Sujet: Réparer les pots cassés || Adam Lun 4 Sep - 22:05
Réparer les pots cassés
Le soleil venait tout juste de se lever, mais un chien hurlait déjà à mort dans le tranquille quartier où vivait son propriétaire. Les voisins, bien heureusement, pardonnaient assez souvent les frasques du chien, car tous adoraient l'homme qui l'hébergeait, un chanteur à la popularité croissante. Scott Sullivan était un homme simple, qui aimait donner et rendre service; comment ne pas l'aimer ? Et comme il adorait ce chien, on tolérait ses nombreuses bêtises. Pourtant, ce matin-là, il avait drôlement envie de pendre son animal, le jeune chanteur. Il avait un mal de crâne incroyable, terrible, et les hurlements du chien n'aidaient pas du tout sa situation. Les coups de langue baveux achevèrent de le réveiller totalement, et il pu constater qu'il n'était pas dans son lit, mais étendu de travers sur son canapé. Mais que faisait-il là ? Ses souvenirs de la veille remontèrent, par vagues, de façon incertaines et brouillée. Il avait.. reçu de la visite dans sa loge. Un bien bel homme. Il avait parlé d'une proposition ? Ses souvenirs n'étaient pas clairs. Mais au fur et à mesure que son cerveau émergeait des brumes du sommeil et des restants d'ivresse, les détails lui revenaient. Oui, une proposition, pour chanter dans son hôtel, il se souvenait de la façon dont il avait insulté l'homme en s’emmêlant les pinceaux. Il commençait aussi à se souvenir de la façon dont il l'avait involontairement dragué. Comment il était tombé à ses genoux, s'accrochant à la première chose à portée de main, se retrouvant à ses pieds avec son pantalon entre les doigts. Comment ils avaient couchés ensemble. « Bordel de merde. », souffla-t-il pour lui même, s'asseyant vivement sur le canapé de cuir, gémissant aussitôt en se prenant la tête, la douleur à sa tête amplifiée par le mouvement brusque. Il se souvenait clairement de la façon dont il avait réclamé un second round dans la limousine. Oh, ce qu'il avait honte. Tellement honte. Voilà pourquoi il ne buvait jamais, il en perdait toutes ses inhibitions ! Il avait été frustré par le silence de Connor, et frustré sexuellement pour la même raison, et avait tout simplement sauté sur une occasion de satisfaire son corps, à défaut de son cœur. Du moins, c'est ce qu'il se répétait. L'attirance inexplicable qu'il avait ressenti pour l'homme d'affaire n'était due qu'à l'alcool, espérait-il. Que faire à présent ? Il trouva rapidement la carte de Bakersfield dans sa poche, mais fut frappé par un dur choix. Il pouvait rappeler l'homme, pour accepter et refuser son offre, et faire face à ses actions. Ou alors il pouvait l'ignorer. Il pensait bien qu'un tel homme ne le poursuivrait pas pour l'embaucher, après tout, il semblait bien trop important pour avoir du temps à perdre. Mais cela serait d'un extrême manque de professionnalisme. Cela affecterait certainement sa carrière. Et, quelque part, bien qu'il ne l'avouerait jamais, Scott avait envie de revoir cet homme, ne serait-ce que pour se convaincre que toute cette histoire n'avait été qu'une erreur due à l'alcool. Le californien se leva avec précaution, prenant sa décision d'un même mouvement. Il n’appellerait pas l'homme d'affaire. Il irait le voir directement à son hôtel afin de s'excuser pour ses actes de la veille et discuter de son offre, s'il désirait toujours l'embaucher. Le jeune homme sortit son chien pour qu'il ait faire ses besoins, raisons de ses hurlements, et profita ensuite du silence pour prendre des acétaminophènes pour son mal de tête, et de boire un bon gallon d'eau froide, chassant le goût amer de l'alcool dans sa bouche se faisant. Après avoir rentré le chien, il alla prendre une bonne douche. Hors de question de se recoucher, pas s'il voulait aller à