Ca faisait déjà quelques semaines que j'étais revenu en ville et je ne m'y étais toujours pas fais. Dans un premier temps, je m'étais installé chez mes parents qui étaient parvenu, peu à peu, à me sortir de mon mutisme. Mais quand ma mère avait fini par se rendre compte du fait que je me droguais, à mon comportement à la limite de la bipolarité et à mes yeux vitrés, elle avait frôlé la crise de panique et, en sanglots, m'avait supplié d'entrer en cure de désintox. Ce que j'avais évidemment refusé. En dix ans, c'était la drogue -et l'alcool- qui m'avait permit de tenir debout et de ne pas devenir totalement fou. Quoi que, fou, je devais l'être aujourd'hui. Devant les supplications et regards de mes parents, j'avais fini par abandonner l'idée de vivre avec eux. Et j'avais emménagé deux jours plus tard, dans un luxueux appartement en plein centre ville. J'avais de l'argent à ne plus savoir qu'en faire alors acheter un appartement, aussi luxueux soit-il, ça ne représentait pas grand chose pour moi. S'il n'était que peu meublé, c'était plus par flemme qu'autre chose. Et ce matin là, après une nuit de seulement quelques petites heures, je décidai de sortir prendre l'air. Et par prendre l'air, j'entendais aller me foutre dans un bar / café, pour boire un verre. Quand tous les clients autour de moi étaient en train de discuter et rire joyeusement autour d'un café, moi j'étais assis dans un coin du bar à m'enfiler un verre de whisky. Certains m'avaient d'ailleurs lancé un drôle de regard quand j'avais passé ma commande. Mais je m'en foutais. Comme je me foutais de beaucoup de choses. Je n'étais plus très conscient n'avais plus vraiment les pieds sur terre depuis longtemps. Je n'avançais que par automatisme. Chacun de mes gestes était un automatisme. Et le seul que j'aimais vraiment à faire, c'était avaler une pilule, sniffer ou me piquer. Depuis longtemps.

Aujourd'hui j'avais encore beaucoup de travail, en ce moment je faisais tout pour avoir plusieurs dossiers, trop de choses me trottaient dans la tête et je n'arrivais pas à me la vider, sauf quand je travaillais. En quelques mois trop de choses étaient arrivées, entre l'arrivée de cette femme qui ressemblait et surement était Ekaterina et se faisait appeler maintenant Marilyne, ce fameux cupidon qui me menaçait et cette personne qui me menaçait . Je devais faire sortir ce prisonnier, mais pourquoi je ne pouvais pas avoir une vie tranquille. Qu'est-ce que j'vais fait pour mériter ça. J'étais heureuse, j'avais Alexandre dans ma vie, Joy aussi qui était une princesse, pas ma fille mais comme tel. Et on devait bientôt aller sa mariée, mais non je n'arrivais même pas à me concentrer sur ça. Et pourtant c'est le plus beau moment de notre vie normalement. En tout cas avant d'aller travailler je voulais me rendre dans ce bar que j'aimais bien pour commander un café à emporter.Le propriétaire commençait à bien me connaitre, je passais presque tous les matins sauf quand je suis de repos. J'avais mes dossiers sous les bars et je me dirigeais jusqu'au comptoir en saluant quelques clients qui commençaient à me connaitre. Une fois arrivé j'avais mon café crème devant moi tout chaud, je faisais un grand sourire." Merci beaucoup. À demain!" Je me retournais avec mon gobelet et là je le voyais au bout du Bar, je faisais un pas en arrière en lâchant tout ce que j'avais dans les mains sous le choc. C'était impossible, ça ne pouvait pas être lui. Depuis 10 ans il a disparu et là il est devant moi, en ville. Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme ça. Mais très vite je suis sortis alors que je tremblais de partout. Je me mettais contre le mur en fermant les yeux. J'en avais les larmes aux yeux, le souffle couper et mes mains tremblait. J'attrapais mon téléphone en essayant d'envoyer un message à Cassy pour qu'elle vienne me chercher mais je n'y arrivais même pas. Je n'arrivais pas à y croire, est ce que c'était un cauchemar ou un rêve, je ne sais plus. Je serrais le portable dans mes mains en faisant tout pour reprendre mon calme et ma respiration mais c'était dur.

Regard perdu dans mon verre d'alcool, je ne savais pas trop à quoi je pensais. A rien, pour ne pas changer. Mes pensées étaient vides depuis bien longtemps. Comme tout le reste de ma petite personne. Mon coeur était mort. Ou presque. Ce fut un presque qui apparut dans mon esprit, quand un bruit soudain me fit redresser la tête. Mon regard rencontra celui de Mandy. Et si je ne laissai rien paraître des pensées qui étaient enfin en train de s'animer dans mon cerveau détraqué, je n'en pensais pas moins. Elle était là. Et pour la première fois depuis de nombreuses années, je ressentais autre chose qu'un vide intersidérale. Je ressentais quelque chose, tout court. Et c'était ... Etrange. Pas plaisant, pas vraiment. C'était juste bizarre. Pour la première fois depuis longtemps, je pris même conscience de mon coeur qui battait la chamade. Mais ça ne dura que quelques secondes. Le temps pour elle de me tourner le dos et quitter le bar en toute hâte. Est-ce que je venais de rêver ça ou est-ce qu'elle était réellement là ? Le café qu'était en train de nettoyer le barman au sol et les voix surprises des clients, me confirmèrent qu'elle était là quelque seconde plus tôt à peine. Elle avait fuit comme un fuirait un fantôme. Ce que j'étais. Je n'étais même plus que l'ombre de moi même. De celui que j'avais jadis été, pour être plus précis. J'abandonnai mon verre sur la table pour me lever et m'approchai du bar. Par les fenêtres, je n'avais pas vu Mandy passer. Je supposais donc qu'elle était encore là, devant le bar. Raison pour laquelle en réglant mon verre, je demandai le café qu'elle venait elle même de payer et perdre par ma faute. parce que oui, c'était à cause de moi qu'elle l'avait laissé tomber, trop choquée qu'elle était de me découvrir là. C'était compréhensible. Le gobelet en main, je quittai le bar à mon tour et ne fus aucunement surpris de la trouver là, adossée à un mur. Encore une fois, il me sembla que mon cerveau se reconnectait, que mon sang circulait à nouveau dans mes veines, que mon coeur battait. Je me sentais étrangement en vie. Comme un être que l'on venait de ressusciter. Ou comme si je sortais ma tête de l'eau pour respirer à nouveau, après de longues minutes d'apnée. Même si pour le coup, les minutes avaient été des années. "Mandy..." Dis-je presque naturellement, comme si rien n'était étrange dans cette situation. Et je flanquai le gobelet sous son nez, regard rivé sur son visage, aucune trace d'émotion apparente.

