’a convoqué. C’est quand même pas tant ma faute que ça, mais je suis pas sûr que cet imbécile le comprendra. Je n’avais pas le droit de tuer la femme, je ne pouvais pas continuer à frapper ! J’étais supposé faire quoi, la convaincre de se faire avorter en discutant tranquillement autour d’un café ? Ce qui m’énerve le plus, c’est que cette histoire va faire une tâche à ma réputation. Et avec l’histoire avec l’autre, ce Zachary, j’ai vraiment pas besoin de ça maintenant. Heureusement, pour l’instant, personne ne sait pour l’erreur sur la personne. C’est déjà ça.

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Je suis un homme professionnel. Un homme de grandeur et qui a une image importante à préserver. C'est précisément pourquoi je ne laisse jamais ma vie personnelle interférer dans ma vie professionnelle. Jamais. Sauf que là, depuis quelques semaines, j'ai beaucoup de mal à gérer et ça me met hors de moi. Jamais, je ne perds le contrôle. Jamais, je laisse mes pulsions prendre le dessus à moins que je ne le désir. Jamais, je ne me soucis des situations de vie des autres qui n'ont pas une réelle importance pour moi. Jamais, jamais, jamais. Mais, il y a Scott. Ce musicien que j'ai rencontré, ou devrais-je dire que j'ai sauvagement pris dans la loge après un concert, il y a quelques semaines. Au départ, ce n'était qu'une baise comme un autre. Un moyen comme un autre de prendre du plaisir tout en ayant encore une fois ce sentiment de supériorité qui émane de mon charisme incontournable.

Ça, c'était au début. C'était avant qu'il me rappelle pour ce contrat de spectacle à l'Olympe. Avant que je prenne plaisir à le revoir pour assouvir mes pulsions sexuelles. Avant qu'il se donne avant autant d'intensité à chaque fois. Avant que j'aprenne l'existence de ce Connor. Logiquement, il ne représente rien à mes yeux. Un minable être humain parmi tant d'autres. Malheureusement, la logique me perds. Même si je ne l'avouerai jamais, Scott a fait naître en moi un désir de possession hors du commun. Rien à voir avec l'amour. Ce sentiment de faiblesse dérisoir qui me répugne au plus au point. Non. C'est autre chose. Il réveil en moi des envies de sévices, encore plus pire les unes que les autres. Je n'aime pas partager. Ce que j'ai pu gagner dans la vie, que ce soit par dur labeur que par intelligence ou encore par manipulation, m'appartient. De m'imaginer que quelqu'un puisse y avoir accès, me rend complètement fou.

Scott est à moi. Il ne le sait ps encore, mais ça n'enlève rien à ce fait. Son corps m'appartient. Impossible d'arriver à continuer de la sorte. Évidemment, je ne peux rien lui dire de tout ça. Il n'en saura jamais rien. Je dois simplement faire déguerpir ce gêneur tout en restant discret et conscienceux. C'est pourquoi je fais appel encore une fois à Liam. Non pas parce que je peux me fier à son talent, mais simplement parce qu'il m'en doit une. J'ai payé une fortune pour un boulot qu'il n'a même pas été foutu de faire. Je sais qu'il va doubler d'effort afin de se racheter parce que dans le cas contraire, il sait que c'est la fin de sa carrière, et pas seulement. À cause de lui, je me retrouve avec une mauvaise surprise sur les bras et j'avais réellement pas besoin d'un soucis de plus.

Assis à mon bureau, je feuillète le document que j'ai préparé pour lui. Mon air reste froid et glacial, et il n'a pas intérêt à jouer au plus malin parce qu'il risque de s'en mordre les doigts. J'ai une misson claire et précise à lui confier et si tout se passe bien, ce Connor ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Cette simple idée me donne envie de prendre Scott là maintenant sur mon bureau en balançant tout son contenu sur le sol. Un toc à la porte. La libido redescend rapidement. ''Entre''  

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J’ai fait mes petites recherches sur le Bakersfield. Ce qui en sort en premier, c’est bien entendu son hôtel, l’Olympe. Ça me fait bien rire. Aussi magnifique et réputé que soit l’endroit, cela n’explique en rien la fortune de cet homme. Ni certaines zones d’ombres. Quand on apprend, par contre, qu’il fait aussi dans la prostitution dans son petit club, tout prend son sens. On comprend aussi pourquoi il tient tant à sa discrétion. C’est payant la prostitution, mais le proxénisme vous envoit en prison pour un bon moment.