l'Olympe à une heure décente. Il savait qu'il n'arriverait jamais à se réveiller s'il se rendormait. Il prit ensuite un petit déjeuner frugal et ouvrit le téléviseur pour regarder les nouvelles jusqu'à ce que l'heure soit acceptable pour une telle visite. Il était conscient que l'homme n'aurait peut-être pas le temps de le voir, il devait être bien occupé après tout. Mais si c'était le cas, Scott se résoudrait alors à l'appeler. Lors qu'il quitta sa demeure, le soleil était levé depuis un petit moment et il était 8 heures du matin. Il avait un certain effort vestimentaire, enfilant chemise noire avec un jeans haute couture de la même teinte. Il était davantage style t-shirts, mais il devait rattraper son manque de professionnalisme de la veille. Le chemin lui sembla étrangement court jusqu'à l'Olympe, anticipant avec crainte la réaction de l'homme avec qui il avait couché la veille. Peut-être aurait-il dû se contenter de l'appeler après tout. Non. Il devait redresser sa réputation, si la chose était encore possible. Il gara sa voiture dans le parking de l'hôtel et en sortit avec une certain lenteur, observant l'endroit, impressionné. C'était d'une réelle beauté. L'endroit suintait la classe et la richesse. Il prit le chemin de l'accueil et offrit son sourire le plus chaleureux à la réceptionniste. « Bonjour, est-ce que M. Bakersfield est là ? Nous devions avoir une conversation téléphonique, mais j'ai préférer passer pour discuter en personne. S'il est occupé ou absent, je comprendrai, bien sûr, m'empressais-je d'ajouter avant de lui donner mon nom, à sa demande, afin qu'elle vérifie avec son patron s'il désirait ou non me rencontrer, j'imagine.
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Adam H. Bakersfield
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Sujet: Re: Réparer les pots cassés || Adam Mar 5 Sep - 1:42
Réparer les pots cassés
Debout face à l'énorme baie vitrée qui orne complètement le mur derrière mon bureau, un sourire aux lèvres, j'attache les boutons de ma chemise. Chemise blanche, neutre, classe, comme toujours. Je risque d'attendre un peu avant d'ajouter la cravate et le haut du complet sachant que le chanteur va passer. Cette pensée me tire à nouveau un sourire en coin.
La vue sur la ville est splendide. Le soleil se lève doucement. J'arrive presque toujours à mon bureau avant l'aube afin d'admirer cette vue. Un paysage qui est le symbole même de ma réussite. Simplement parce que je l'ai, pendant que les autres ne l'ont pas. Une main sur ma hanche, l'autre contre la fenêtre, je libère un profond soupire de satisfaction. Autant en lien avec le moment présent qu'en lien avec les souvenirs de ma soirée d'hier. Le concert était bien, sans plus. Une musique divertissante, une ambiance un tantinet bruyante, mais somme toute plaisante. À l'instant même où je l'ai vu monter sur scène j'ai su que je le voulais. C'est d'ailleurs précisément ce qui va arriver, même s'il ne le sait pas encore.
Dès mon arrivée à l'hôtel, j'ai informé la réceptionniste qu'il y aurait un Scott Sullivan qui allait passer. Évidemment, elle devait faire comme si rien était et faire croire que j'étais occupé pour le faire patienter un peu, mais l'indication était claire, elle devait m'avertir immédiatement et retourner mes autres rendez-vous et appels au moment où il serait là. Je sais qu'il va venir. Je l'ai senti quand il a croisé mon regard a l'instant où je suis entré dans sa loge. Ça ne s'explique pas, mais c'est là. Il me suffit de prendre. Comme j'ai toujours fais. Quand je veux quelque chose, je le prends. Je n'aurais pas toute cette empire si j'avais baissé les yeux, si j'avais douté de qui j'étais et surtout, si je n'avais pas pris ce qui me revenait de droit. Ce que j'ai décidé qui me revenait de droit...