Je ne voulais pas le croire, pour moi il n'était plus dans la ville. Il avait disparu il y a 10 ans sans donné trace de vie, un seul SMS pour me dire qu'il était bien arrivé puis plus rien pendant de longues années. Au fil du temps j'ai fini par me dire qu'il était mort, je préférais largement croire ça, que pensée qu'on était en train de le torturer, de lui faire du mal et moi je ne pouvais rien faire à l'autre bout du monde. Comment vivre en sachant que celui que vous aimez est en train de souffrir. Puis je n'avais pas du tout envie de l'imaginer avec une autre personne, ça je ne sais pas du tout comment j'aurais pu le prendre. Donc le voir là au bout du Bar en train de boire de l'alcool, ce n'était pas lui. C'était juste impossible, le Connor que je connaissais n'était plus là. Comment c'était possible de toute façon, s'il était de retour en ville, il aurait pu au moins essayer de reprendre contact avec moi non, c'est ce que j'aurais fait. Ou sinon il avait perdu la mémoire comme Marilyne.Non ça faisait beaucoup trop de fantômes du passé qui refaisait surface, déjà que j'étais perturbé depuis un mois maintenant, donc Connor en plus, je n'arrivais pas à le croire. Je restais contre le mur en faisant tout pour reprendre mon souffle. Je gardais les yeux alors que je revoyais encore son visage et des flashs de nos moments en couple me revenais. Je ne voulais pas voir ça, pas encore souffrir et me dire que j'avais surement rêvé. Puis j'entendais sa voix, je ne pouvais pas halluciné. J'ouvrais les yeux en ayant peur, peur de le voir, peur de savoir ce qu'il pourrait me dire. Je me retrouvais nez à nez avec le même café que j'avais fait tomber et lui qui me regardait. Je relevais la main toujours aussi tremblant pour prendre le café. "Je suis en train d'halluciné hein? Ou sinon je suis dans un rêve? Tu ne peux pas être là... C'est... Impossible"

Je ne savais pas vraiment comment gérer toutes les émotions et les sentiments qui me gagnaient en cet instant. Depuis le temps, j'avais sérieusement perdu l'habitude de ressentir quoi que ce soit. Et c'était pourtant en train d'arriver. Mon coeur et mon esprit se remettaient en marche et c'était presque douloureux. Mais j'y faisais face. Parce que j'avais la sensation d'être en vie et c'était quelque chose qui n'était pas déplaisant. Mandy ne m'avait pas oublié. Le contraire aurait tout de même été assez étonnant. Nous avions vécut une histoire de quelques années tout de même. Mais je ne savais pas comment réagir face à ses réactions bien plus désordonnées et apparentes que les miennes. Les rares fois où une émotion me gagnait, j'avais appris à les faire taire et à les contenir. Parce que laisser voir que l'on était humain, était une grande marque de faiblesse dans le monde duquel je tentais maintenant de me sortir. Ce qui n'était pas si simple que ça. Certaines choses m'avaient suivi. Comme les trucs dangereux que j'ingurgitais à longueur de temps. Je n'éprouvais même pas le besoin d'arrêter. A quoi bon de toute façon ? rien ne m'attendait ici. je n'allais pas être plus heureux à Los Angeles, sous prétexte que s'y trouvaient mes proches. Mes proches ... Un bien grand mot. Qu'était devenue Mandy au cours de ces dix dernières années ? Je doutais fortement que sa vie se soit arrêtée et mise sur pause en attendant un retour de ma part, qui avait bien peu de chance d'arriver un jour. A plus de trente ans, elle était très certainement mariée et mère de famille. C'était bien. Bien pour elle. En tout cas, je ne me sentais pas le droit de m'imposer dans sa vie. J'étais juste ... Là ... Un fantôme du passé. Peut-être juste de passage. Je ne savais pas. Je ne savais plus grand chose. Quand elle s'empara du café que je lui tendais, je fis un pas en arrière, sans toutefois la quitter du regard. C'était toujours étrange pour moi de pouvoir lire autant d'émotions sur un visage. Ces personnes qui ne prenaient pas la peine de garder leurs ressentis pour eux. Et c'était sans doute mieux ainsi. Ils se sentaient peut-être plus ... Vivant. "Dans un rêve ? Je ne pense pas. Dans un rêve, je serais le même qu'il y a dix ans." Remarquai-je seulement, d'une voix calme.

Combien de fois j'ai rêvé de le voir devant la porte en me disant qu'il rentrait à la maison, que tout irait bien maintenant, que c'était qu'un cauchemar, que 10 ans ne c'était pas écouler. Combien de fois j'ai aussi eu l'espoir qu'il m'appelle pour me dire qu'on l'avait retrouvé et qu'il voulait me voir. Non là c'était juste dans mes rêves et voir la vérité en face me faisait encore plus de mal. Il était bien là comme si de rien n'était, venue boire son verre de bon matin avant d'aller profiter de sa journée. Comme si qu'il n'avait pas disparu, qu'il n'y avait personne qui attendait son retour. C'est vrai maintenant je suis avec Alexandre, on va se marier, Joy et comme ma fille, en fait j'ai une famille. Mais je n'ai jamais eu d'autres enfants, on prévoyait d'en faire un avec Alexandre pendant le voyage de noces, mais vu tout ce qui se passait maintenant je ne savais pas du tout comment je devais prendre les choses. Surprise en surprise ça me faisait peur pour la suite des jours à venir et je commençais à douter pour le mariage, pourquoi tant de doute, surement parce que l'ex de l'un et de l'autre était revenu comme pour nous faire passer un message. Mais je ne voulais pas y croire, c'était beaucoup trop dur. Je sentais comme le trou dans mon coeur causé par la disparition de Connor se renfermer petit à petit grâce à sa présence et ça faisait mal en même temps. Je ne savais plus du tout quoi faire ou encore quoi lui dire. Je finissais par prendre le café qu'il m'avait racheté, toucher un peu par ce geste, au moins il ne m'avait pas oublié, il se souvenait de moi. C'était pire, il ne m'avait pas oublié et pourtant il était là, dans cette ville sans rien me dire. Il me faisait bien comprendre que ce n'était pas un rêve.

-Même après 10 ans, le Connor que je connais aurait repris contact avec moi...

Après les sentiments de la peur, l'incompréhension maintenant je me mettais à lui en vouloir. J'avais raison non. Depuis combien de temps il était là. Los Angeles était grand, on aurait pu ne pas se croiser. Entre mon travail et le fait que je rentre juste après, je n'avais pas le temps d'aller autre part.

-Tu as au moins une explication à me donner?

