Une nouvelle fête sur la plage. J'adore ça. Le plein air, la mer, des feux de camp un peu partout, de l'alcool plus qu'il n'en faut et surtout, des beaux mecs tout musclé et bronzés. Le soleil commençait à se coucher laissant de belles couleurs vives s'allonger sur la mer à l'horizon. Une température parfaite, une ambiance qui déchire. Dans mon sac, j'avais tout ce qu'il fallait pour passer une nuit de débauche totale. Quelques joints déjà roulés et quelques cachets multicolores qui animaient les sens au maximum. Pour une fois, j'ai décidé de venir seule. Pas envie de me coltiner des nanas qui se plaignent que je les délaisse pour aller fricoter avec des inconnus. De toute façon, je n'ai jamais eu du mal à me fondre dans un groupe quelconque. En plus, dans ce genre d'événements, on rencontre souvent des visages connus et tout se fait tout seul.

Vêtue d'un nouveau bikini mode sous une jupe courte et un haut à petites bretelles, je marche sur la plage à la recherche d'un morceau à me mettre sous la dent. Bouteille de bière en main, je m'arrête près d'une bande qui jouaient au volley-ball. Je m'assois sur le sable pour observer la partie. Le ballon atterrit près de moi et je suis prête à parier que ce n'était pas qu'une coïncidence. En lui souriant, je renvois le ballon à un mec vraiment séduisant qui me remercie d'un clin d'œil. Oui, la soirée allait être intéressante.

L'ecstazy commençait tranquillement à faire effet. Pour ceux qui se demande réellement l'effet que ça fait, voici le topo. Les sens sont décuplés. Les couleurs sont plus vives, les lumières brillent de milles feux, une chanson qu'on écoute dix fois par jours est soudainement tellement plus mélodieuse, une simple caresse dans le dos vous fait frémir jusqu'au bout des orteils, le tissu de vos vêtements est d'une douceur sans pareil, la glace est encore plus froide, les rayons du soleil bronze la peau en la cajolant, il n'y a rien à votre épreuve, bref, c'est le putain de pied!!

Personnellement, outre les caresses sensuelles de mains viriles, j'adore sentir le sable glisser sous mes pieds. Tantôt chaud, tantôt froid, doux et rugueux à la fois. Ok, là je m'égare! J'en étais où ? Ah oui, le beau joueur de volley! La partie se continue et il me lance plusieurs regards significatifs. Je sais qu'il est intéressé, même un aveugle pourrait s'en rendre compte. C'est exactement ce qu'il me fallait. Un mec que j'allais pouvoir mener par le bout du nez toute la soirée qui me suivrait en bavant. À la fin de la soirée, je le ramènerais à ma voiture, je le laisserais me faire du bien pour ensuite le laisser là pour finir la soirée chez moi.

La partie se termine, il vient vers moi. Je me lève sans dire un mot et lui tend ma bière pour qu'il puisse se rafraîchir un peu. Je souris. Le fameux sourire craquant bien à moi qui m'a toujours bien servit.

- Tu viens te balader ?
- Rien de mieux à proposer ?
- J'ai tout ce qu'il faut t'en fais pas..

Il me monte un petit sachet de poudre blanche. Intéressant! Je suis partante pour tout ce qui peut allumer mes sens au maximum. Je suis là pour faire la fête, non? Je prends mon sac et marche avec lui. Il se dirigeait vers les rochers. Un côté de la plage un peu moins fréquenté. Ça promet d'être réellement une nuit d'enfer!

On marchait en se lançant des regards assez évocateurs. C'était évident que ce mec avait plus qu'envie de me prendre et je dois avouer qu'il me faisait envie aussi. Seulement, il allait devoir travailler pas mal plus fort pour avoir ce qu'il désir. Oui, à la fin de la soirée j'ai l'intention de le ramener dans ma voiture, mais ça, il ne le sait pas encore.

Arrivée sur place, au milieu de rochers, je m'assoie sur l'un d'eux en souriant à ma nouvelle rencontre. Je l'avais croisé quelques fois lors de soirées comme celle-ci, mais je n'avais pas encore eu le plaisir de me retrouver en tête à tête avec lui. Il reste debout devant moi et sort son sachet de cocaïne. Il approche sa main de mon cou. Pendant que je penche doucement ma tête de côté, il y dépose une petite ligne. Il vient alors renifler d'un coup la poudre blanche pour ensuite venir lécher les résidus.