Une fois le soleil levé, la vue n'est pas aussi intéressante à l'extérieur alors je reprends place à mon fauteuil pour prendre une gorgée de mon café tout en survolant les quelques documents que je dois signer et rendre à ma secrétaire avant la fin de la journée. Honnêtement, cette lecture m'ennuie totalement. Je sais qu'il va venir. Ses lèvres qui me.. une gorgée de café pour me replacer les idées. Ce n'est pas le moment de déraper et de l'imaginer dans le donjon.
Un sourire satisfait se pose sur mes lèvres lorsque je reçois l'appel de la réceptionniste qui m'informe que Monsieur Sullivan est à l'accueil et désir me voir. Elle avait bien sûr déjà reçu l'ordre de le conduire immédiatement à mon bureau à son arrivée, tout en laissant sous entendre que j'étais déjà bien occupé, mais qu'elle allait faire son possible pour lui accorder cet entretient. Toujours le même sourire aux lèvres, je raccroche le combiné et roule lentement mes manches jusqu'à mes coudes, me donnant un air décontracté, mais toutefois perdre de ma prestance et de mon sérieux.
D'un professionnalisme sans faille, la réceptionniste escorte le musicien jusqu'à mon bureau et frappe à la porte dix minutes plus tard. Elle entre dans le bureau, fais quelques pas ''Monsieur Sullivan est là'' D'un signe de la main, je lui indique de le faire entrer. Après une légère révérence, elle sort du bureau et referme la porte derrière toi. Toujours la tête penchée sur mon bureau, faisant mine d'être concentré dans ma paperasse, je te fais un signe pour t'inciter à avancer. Je lève à peine un oeil vers toi, totalement indifférent ''J'ai beaucoup de boulot qui m'attend, faisons ça rapidement'' Mon ton n'était pas hautain, mais très autoritaire, comme toujours. Si seulement tu avais la moindre idée de quelle façon allait se terminer ce rendez-vous. Aucune surprise pour moi, tout est planifié.
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Sujet: Re: Réparer les pots cassés || Adam Dim 17 Sep - 22:57
Réparer les pots cassés
J'attendais dans le hall bien trop chic pour que j'y sois à l'aise depuis une dizaine de minutes, je dirais. J'avais l'impression que trois heures s'étaient écoulées depuis le moment où j'étais entrée dans l'hôtel le plus en vue de L.A. Il était probablement bien trop occupé pour me rencontrer. Il était clair que je n'étais pas bien important pour cet homme, après tout, il était évident qu'il n'avait pas besoin de moi pour faire tourner cet endroit, je n'étais qu'un divertissement supplémentaire. Combien d'artistes avaient joués entre ces murs ? Ce devait être un honneur que d'être invité à performer ici. Oui, Bakersfield devait être un homme beaucoup trop occupé pour perdre de son précieux temps pour moi. J'aurais dû appeler, plutôt, comme il avait dit de faire. Oui, voilà ce que je ferais, j'allais dire à la secrétaire que j’appellerais plus tard dans la journée, comme apparemment Mr. Bakersfield n'avait pas le temps de me voir pour l'instant. Je m'étais donc levé, avait inspiré, prêt à m'adresser à la demoiselle, lorsque celle-ci m'annonça que son patron me recevrait à l'instant. J'eu un instant de panique interne. Qu'allais-je donc lui dire ? Comment expliquerais-je les événements de la veille ? J'avais un peu la même impression que si j'avais été au volant d'une voiture sans freins, en haut d'une colline, et que j'apercevais tout en bas un gigantesque mur sur lequel j'allais très certainement me fracasser.
« Je vous suis, lui confirmais-je donc, lui emboîtant le pas à contrecœur, alors persuadé d'avoir fait une erreur majeure en se présentant à l'Olympe. Le temps parut soudainement s’accélérer et j'arrivai devant une porte qui cachait, j'en étais sûr, le bureau du propriétaire. Un frisson d'appréhension m'avait parcouru de part en part alors que la secrétaire avait délicatement cogné sur le battant avant d'ouvrir et de l'annoncer. L'estomac à l'envers, je lui emboîtai le pas lorsqu'elle me fit signe d'entrer.