Elle pensait rêver en me voyant débarquer là, devant elle. Moi, c'était un cauchemar que je vivais depuis dix ans. D'horreurs et de sang qui coulait à flot. C'était une torture physique et morale qui m'avait fait ployer un peu plus chaque jour et m'avait forcé à oublier ma vie d'avant que je ne pourrais de toute façon jamais retrouver. Ou en tout cas, pas comme je l'avais laissé. Evidemment qu'elle ne serait jamais plus pareil. Je n'étais plus le même alors forcément, ça changeait complètement la donne. La drogue me rendait bi polaire. L'alcool me permettait de tenir debout. La violence me donnait l'impression d'être en vie. Seulement l'impression. C'était le constat que je faisais en ayant maintenant les yeux posés sur Mandy. C'était ça être vivant. C'était elle. Mais dix ans plus tard, je ne pouvais prétendre à la retrouver. Je le savais. Je n'en doutais pas du tout. Elle était forcément passée à autre chose. Oh je ne disais pas qu'elle m'avait oublié du jour au lendemain. A vrai dire, j'osais espérer que ça avait prit un peu de temps. Comme ça m'avait prit du temps, à moi, de me faire à l'idée que je ne la reverrais probablement jamais. Fut un temps où la retrouver aurait signifié signer son arrêt de mort. Maintenant, tout était différent. Mais maintenant, il était surtout trop tard. Dix ans, ce n'était pas dix jours. Dix ans, c'était une décennie. Dix années, le temps de faire son deuil, de rencontrer quelqu'un d'autre et d'avoir un voir deux enfants. Je l'avais quitté jeune femme de seulement vingt deux ans. Je la retrouvais pleinement femme à plus de trente ans. "C'est pour ça que je me fais appeler Lucas maintenant." Répondis-je pour confirmer, d'une certaine façon, que le Connor qu'elle connaissait n'existait plus. Même s'il semblait vouloir se réveiller maintenant qu'elle était là. Mais ce n'était pas si simple. Je l'avais fais taire depuis longtemps. Je l'avais laissé mourir à petit feu, au profit de Lucas. Mon visage se ferma quand elle me demanda clairement une explication. Pensait-elle que j'ai disparu par choix ? Que croyait-elle au juste ? Que j'étais seulement parti me dorer la pilule au soleil pendant dix ans ? Que j'avais rencontré une autre femme et que je l'avais plus aimé qu'elle ? "Parce que tu penses que je n'ai pas donné signe de vie, volontairement ?" Demandai-je froidement. Un sourire ironique et sans joie s'installa sur mes lèvres, alors que je levais un bras pour remonter la manche de ma veste, à hauteur de coude. Je le tournai de sorte à lui montrer la face interne de mon avant bras, sur lequel se décelaient encore quelques cicatrices laissées par des brûlures de cigarette. "Pour avoir refusé de donner mon nom." Lâchai-je avec ironie. Avant de laisser retomber ma manche et me reculer d'un nouveau pas. "Te faut-il plus d'explications ?"

Trop ses sentiments circulaient en moi, je ne comprenais vraiment rien. Je n'arrivais pas à retrouver mon calme, je n'avais même pas pu envoyer le message à Cassy, trop sous le choc. Et pourtant une chose était sûr, je n'allais pas aller travailler maintenant, je n'en étais pas capable. Je voulais juste me réveiller, me dire que j'avais rêvé et me retrouver contre Alexandre mais plus les minutes passaient et plus je me disais que je ne rêvais pas, qu'il était bien là face à moi. En plus il n'avait plus le même visage, plus aucun sourire, aucune joie de me retrouver ou encore content de cette belle journée. Enfin un sentiment de bonheur au moins. Non chez lui tout était fermé alors qu'avant c'était le premier à faire des blagues, à faire l'idiot dans la rue. Comme m'attraper pour m'emmener sous une fontaine pour me mouiller et rigoler. Mais c'était avant, je ne voyais plus cet homme en lui. Il était froid, évitait tout contacté avec moi. Il c'était déjà éloigné de moi d'un pas après m'avoie donné mon gobelet que je n'avais pas bu. Mes yeux étaient rivés sur lui, sur son corps, 10 ans se changeait une personne, ça m'avait changé. J'étais passé par la souffrance encore et encore pendant 3 ans, 3 longues années interminables. C'est ce qu'il m'avait fallu pour suremonté deux disparitions qui étaient de retour maintenant.Il me répondait toujours sur une voix sans sentiment. "Mais tu es Connor, c'est ton prénom. Pourquoi avoir changé?" Je ne comprenais pas, comment une personne décide de changer de prénom comme si de rien n'était, comment ça vient dans la tête. Est-ce qu'il avait voulu oublier tout son passé? M'oublier aussi pour la même occasion. Je ne comprenais rien et maintenant je commençais à lui demander de me donner une explication mais d'un coup j'avais l'impression qu'il le prenait mal. Il me parlait tellement froidement, ça faisait peur sur le coup. "Non... Je n'ai pas dit ça." Je baissais les yeux sur ses bras qu'il me montrait et tout de suite la terreur s'installait sur mon visage. Tout ce que je ne voulais pas voir, pas savoir, qu'il avait été torturé et pourtant il m'en montrait la preuve et ça me faisait mal. "Je...non... Je voulais juste... Comprendre..." Je n'arrivais même plus à aligner un mot alors que mon regard restait figé sur son bras en me demandant ce qu'il lui était arrivé d'autres.