En vivant à L.A., je n’ai pas eu le choix d’entendre parler de lui. J’ai donc poussé un peu plus loin mes recherches, surtout quand j’ai entendu parler du retour de la femme, Ellena. Il semblerait, selon une des putes d’Adam, qu’il entretient une étrange relation avec un autre homme. D’après elle, ils se voient un peu trop souvent. Personnellement, je me fiche bien de se genre d’informations, j’avais espéré bien mieux. Qui sait si c’est seulement vrai aussi, tout le monde sait que les putes font n’importe quoi pour de l’argent, même inventer des mensonges de toutes pièces sur leur patron.

Mais quand même, ce foutu d’hôtel est vachement impressionnant. Bon, assez de temps perdu à en regarder la façade, autant entrer. C’est encore mieux vu de l’intérieur. Une jeune employée absolument charmante m’ouvre la route lorsque je me présente en disant que je viens voir son patron et qu’il m’attend. Elle me mène à son bureau, cogne à la porte et entre lorsqu’il lui donne l’autorisation de le faire.

-M.Bakersfield, M. Collins est ici pour vous voir, il dit que vous l’attendiez.

Je n’attends pas d’être invité à entrer et j’emboite le pas à la femme sitôt qu’elle s’introduit dans la pièce. Joli bureau. Jolie vue. En soit, tout est parfait dans ce putain d’hôtel, c’en est presque dérangeant. J’attends que la femme parte avant de parler.

-Bakersfield. Il y a quelque chose dont vous souhaitiez me parler et qui ne pouvait pas se dire au téléphone ?

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Son petit air m'énerve. Je vais devoir lui faire comprendre qu'ici c'est moi le patron et que s'il souhaite rester dans cette ville sans avoir un contrat de plusieurs milliers de dollars sur la tête, il va devoir garder la tête basse. Quelle question stupide. Si un simple coup de fil aurait suffit, je l'aurais fait. D'un air glacial, je lui fais signe de venir s'assoir au fauteuil en face de mon bureau ''Épargne moi ce genre de formalité stupide et complètement inutile. Assied toi. On doit discuter''

Je ne peux pas non plus me permettre de scandale à mon hôtel, alors je dois garder mon calme. Il est par contre hors de question qu'il joue au plus malin avec moi. Je vouvoie unique lorsque c'est nécessaire et dans le cas présent, je ne vois aucune raison de lui accorder ce respect. Aussi sale puisse être le genre de boulot qu'exécute Collins et ses semblables, je l'apprécie et sait le récompenser à sa juste valeur. Dans le cas de cet homme, je n'éprouve que de la pitié face à une telle incompétence. Sur ce coup, il a intérêt à assurer.

''Là tu vas m'écouter attentivement. Il y a un moment, je t'ai grassement payé pour une mission que tu n'as pas été foutu d'accomplir. En plus d'avoir une somme considérable en moins dans mon compte en banque, je suis coincé avec un môme sur les bras par ta faute. J'espère que tu es conscient de ta chance d'être encore en vie à l'heure qu'il est. Si tu veux que ça reste ainsi, tu vas faire quelque chose pour moi et sur ce coup, tu ferais mieux de pas merder'' Je ne voulais pas lui laisser l'opportunité de répliquer une sarcasme quelconque. Même s'il doit être conscient de ses tords, je connais bien ce genre d'homme qui se sente toujours obligé de répliquer quelque chose pour se donner l'impression de ne pas être complètement abruti. C'est pourquoi, à peine j'ai fini de parler, que j'ouvre le dossier le faisant glisser sur le bureau face à lui. Je lui laisse le temps de le consulter. Il y a une fiche complète sur Connor, une tout aussi complète sur Scott. Des informations disant qu'ils sortent ensemble, que Connor oeuvre sensiblement dans le même domaine que lui.  

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