Un nouveau frisson me parcouru, et cette fois-ci, je n'avais pu prétendre qu'il s'agissait d'appréhension. Il était là, dans une tenue moins formelle que la veille et, pourtant, il en était d'autant plus intimidant, et bien plus... sensuel. Non, je ne devais certainement pas commencer à penser ce genre de chose. J'étais justement là pour m'en excuser, je devais me reprendre, bordel ! Je m'avançais donc dans la pièce pour lui faire face, mal à l'aise et soulagé de voir la femme quitter la pièce, refermant la porte derrière elle. J'étais seul avec Adam. Je portai mon regard sur son bureau, pour reprendre contenance, loin de ses yeux hypnotiques et intimidants.
« Je ferai aussi vite que possible, je m'excuse de prendre de votre temps ainsi m'excusais-je d'abord. Ça, c 'était la partie facile. Et la suite. Je voulais d'abord m'excuser pour mon comportement absolument inexcusable d'hier soir. Je n'agis jamais de la sorte, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. Je ne bois jamais, normalement, mais j'ai eu une mauvaise semaine et j'ai fait un mauvais choix. Ce n'est pas une attitude acceptable, et cela n'arrivera plus, ajoutais-je en levant mon regard vers le sien, aussi sincère qu'il était possible de l'être. Aussi, si votre offre tient toujours, j'aimerais beaucoup l'accepter. »
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Adam H. Bakersfield
Date d'inscription : 09/04/2014 Messages : 125
Sujet: Re: Réparer les pots cassés || Adam Lun 18 Sep - 1:27
Réparer les pots cassés
Ta nervosité était palpable partout dans la pièce et j'adorais ça. Tout se déroulait exactement comme je l'avais prévu. Pendant que tu te confondais en excuse sur ta conduite de la veille, je continuais à farfouiller dans les documents étalés devant moi sans daigner prendre la peine de relever le regard. Tout était dans l'indifférence. Et à ce jeu, j'étais passé maître depuis bien longtemps déjà. Je devais par contre avouer que l'odeur de ton parfum me parvenait assez facilement de l'endroit où tu te trouvais et l'envie de te faire agenouiller me traversa l'esprit l'espace de quelques secondes. Évidemment, le visage impassible tu ne te rendais compte de rien.
''Je n'ai absolument aucune idée de ce dont vous êtes en train de parler Monsieur Sullivan et c'est pourquoi je n'ai guère le temps de m'arrêter sur de telles futilités.'' Sur ce même ton neutre, mais toutefois très masculin, j'attends d'avoir terminé avant d'enfin relever la tête et poser les yeux, sans détour, directement dans les tiens. Je laisse passer quelques secondes sans détourner le regard avant de laisser paraître un semblant de petit sourire en coin afin de briser la surdose de tension qu'il y avait entre nous deux, sans pour autant perdre de mon autorité. Sans te laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, j'étire le bras pour appuyer sur l'interphone de mon bureau ''Apportez moi le contrat''
Avais-je eu un doute sur le fait que tu allais accepter mon offre ? Aucunement. À peine rentré chez moi la veille, j'avais envoyé un mail à ma secrétaire lui priant de composer un contrat avec des clauses bien précises. Il devait être fait en priorité parce que j'en avais besoin à la première heure le lendemain matin. Rapide et efficace, la demoiselle entre dans le bureau, s'approche, me tend le dossier, s'incline en silence et ressort du bureau aussi discrètement qu'elle y était entré. Je le feuillette quelques secondes avant de le laisser tomber lourdement juste devant toi tout en posant à nouveau mon regard sur toi ''Je vous conseille de lire attentivement le document parce qu'une fois signé, il n'y aura pas de retour en arrière'' Pour certains, il pouvait sembler y avoir un ton de menace dans ma voix, mais pour d'autres, comme toi, on pouvait y reconnaître du défi. J'avais ce talent particulier de faire en sorte que les gens pouvaient avoir l'impression d'avoir le choix, que leurs décisions n'étaient pas uniquement le fruit de mes désirs. Quelle ironie. Sans te quitter des yeux, je m'appuie confortablement sur le dossier de mon fauteuil, le coude droit appuyé sur l'avant bras et les doigts posés sur mon menton.