C'était tellement étrange d'avoir en face de moi, la preuve vivante que l'ancien moi avait bel et bien existé. Qu'il avait eut une vie réelle et bien partie pour durer. Malheureusement, Connor et sa vie avaient été fauchés en plein vol. Connor était mort. C'était la raison pour laquelle je ne me faisais plus appeler ainsi aujourd'hui. Ce n'était pas un véritable changement d'identité, puisque Sedwick était toujours nom. C'était seulement une façon de marquer un tournant dans "ma vie". D'insister sur le fait que je n'étais plus Connor. "Parce qu'il est mort. Quand tu me regardes, est-ce que tu le vois vraiment ? Ou fais-tu actuellement face à une personne qui ne fait que vaguement lui ressembler ?" Demandai-je simplement, sans la quitter du regard, sans ciller. Je ne réalisais même plus que je parlais de moi à la troisième personne du singulier. Preuve du fait que j'étais vraiment devenu un autre. Un autre qui terrifierait Mandy si elle réalisait toutes les atrocités que j'avais été amené à faire. Mes derniers meurtres remontaient à quelques petites semaines à peine. Commis sur les personnes de mon beau père et mon épouse. Quand mon ton devint froid et cassant, elle commença à réagir. Lui faisais-je peur ? Je n'avais pourtant fait que parler. Certes, sur un ton qui n'amenait pas à la discussion. Mais je ne faisais que parler. Qu'en serait-il si je perdais le contrôle de mes actes ou qu'elle réalisait ce que je faisais depuis des années maintenant ? Aucun doute qu'elle fuirait sur le champ. Et tenterait de me faire enfermer par la même occasion. Je finis par lui montrer mon bras pour lui donner une petite idée du pourquoi j'avais disparu un beau jour et n'était plus jamais revenu ni n'avait donné le moindre signe de vie. "Maintenant tu sais." Soupirai-je en allant m'adosser à une voiture en lui faisant toujours face, et en croisant mes bras sur mon torse. Oh non elle ne savait pas. Elle n'avait même aucune idée de toute la vérité. Mais elle n'était pas prête à entendre tout ça. C'était tout juste si elle ne faisait pas un malaise en réalisant que, oui, j'avais été torturé. Et oui, j'avais connu et vécu des choses horribles. "Je suis venu en ville en espérant te croiser. C'est chose faite. Tu as l'air d'aller bien." Remarquai-je simplement. Enfin, elle allait bien avant de croiser mon regard. C'était un peu différent maintenant. Encore une fois, pour ma part, je ne faisais pas montre de la moindre émotion. J'aurais pu dire "oh il fait beau aujourd'hui" que j'aurais dis cela sur le même ton.

Il était bien en vie, maintenant en face de moi et il n'avait pas perdu la mémoire mais tout était tellement étrange, je ne comprenais pas, je n'arrivais pas à le suivre, il ne se faisait plus appeler Connor et pourtant j'adorais ce prénom, je l'avais toujours appelé comme ça. À notre première rencontre c'est ce que j'avais retenu tout de suite et ses yeux aussi. Mais j'avais toujours ses yeux d'un bleu profond, mais le prénom n'était plus là. Je l'entendais me dire que Connor, ça me faisait mal, car ça voulait dire que celui que j'aimais était mort et je ne voulais pas le croire, par croire qu'il avait tout oublié et pourtant quand je l'entendais parler j'avais l'impression d'avoir une tout autre personne en face de lui, comme si que c'était un ami de Connor qui m'annonçait sa mort, mais c'était lui et c'était encore plus perturbant et il devait bien le lire sur mon visage. Je n'allais pas lui dire que oui je voyais alors que c'était faux, toute la joie avait disparu de son corps. Je répondais dans un souffle. "Je ne te reconnais pas non... Mais en 10 ans beaucoup de choses changent non?" J'espérais tellement revoir un jour Connor, le voir revenir dans ma vie. Peut-être pas comme avant puisque maintenant j'étais fiancée à Alexandre, mais retrouver celui qui connaissait tous mes problèmes, mon enfance, mes secrets, qui arrivait à me faire rire même quand j'étais fatigué ou encore en colère, qui savait se faire pardonner avec un simple regard. Je voulais qu'il revienne. Puis en voyant ses avants bras je me rendais compte de la vérité qui venait me frapper en pleine face. Il avait été torturé, il se ce n'était pas écoulé 1 mois ou encore 1 an de torture, mais 10 ans. Et la torture pouvait tellement changer un homme. Souvent les militaires ont du mal à se remettre de ce qu'ils ont vu ou encore fait. Donc un otage c'était pire surtout après 10 ans. Ils m'avaient enlevé mon Connor, il n'y avait plus de vie en lui, enfin plus de joie et je n'osais pas imaginer le reste de son corps. "Pourquoi? Pourquoi ils n'ont pas demandé de rançon? On aurait trouvé de l'argent pour te faire revenir, je te jure, j'aurais tout fait. Pourquoi te relâcher au bout de 10 ans." Je n'osais même pas penser au fait qu'il l'avait forcé à faire des choses, là c'était beaucoup trop de savoir qu'il avait été torturé et de savoir que je ne retrouverais plus jamais le Connor que je connaissais. Je relevais le visage vers son visage, toujours des paroles sans émotions, rien. Un robot arriverait à parler comme ça, mais lui c'était un humain, il avait des sentiments normalement. "Tu n'es pas passé au bureau, tu nous aurais trouvé là-bas, tout le monde sera heureux de te retrouver. On ne t'a pas oublié. Et oui je vais bien..." Enfin je n'arrivais pas à le montrer encore sous le choc, c'était tellement dur de savoir quoi faire, comment réagir. Entre joie et surprise ma tête avait du mal à suivre. Je posais d'un coup le café et mes dossiers sur une table du bar et je me précipitais dans ses bras, j'avais besoin de ça, de savoir qu'il était bien vrai. Je ne retenais pas mes larmes, c'était trop dur. Il ne devait rien comprendre, entre fuites, accusation et maintenant larme. Je ne savais même pas si c'était une bonne idée.

