Faites la loi, respectez-la, humiliez-la, mais gardez à l'esprit
que vous êtes seul maitre de vos actions.

Je naquis à Saint-Pétersbourg, la nuit du 13 Février 1978, alors qu’une tempête de neige violentait la ville de toute part. Face à un environnement lugubre, je fus une chandelle dans l’hiver pour ma famille. Du moins, pour cette nuit-ci.

Cependant, bien que j’eusse grandi dans une atmosphère aussi froide que le climat russe, je n’eus pas à me plaindre de ma vie d’enfant. Famille aisée, entourée par la mafia, donc forcément, mon éducation fut sévère. Mais je ne me sentais pas oppressé, et l’on m’accordait assez d’importance pour que je me sache aimé et bien entouré.

À l’âge de quinze ans, j’entrai dans les services secrets russes. Mes premières tâches consistaient en une simple observation/rapport de ce sur quoi on me demandait d’enquêter. Mais ils remarquèrent rapidement que mes compétences et ma détermination pouvaient être exploitées à un plus fort potentiel. Je devins donc, à dix-huit ans, espion. Connaissant mes compétences linguistiques en anglais élevées, on m’envoya directement en Amérique, et plus précisément, à Los Angeles.

Mes premiers contacts avec la ville des anges furent assez froids, même si je parvins facilement à nouer des relations à tous les niveaux de la société : principaux dealers et chefs/sous-chefs de gangs, commerciaux très utiles pour la collecte d’informations, personnels d’établissements publics facilement corruptibles, directeurs d’entreprises et politiciens haut placés notamment.

Ceci me permit très rapidement de connaitre la ville mieux que n’importe qui d’autre, sans pour autant me faire trop remarquer, et ainsi garder ma couverture d’étudiant étranger en droits.
Je faillis cependant me faire attraper une fois, alors que je discutais par téléphone avec un de mes contacts des services secrets, car suite à quelques soupçons sur ma véritable profession, la CIA filtra mes appels quelques jours. Par chance, la conversation portait sur l’actualité en Russie, donc rien de suspect ne fut enregistré. Je pris toutefois rapidement conscience de ma surveillance, ce qui me poussa à arrêter toute activité d’espionnage pendant deux mois. Par la suite je me suis montré beaucoup plus méfiant et discret, réduisant un peu le nombre d’informations que j’obtenais, mais assurant mon rôle d’espion.

Depuis que je me sentais surveillé, je restais à l’écart des nouveaux moyens de communication, même s’il m’arrivait désormais d’en utiliser certains, avec moult précautions toutefois, pour entretenir régulièrement mes contacts.

Mes études de droits se déroulaient à l’UCLA, ce qui me permettait d’avoir un rapprochement direct avec la loi américaine. C’est au bout de cinq ans que je me fis remarquer dans ce domaine, et dès lors, j’obtins progressivement le soutien de nombreux politiciens de l’État. Je menais désormais une double vie entre l’espionnage et la politique, qui allait se marquer au fil des années, et mon rôle d’espion en était d’autant plus confirmé puisque à présent mes contacts haut placés se multipliaient.


La Bratva, qui m’observait alors depuis mon enfance, me proposa de les rejoindre lorsque j’eus vingt-huit ans. J’acceptai, et, un an plus tard, ce fut un poste de sénateur qui me fut attribué en parallèle, au gouvernement américain.


Dès l’obtention de mon poste de sénateur, je m’étais montré particulièrement actif et rigoureux, ce qui n’eut de cesse de renforcer mon influence au sein de la sphère politique américaine. Il faut dire que, malgré mon jeune âge, je possédais assez de conviction et d’intelligence pour savoir faire valoir ma place au sein du gouvernement : mes idées étaient brillantes et pertinentes, tout comme mes avis, aucun pas de travers, aucune action suspecte. Seules mes origines russes poussaient les autres politiciens à se méfier de moi, mais les mauvaises langues se taisaient vite.
Dans l’ombre cependant, j’avais quitté mon rôle d’espion, même si je me rendais encore souvent en Russie, où mon influence politique était tout aussi grande, puisque je restais un très bon atout pour le gouvernement, notamment au niveau des négociations et des relations entre les USA et la Russie. J’avais notamment permis, grâce à mon habileté diplomatique et ma « double appartenance », d’éviter deux crises entre les deux pays, qui ne furent jamais dévoilées.

Mon entrée à la Bratva me permit de gagner encore en puissance, et de pouvoir fréquenter le milieu mafieux. J’étais désormais en relation avec les principales institutions qui « gouvernaient » Los Angeles, ce qui fit de moi quelqu’un de dangereux, puissant et indispensable.
Dès mon adhésion à la Bratva, j’allais agir au profit de celle-ci et ma politique allait sournoisement changer. Les soupçons revinrent d’abord un certain temps, mais j’arrivais désormais à les éliminer sans problème. Tout semblait couler tranquillement.

Cependant, lors d’une réunion entre la Bratva et la MIA, je fis une rencontre particulière qui interrompit le cours normal de ma vie. Elle s’appelait Kendall Alestra, elle était jeune et appartenait à la MIA. Alors je voulus en savoir plus sur elle. Charmante jeune libraire, je me mis à fréquenter son magasin pour la rencontrer de plus en plus souvent, et finalement, nous commençâmes à nous rapprocher.

Je fus alors immédiatement tombé sous son charme.