Je me mordille la lèvre en soupirant. Fallait l'avouer, il sait comment s'y prendre pour allumer les sens. À mon tour, je prend le sachet et en renifle une quantité que j'avais péché à l'aide de mon ongle. Je lui souris pour le remercier en lui tendant le sachet. À peine, il l'avait rangé dans sa poche qu'il m'attrape par la nuque pour me tirer vers lui et m'embrasser sauvagement. Au début, prise au dépourvue, je lui retourne son baiser. Un instant après, il me plaque contre un rocher en glissant une main sur ma taille qui se faufile rapidement entre mes jambes.

Je suis loin de détester ce genre d'élan, mais uniquement quand moi je le décide. Et là, c'était clair dans ma tête, je n'allais pas servir d'objet pour qu'il vide ses pulsions pour retourner jouer au volley. S'il voulait voir mon cul, il allait devoir y donner du sien un peu. Je le repousse doucement

- Du calme casanova.. tu as une belle gueule c'est vrai, mais il en faudra un eu plus pour que je te laisse faire!

J'avais lancé la phrase sur le ton de la blague, mais avec une voix qui démontrait que je ne rigolait pas. Le jeune homme sourit en coin en répondant d'un air sarcastique

- Tu veux me faire croire que t'es pas la trainée des NS ? J'espère que tu ne pensais pas que le matos était gratuit. C'est l'heure de payer

Il plaque encore plus solidement son corps contre le mien pour m'empêcher de fuir. Les pointes de rochers dans mon dos me faisaient mal. En une seconde, tout désir était parti. Je tente de le repousser, mais il est trop fort pour moi

- Mais t'es dingue ou quoi.. lâche moi!! Mais arrête... ARRÊTE!!!

Pour m'empêcher de crier, il plaque sa main sur ma bouche en me regardant droit dans les yeux, toujours avec un sourire en coin. Il me murmure à l'oreille de me laisser faire, que je vais aimer. Je lui lance un regard noir ce qui le fait rire de plus belle. Sa main de libre retourne vers le bas de mon corps pour me retirer le bas de mon bikini.

Généralement, ce genre de situation me plairait, si j'en étais l'instigatrice. Par contre là, je ne serais pas contre une castration à froid sans anastésique. C'est dans des moments comme ça, que je regrette de ne jamais avoir pris de cours de boxe.

Comme dans tout bon conte de fée, il y a une princesse, un méchant qui enlève la belle et douce damoiselle et finalement, un valeureux prince charmant qui vient à la rescousse de sa dulcinée. Bon, même si je suis consciente que je ne me trouve pas tout à fait dans un royaume enchanté, je dois admettre que l'idée de quelqu'un vienne me sauver n'est pas déplaisante. Je ne suis pas de force pour lutter contre ses sales pattes. À vrai dire, je commence à avoir peur. Il me fait mal.

Je ne sais pas si Dieu existe, mais une chose est sûre, quelqu'un a entendu mes prières. Je ne suis pas certaine de ce qui s'est passé dans les minutes suivantes, mais j'ai enfin pu recommencer à respirer normalement. J'ai à peine le temps de replacer mon maillot, que mon agresseur se retrouve au sol avec un mec qui le maîtrise.

- C'est bon lâche moi bordel...

Il est vrai que ce n'est pas le moment de créer une émeute. Encore moins de faire venir la police. Je crois que ce pauvre type a eu la honte de sa vie et qu'il ne se sentira pas capable de répliquer. Je lance un petit signe de tête approbateur à mon sauveur.

C'est peut-être du à la drogue ou à l'alcool ou encore à la situation traumatisante que je venais de vivre, mais ma tête se met à tourner. Tout en regardant l'autre type partir, je dois m'appuyer sur le rocher pour ne pas perdre pied. Mon regard se porte sur celui toujours là qui venait de me sauver la mise. Je ne le connaissais pas, mais je me rappelle l'avoir vu quelques fois dans les grandes réunions des Nighty Stalker. Ma vision s'embrouille. Doucement, je me laisse glisser le long du rocher pour me retrouver assise sur le sable à l'abris de tout. Tout ça devait être une journée ensoleillée, pour en profiter. À la place, c'est de moi qu'on a profité et je n'arrive pas à concevoir d'avoir été faible. De plus, quelqu'un avait été témoin de ça...