Mandy semblait vraiment perdue en face de moi. Et ça se comprenait. Elle voyait disparaître celui qu'elle aimait et, dix ans plus tard, il revenait mais n'était plus le même. Forcément, ça devait la laisser pantoise. Quant à moi, je ne ressentais pas assez de chose pour avoir l'air perdu. Il y avait bien ce quelque chose qui coulait en moi et semblait se répandre dans chacune des cellules de mon corps. De la joie ? Du bonheur ? C'était assez étrange de penser que je pouvais à nouveau ressentir cela. Raison pour laquelle je ne voulais pas y croire. Pas maintenant. Il n'y avait qu'avec Mandy que j'avais ressentis cela. En retrouvant mes parents, mon frère et ma soeur, je n'avais rien ressentis de tout cela. Une part de moi avait confirmé qu'ils étaient ma famille. Mais plus rien ensuite. Pas même du soulagement de les avoir retrouvés tous autant qu'ils étaient. "Oh oui en dix ans, tout change ..." Répondis-je sans broncher plus que cela. Mais tout changeait surtout, quand une torture physique entrait en ligne de compte; Ce qui avait été mon cas, comme je le lui fis comprendre en lui montrant l'un de mes avant bras. Sa question fit apparaître un sourire sans joie, encore une fois, sur mes lèvres. "Que penses-tu qu'ils avaient à faire de l'argent d'une famille américaine ? Ce qu'ils voulaient, c'était d'énormes sommes d'argent de la part de l'état américain. " Lui appris-je calmement. "Je suppose que tu as entendu parler de celui qui s'est fait enlever quelques jours avant moi. Il a été tué parce que le gouvernement n'était pas assez rapide à obtempérer. J'aurais du être le suivant." Commençai-je avant de m'arrêter en cours de route. Dire que j'avais été marié de force pour la sauver elle, était quelque chose d'étrange. Au dessus de mes forces pour l'instant. "Et puis ils se sont rendu compte que je pourrais leur être utile à autre chose. Si je n'avais pas obtempéré ..." Un rire froid et sans joie m'échappa et je hochai la tête de gauche à droite. "Je doute que tu ais besoin d'entendre les détails." Songeai-je avant de soupirer et perdre instantanément mon sourire. Non vraiment pas utile qu'elle en sache plus tout de suite. Elle semblait déjà bien assez tourmentée comme ça. Et c'était vraiment étrange pour moi de voir une personne aussi tourmentée, aussi troublée. De voir quelqu'un pour qui je semblais compter encore à ce point. "Et je n'ai pas été relâché." Coupai-je ensuite sèchement. Là encore, il n'était pas utile qu'elle sache que je les avais tué. Que ma liberté avait un prix. Et que je ne serais sans doute jamais tout à fait libre. Pour cela, encore faudrait-il que je parvienne à me libérer de celui que j'étais devenu. Autant dire que ça allait demander du temps et de l'énergie. Et encore. Ca, c'était si je trouvais le courage nécessaire. Mais en un sens, à quoi bon ? "Non ... Tout le monde aimerait retrouver Connor." La corrigeai-je calmement. Mais bien vite, elle me sorti de ma torpeur. D'une façon brutale et inattendue. En sentant son corps heurter le mien et ses bras s'enrouler autour de moi, je ne su trop comment réagir. Je demeurais juste là, figé, droit comme un i, bras dans le vide. Merde, je ne savais pas ce que j'étais supposé faire. La dernière fois que j'avais étreins quelqu'un, s'était elle. Alors autant dire que ça faisait une éternité. Finalement, quelque peu mal à l'aise, je posai mes mains dans son dos, à plat. Et mon corps fit le reste de lui même. Je ne réagissais pas alors mon corps le faisait à ma place. Mes bras s'enroulèrent donc autour d'elle et je posai mon menton sur son crâne. C'était ... Etrange. Pas désagréable. Etrange. Plutôt plaisant, également. Tout être humain à besoin de tendresse. Or, je n'avais pas reçu ce genre d'attention, depuis plus de dix ans. Oh si un peu, de la part d'une femme que j'avais haïs. Mais je l'avais toujours repoussé.

Depuis que j'étais avec Alexandre je m'étais dit que plus jamais je ne retrouverais Connor, qu'il était mort et qu'on ne retrouverait jamais son corps. Comment faire son deuil quand on ne peut même pas enterrer pour ensuite se recueillir sur la tombe de l'homme qu'on aime. Donc le voir en face de moi m'avais fait le même choc que quand je me suis retrouvé en face d'Ekaterina et c'était même pire avec Connor. Sentir mon coeur battre à toute allure, revoir toutes ses images de nous avant qu'il ne disparaisse me faisait tellement de mal. Joie, peur, peine et incompréhension et bien d'autres émotions en moi que je n'arrivais pas à contrôler. Parfois je n'arrivais même pas à formuler une phrase tellement que j'avais des questions dans ma tête, je voulais tout savoir, en 10 ans il en était arrivé des choses. Et surtout on change, on apprend à vivre avec l'absence de quelqu'un qui ne quittera jamais votre coeur car non même si je suis fiancé, Connor n'a jamais quitté mon coeur, c'est mon premier grand amour. "Trop de choses changent, ça passe tellement vite. Mais ça peut se rattraper non?' Enfin rattraper 10 ans c'était surement impossible mais je voulais tellement avoir l'espoir qu'on allait se revoir, qu'il n'allait pas repartir maintenant qu'il savait que j'allais bien. Puis il n'allait pas bien, rien qu'à en voir ses avants bras, il avait besoin d'aide. Bon je n'allais pas l'emmener chez le psy maintenant. Non je voulais le retrouver d'abord, ne pas le faire fuir, le garder ici avec moi. Que personne ne vienne nous déranger pas maintenant. Chaque mot était important et restait incrusté dans ma tête. Il ne semblait même pas toucher par ce que je disais. Je lui dirais que je l'aime il ne ferait rien et c'était encore plus dur à voir. "Mais on aurait trouvé de l'argent....Le gouvernement aussi..." Mais voilà qu'il me parlait de ce journaliste qui m'avait fait paniquer, le même pays que dans lequel Connor devait aller. On c'était même disputer à cause de ça car je ne voulais pas qu'il lui arrive la même chose. J'en avais froid dans le dos en entendant ses paroles. "Le gouvernement n'a pas pu faire ça... Pourquoi ils n'ont pas envoyé des secours? Pourquoi ne pas t'avoir cherché? Ils ne m'ont rien dit. Il disait que je n'avais pas à entendre tous ses détails que je n'étais pas de la famille... Pourquoi?" Je savais bien qu'il n'avait pas de réponse mais j'étais en pleine incompréhension. Je me souviens de cet homme de la police où je ne sais quoi me dire que je n'étais pas sa femme et donc aucune raison pour me donner plus amples informations. "Il te connaissait? Ils t'ont menacé c'est ça? " Plus il parlait et plus ça me faisait peur. Je mettais des mots à la fin de ses phrases dans ma tête en imaginant la scène ce qui me faisait encore plus peur. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il me disait par moments. "Quoi? Tu t'es enfui..." J'avais besoin de réponse et à la fois je n'avais pas envie d'entendre les réponses. Je baissais les yeux alors qu'il parlait e de Connor. " Tu es Connor et tu le resteras à mes yeux... Tu as juste changé..." Je n'en pouvais plus, trop d'un coup. Je venais dans ses bras en pleurant, j'étais tellement mal, heureuse et aussi triste pour lui. Pourquoi on me l'avait changé comme ça. Je le sentais ne pas bouger jusqu'à ce que ses bras se renferment autour de moi. "Pourquoi on nous a faits ça? Pourquoi? Je ne sais plus où j'en suis... Ne m'abandonne pas..." Non je ne voulais pas qu'il parte, pas encore. Je tremblais en restant contre lui toujours en pleurant.

Se rattraper ? Comment pourrait-on rattraper dix années de notre vie ? Comment pourrais, pour commencer, retrouver l'homme que j'avais jadis été ? Elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais ce n'était pas possible. Pas vraiment. J'avais vu, vécu et fais trop de choses horribles, pour pouvoir être de nouveau le jeune homme insouciant et souriant que j'avais été dix ans plus tôt. Je n'étais maintenant qu'un être froid et insensible. "Comment pourrait-on rattraper dix années d'une vie ?" Demandai-je sur un ton presque las. Non, pour moi, ce n'était pas possible. Rien n'était réparable. Ce serait comme de faire revenir un homme d'entre les morts. Parce que oui, quoi qu'elle en dise et quoi qu'elle en pense, Connor était mort. "Trop de questions, trop de questions." Gémis-je en portant une main à mon front et en fermant un instant les yeux comme pour tenter de repousser les émotions négatives qui menaçaient de me submerger. Une dose. J'avais besoin de ma dose. Mais la joyeuse poudre blanche était restée chez moi. Sans quoi, j'aurais pris le temps d'aller m'enfermer dans les toilettes du bar pour la consommer. Que Mandy soit ou non dans les parages n'y aurait rien changé. J'en avais besoin. Un tremblement trahit mon début de manque et pourtant, je parvins à conserver mon masque pour lui répondre. "Parce que le gouvernement ne peut pas donner de l'argent à chaque enlèvement. Ca les encouragerait à enlever toujours plus de gens."  Lui fis-je remarquer d'une voix un peu trop vive. Mais je m'en rendis compte et me repris. Du moins, tentai de me reprendre. Si j'étais conscient de tous ces faits, c'est parce que j'avais été forcé de passer de l'autre côté de cette barrière, de cette limite entre l'otage et le ravisseur. De victime, j'étais devenu tortionnaire. C'était la seule façon de rester en vie. Et de garder également en vie Mandy et ma famille. "Je refusais de parler alors ils ont saccagé ma chambre d'hôtel et trouvé tous mes papiers. Ils savaient qui j'étais, d'où je venais, qui étaient mes proches." Si cette fois les choses se faisaient plus précises et que je lui faisais comprendre qu'elle était dans le lot et que sa vie avait donc été en jeu, je ne précisais pas que c'était directement elle qui était visée à cette époque. Elle qui risquait le plus gros, puisque c'était elle qui comptait le plus pour moi. Et dix ans plus tard cela se confirmait, puisqu'elle était la première personne de mon passé qui était parvenu à me faire ressentir un semblant de quelque chose. "On peut dire que je me suis enfuis, oui ..." Mais l'éclat dans mon regard signifiait quelque chose de bien plus précis, bien plus sombre, bien plus effrayant. Raison pour laquelle après m'être peut-être un peu trahit à cause de cela, yeux plantés dans le sien, je détournai la tête. Elle allait bien finir par comprendre d'elle même, quel genre d'homme j'avais fini par devenir. Je soupirai sans répondre quoi que ce soit, quand elle insista sur le fait que j'étais Connor. De toute façon, elle n'attendit pas de réponse de ma part et me sauta carrément dessus. Pour une étreinte que je mis du temps avant de lui rendre. Mais je finis quand même par le faire. C'était toujours un début. "Ne pas t'abandonner ?" M'étonnai-je presque, en rouvrant les yeux mais sans pour autant me détacher d'elle. Sentir cette chaleur réconfortante tout contre moi, me faisait beaucoup trop de bien pour cela. "Tu n'as pas besoin de moi."

Il avait raison on ne pouvait pas rattraper 10 ans de vie, il avait changé, pendant 10 ans je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé et moi pendant ses années il m'est arrivé aussi beaucoup de choses et maintenant je me retrouve fiancé et j'ai une fille, enfin ce n'est pas totalement ma fille mais je l'ai considérait comme tel. Donc on ne pourra jamais redevenir comme avant, c'était juste impossible, je n'allais pas laisser Alexandre comme lui ne me laisserait pas si un jour cette Marilyne retrouvait la mémoire. On s'est soutenu tous les deux, on s'est sorti de toute cette souffrance et maintenant je l'aime, j'aime notre famille. Donc pourquoi avoir l'espoir de retrouver celui que je connaissais. "On ne peut pas mais... Je voudrais revoir le Connor que je connais, il n'est pas mort, il est caché au fond de toi" Je voulais tellement avoir l'espoir, il n'avait pas le droit de me l'enlever et j'étais persuadé que nos retrouvailles ne le laissaient pas indifférent. En tout cas s'il se fichait totalement de moi il ne serait même pas venu me retrouver. "Je suis désolé... Je sais qu'il n'y a pas de réponse. C'est le gouvernement tout est de leur faute. Et je ne vais pas laisser ça passé. Ils ne vont pas s'en sortir comme ça. " Et oui en tant que journaliste je n'allais pas laisser passer cet enlèvement comme si de rien n'était. Pourquoi autorisé encore des journalistes à partir comme ça, se jeter dans la gueule du loup et ensuite ne rien faire juste parce que c'est des petits journalistes. De toute façon j'avais des ennuis jusqu'au cou en ce moment, un peu plus un peu moins. "Je m'en fiche... Ils auraient dû essayer de te retrouver sans donner d'argent. Mais te retrouver, négocier. Je n'en sais rien mais se bouger les fesses au lieu de rester sans rien faire." Je savais qu'il n'avait pas tort mais ça me mettait tellement hors de moi, tenir à l'écart les gens et encore , combien de journaliste mort était passé inaperçu, il était temps de montrer la vérité au monde. Je baissais les yeux alors qu'il me donnait des détails sur son enlèvement et comment ils avaient pu le menacer. "C'est de ma faute c'est ça?" Voilà je me sentais coupable encore une fois, déjà au début je me sentais coupable de ne pas l'avoir retenu ici, et maintenant je savais que ses gens l'avaient menacé à cause de moi, ma présence dans sa vie. Je relevais les yeux vers lui, il c'était enfui, il ne me disait pas toute la vérité mais ne semblait pas vouloir m'en dire plus. Je ne voulais pas savoir en fait, pour aujourd'hui c'était déjà beaucoup trop je trouve. Je voulais arrêter d'entendre de mauvaises choses, je partais dans ses bras. Je voulais juste sentir ses bras autour de moi me rassurer comme avant, j'en avais tellement besoin. Je restais contre lui alors que j'avais ma tête enfuie contre son torse, je gardais les yeux fermés ne voulant plus bouger. "J'ai... J'ai toujours eu besoin de toi..." C'était dur de l'avouer, mais je tenais encore beaucoup à lui et ça me perturbait. Mais pour le moment je voulais le garder avec moi, rien que voir qu'il n'y avait aucun sentiment, j'avais comme l'impression que j'allais le perdre encore une fois.