Qu'est-ce qu'il espérait que je lui réponde ? Que tout allait bien ? Que je n'avais pas honte du tout et que j'avais une folle envie de retourner à la fête ? Oui, physiquement j'allais bien si on ne prenait pas en compte le décor qui tournait autour de moi. Sois sympa Nala, il vient quand même de te sauver la mise, tu sais très bien comment ça aurait fini s'il n'était pas intervenu! Oh parce que tu crois que je ne le sais pas ? Bordel, j'en ai encore la chair de poule. Mais je ne peux pas m'empêcher d'être en colère contre moi-même. En colère de m'être fait prendre aussi facilement, en colère de me retrouver dans une situation où un mec me voit comme une petite chose fragile.

«Ça devrait aller» J'ai rien de mieux comme réponse. Un merci ça aurait été de trop ? Mais lâche moi putain! Péniblement et à l'aide du rocher derrière moi, je me relève afin d'être debout. En plus, le cachet qu'il m'avait filé commençait à faire effet et la tête me tournait encore plus. Pourtant, ça m'aide à sourire. Tant qu'à vivre un moment chiant comme celui-là, aussi bien le vivre complètement défoncée, non ? Une fois que j'arrive à me tenir sur mes deux jambes, je lève les yeux vers lui. J'ai pas de chance moi ce soir, ce mec est 100 fois plus mignons que l'autre taré. Tu aurais pas pu venir avant ? On aurait pu s'amuser sans tout cette merde. Enfin, je soupire en esquissant un faible demi sourire «Merci..»

Sans un mot de plus, je commence à marcher en direction opposée à lui. C'était pas ma soirée, je n'avais aucune envie de retourner auprès des gens, mais pas non plus envie de rentrer chez moi. En plus, mon état ne me permettait pas trop de prendre le volant de ma bagnole. Un feu tranquille ? Ouaiie pourquoi pas ça serait pas mal! Un endroit éloigné sur le plage, un petit feu et une petite baignade en tête à tête avec moi même. Tu m'oublies ? Non toi tu fais chier, tu veux pas me foutre la paix.

Il s'appelle Caleb! Eh bah, contente pour toi mon beau. Décidément le salvateur de ses dames n'avait pas comme plan de me laisser partir, comme je me plaisais à le faire en ce moment, du moins pas seule. En prime le Caleb jouait les gentlemen en mettant sa veste sur mes épaules. Ça se fait encore aujourd'hui ce genre de truc? C'est plutôt une première dans mon cas, généralement, ce sont des problèmes que les mecs me mettent sur le dos. Non, mais t'arrête deux minutes? Il essaie juste d'être sympa avec toi, range tes griffes blondinette. ''Nala'' C'est déjà ça.

J'aurais bien aimé pouvoir marcher un peu plus vite, pour le semer, pour me retrouver seule. En temps normal, j'aurais sauté sur l'occasion de passer un moment en tête à tête avec une belle gueule comme la sienne, mais là, j'avais envie de tout sauf ça. Quel intérêt de rester auprès d'un mec qui m'avait vu dans la pire des situations. En plus, la cam était de la putain de bombe parce que j'avais définitivement la tête qui tourne et mettre un pas devant l'autre me demandait un effort surhumain. Surtout que ma vue était embrouillée alors j'avais vraiment pas l'impression d'avancer droit devant moi.

Oh mais quelle surprise. Il veut savoir où je veux aller. Au fond, rien ne me dit que le fameux superhéros Caleb, alias la belle gueule, ne m'avait pas aidé pour que je ne me méfie pas de lui et il allait profiter de la première occasion pour me sauter dessus. Ça ne serait pas surprenant, c'est tout ce que veulent les mecs, me sauter. En temps normal, ça me convient parfaitement, sauf que là, c'était un peu trop d'émotions en une seule journée. ''Je veux aller m'assoir près du feu pour relaxer'' Je venais de voir une ombre orangée floue pas tellement loin où il ne semblait y avoir personne. Brusquement, je me retourne vers lui en le pointant du doigts d'un air accusateur ''Mais pense pas que je suis une fille facile.. enfin, si.. mais pas ce soir'' J'éclate de rire en repassant le film de ce que je venais de dire. Wow.. c'est vraiment une putain de cam.. parce que d'habitude.. je.. ça me fait pas.. ma tête tourne.. il faut que.. ''Caleb..'' Pas un mot de plus et je m'écroule au sol, brûlante, complètement étourdie et avec un mal de chien de garder les yeux ouverts.