Caché au fond de moi. Quelle idée bizarre. En tout cas, je la trouvais sacrément étrange. Il était mort. Je me voyais difficilement arrêter la drogue et l'alcool, pour redevenir celui que j'avais été. J'avais besoin d'elle pour ça. Mais je ne voulais pas revenir dans sa vie. Je n'étais pas capable de lui infliger les peines que ça lui causerait forcément. Elle avait forcément du refaire sa vie et n'avait pas la place pour un homme détruit. Un homme mort, au fond de lui. "Je ne me souvenais pas que tu étais si naïve." Remarquai-je sur un ton qui, je mis un moment avant de m'en rendre compte, était presque amusé. Oui, elle m'amusait. D'une certaine façon. Pas au point de rire aux éclats ou même de rire. Mais je ressentais un quelque chose en ce sens là. C'était toujours mieux que rien. C'était comme si elle venait d'allumer une petite lumière quelque part en moi. "Quoi ?" Lâchai-je froidement quand elle émit l'idée de ne pas laisser les choses comme ça, concernant le gouvernement. "Tu ne vas rien faire du tout." Ajoutai-je toujours sur le même ton, corps tendu et contracté, regard rivé dans le sien. Je frôlais la panique à l'idée qu'elle puisse s'en mêler, d'un côté ou de l'autre. "Ce n'est pas ta guerre Mandy. Ils n'auraient rien pu faire pour moi, parce que j'ai fini par disparaître de moi même. S'ils avaient insisté, j'aurais été tué pour plus de tranquillité." Lui indiquai-je, mâchoires serrées. Je devais arrêter la montée de colère en moi, avant de devenir incontrôlable. Mais le manque me faisait perdre peu à peu tout contrôle. Si je n'avais pas été en présence de Mandy, je l'aurais sans doute juste laissé parler à ma place et me contrôler comme bon lui semblait; Mais elle était là, juste devant moi. Et quelque part, même si ça me coûtait de trop le montrer, sa présence à elle seule parvenait à m'apaiser un tant soit peu. C'était une chose que seule la drogue parvenait à faire au cours de ces dix dernières années. "De ta faute ? c'est stupide ..." Commentai-je simplement, en hochant négativement la tête. Culpabilisait-elle vraiment ? Si oui, en effet, c'était vraiment stupide. Elle n'était en rien responsable de tout ce qui m'était arrivé. "C'est uniquement de la mienne. Je n'aurais pas du m'y rendre. Et quand bien même je l'aurais fais quand même, j'aurais simplement du mourir." Mais il avait fallut que cette folle jette son dévolue sur moi. Comment pouvait-elle penser que c'était de sa faute à elle ? Elle n'y était vraiment pour rien. Pouvait-elle se reprocher d'avoir été ma petite amie pendant quatre ans et d'avoir été celle que j'aimais ? Non vraiment, c'était juste trop stupide. Finalement, bras enroulés autour d'elle, un sourire sans joie s'installa sur mes lèvres. "Tu te trompes." Me bornai-je à soupirer alors qu'elle tentait de me faire entendre raison. "Tu as uniquement besoin de celui qui partage aujourd'hui ta vie." Prêcher le faux pour connaître le vrai. Même si dans le fond, je ne doutais pas du fait qu'il y avait un chanceux qui avait su gagner sa place dans son coeur. "comment s'appelle-t-il d'ailleurs ? est-ce qu'il te rend heureuse ?" L'interrogeai-je en tentant de garder toujours le même contrôle sur mon ton, pour ne rien laisser transparaître.

Je voulais garder l'espoir, comme souvent on dit que l'espoir fait vivre non et maintenant que je le retrouvais en face de moi, je n'avais pas envie qu'il me laisse tout seul une nouvelle fois même si ça amenait encore des difficultés dans ma vie car oui s'en était une, tout comme cette Marilyne. Mais je commençais à m'y habituer, on ne vit pas dans le monde des bisounours, on est ne choisit pas ce qui nous arrive et si le destin a voulu qu'on se retrouve ce soit qu'il y a une raison. Mais je n'aime pas du tout le ton qu'il prend avec moi, comme si qu'il se moquait de moi. Il n'avait jamais fait ça, c'était méchant. " On verra si je suis naïve, j'arriverais à faire revenir Connor ou du moins un semblant de lui." Parfois il était calme et parfois il avait l'air de perdre le contrôle sur lui ce que je ne comprenais pas . Et c'est ce qui était en train de se passer quand je venais lui dire que j'allais écrire un article sur les journalistes dans les autres pays, qu'il devrait y avoir une plus forte sécurité autour d'eux. En tout cas je ne laisserais pas cette histoire tombée et j'avais une motivation. Mais d'un coup il était froid. " Je suis encore journaliste, je fais les articles que je veux. Surtout en ce qui concerne notre défense." Je voyais son regard noir rivé dans le mien, mais je n'allais pas me laisser faire, je suis toujours aussi têtu qu'avant c'est comme ça. Quand j'ai quelque chose en tête, peu de personnes arrivent à me faire changer d'avis. "S'ils auraient insisté? Parce que le gouvernement savait où tu étais? Et si c'est ma guerre je te rappelle. 3 ans à attendre tu m'entends, 3 ans qu'il m'a fallu pour aller de l'avant.3 ans de cauchemar en attendant un coup de téléphone, juste un, un mail, juste quelque chose qui me dise que tu étais encore en vie. Donc si...ça me concerne" Il était en colère contre moi ce que je ne supportais, pourquoi une telle colère comme ça. Qu'est-ce qu'il me cachait. Je passais une main sur mon visage encore plus mal à l'aise. Je restais contre le mur en le regardant. Jamais il ne m'avait regardé comme ça, c'est vrai il a changé. "Donc si tu es encore en vie c'est que tu leur as obéi c'est ça? Pour me protéger?" Les proches et la famille étaient une menace tellement facile. Je haïssais les personnes qui lui avaient fait ça. Je fermais les yeux alors que je restais dans ses bras, je voulais juste profiter pour le moment jusqu'à ce qu'il me réponde que je me trompais. Je relevais les yeux en m'éloignant d'un pas, mais je restais assez proche. instinctivement je caressais ma bague. Pourquoi il me parlait d'Alexandre. "Pourquoi tu cherches à fuir comme ça? " J'avais vraiment aimé avoir un autre genre de retrouvailles, j'avais l'impression qu'il me repoussait sa vie. Je croisais les bras tout en le regardant mal à l'aise. "Alexandre et oui il me rend heureuse..." C'était tellement étrange ce genre de conversation. Je sursautais en entendant mon portable sonner. Je décrochais alors que mon patron s'inquiétait, je restais quelques minutes au téléphone pour lui demander la journée, que je n'étais pas bien.

Mandy arrivait à me désespérer, autant qu'à m'amuser. Elle semblait bien décidée à me faire entendre raison sur le fait que Connor était toujours là, quelque part au fond de moi. Et elle semblait persuadée qu'elle pouvait encore le faire revenir. Pour ma part, je n'y crois pas un seul instant. Il était mort et une mort, c'était définitif. "Connor ne peut pas revenir, parce qu'il n'a plus sa place nulle part." Soupirai-je doucement, comme si ça me semblait évident à moi. Il y avait une place pour Lucas, celui que j'étais, à des milliers de kilomètres de là. Mais aucune pour Connor qui avait été oublié depuis des lustres maintenant. pas tout à fait non plus, puisque Mandy semblait vraiment vouloir le voir revenir. Mais à quoi bon ? Connor aurait voulu retrouver sa Mandy. Celle dont il était amoureux. Or, elle appartenait forcément à un autre maintenant. Après m'être rendu compte qu'elle était un brin naïve, je réalisai qu'elle était également toujours aussi têtue. C'était fou tout de même, d'avoir si peu changé en dix ans. Je ne comprenais pas comment c'était possible, alors que j'avais moi même connu une évolution des plus radicales. "Ils ne savaient pas où j'étais. Juste, qui me détenait. Il n'y avait pas mille solutions. Fin de l'histoire. Que veux-tu faire de plus ? Tu ne changeras pas le cours des choses. Il y aura toujours des enlèvements. Et quand l'état ne se bougera pas assez rapidement, il y aura des morts." Lui fis-je remarquer avec un emportement toujours présent. J'avais beau tenter de me contenir, je n'y arrivais pas tout à fait. Faire taire l'homme que j'étais devenu, était juste impossible pour moi. "Si je suis en vie, c'est parce que j'ai accepté de devenir celui que je suis aujourd'hui. Pour te protéger." Confirmai-je seulement, en haussant les épaules. Comme si ce n'était pas important. Pas grave du tout. Evidemment, ce n'était pas le cas. C'était grave. C'était horrible. Ce qui était arrivé était atroce. J'avais du oublier qui j'étais et d'où je venais, pour sauver celle que j'aimais. Et maintenant que je me retrouvais en face d'elle, je réalisais combien j'avais bien fais. Même si elle affirmait avoir toujours besoin de moi aujourd'hui, je savais que ce n'était plus autant le cas que par le passé. Plus depuis sept ans d'après ce qu'elle venait de me dire. Une part de moi se réjouissait en songeant que si elle était heureuse aujourd'hui, c'était en parti grâce à moi. Une pensée qui était quand même douloureuse. Parce que ça m'avait coûté beaucoup de choses. Le prix avait été vraiment élevé. Mais elle était heureuse et c'était tout ce qui importait. "Parce que maintenant que je sais que tu es heureuse et en de bonnes mains, je n'ai aucune raison de rester. J'avais juste besoin d'en être sûr." Répondis-je en laissant retomber mes bras le long de mon corps, alors qu'elle même venait de faire un pas en arrière. J'aurais voulu sourire pour la rassurer sur le fait que c'était bien, que c'était très bien et que j'étais heureux pour elle. Mais c'était trop me demander. Alors je ne réagis pas non plus quand elle répondit à son téléphone. "Tu devrais rentrer chez toi ..." Déclarai-je doucement, quand elle eut raccrochée. Je ne doutais pas que si elle n'allait pas bien, c'était totalement par ma faute. Donc forcément, le mieux était encore que je disparaisse et la laisse retourner à sa vie.

Mais pourquoi il restait muter comme ça, il ne voulait pas faire revenir Connor, il disait qu'il était, mais c'était impossible. Connor était Lucas donc voilà, le Connor que je connaissais était caché au fond de lui. Je savais bien que je ne le retrouverais jamais, en 10 ans il avait bien changé et je n'aimais pas du tout ce changement en lui, ça m'énervait plus qu'autre chose. " Il a sa place dans mon coeur... Mais je vois que moi je n'ai plus de place dans le sien..." Je soupirais, je ne contrôlais même plus mes mots. Je continuais de prendre ma tête entre mes mains, tout ça me donnait mal au crâne, impossible de me concentrer, de trouver les bons mots. Surtout maintenant que je savais qu'il avait été torturer et que le gouvernement n'avait rien fait pour le retrouver. Je n'allais pas les laisser s'en tirer comme ça, je voulais les défendre. J'étais journaliste et je ne supportais pas qu'on nous utilise comme ça et ensuite même par venir nous défendre ce qui me mettait vraiment hors de moi. Puis j'avais une raison en plus de me battre, j'avais une personne chère qui avait payé le prix. "Pardon, ils savaient avait fait ça? Et même pas ils ont cherché à retrouver ces personnes. Genre c'est normal, non mais Connor où Lucas faut réagir, réagi un peu. Ce n'est pas normal ce qu'ils ont fait. Si je peux empêcher l'enlèvement des journalistes, demander plus de protection, qu'on n'aille plus dans les coins risqués. " J'étais têtu c'est comme ça. On pourrait croire que je n'ai pas changé mais si au fond de moi j'ai changé. Je ne fais plus confiance dans les gens, je suis encore plus têtu, je m'inquiète vite et surtout j'ai un manque de confiance en moi qui m'agrandit de jour en jour.Et là je lui tenais tête toujours sur ce sujet, je ne laisserais rien tombé. Je baissais les yeux alors qu'il me disait qu'il avait fait ça pour me protéger, c'était touchant mais le fait qu'il n'y ait aucune émotion dans sa voix me choquais. "Pendant 10 ans? Comment tu as pu tenir? Tu as tellement changé... C'est des monstres." Comment vivre avec ça pendant 10 ans, obéir à chacune de leur demande. Et vu ce qu'ils avaient été capables, je me doutais qu'il ne lui avait pas juste demandé de faire des courses, au non, mais faire autre chose pour leur propre plaisir et je n'osais pas lui demander quoi. Rien que les blessures me faisaient mal. Je relevais le visage alors qu'il me disait qu'il allait partir. Je sentais la colère monter en moi d'un coup et je me mettais à crier contre lui. " Alors comme ça tu vas partir hein? Tu vas fuir et me laisser toute seule. Comment tu peux me faire ça ? J'ai besoin de te retrouver... J'ai... Juste besoin de toi et tu fuis encore..." Je soupirais en reculant d'un pas énervé contre lui. Je lui en voulais tellement. Je finissais par décrocher le téléphone en me calmant un peu avant de l'entendre me parler. Je baissais les yeux en rangeant mon téléphone toujours mal à l'aise. Je me retournais pour le regarder en me rapprochant de lui, je récupérais mon calme. "Pourquoi tu as tant changé? Tu ne ressens plus rien. Je suis encore plus perdu..." Je fermais les yeux en passant une main sur ma joue alors qu'une larme coulait.

Plus de place dans mon coeur? La question était plutôt de savoir ... Dans quel coeur au juste ? Connor était mort. Quant à Lucas, il ne ressentait jamais rien de plus qu'une haine et une colère profonde pour tout et tout le monde. Raison pour laquelle je ne trouvai rien à lui répondre à son sujet. je ne pouvais pas la détromper. Mais je ne pouvais pas non plus confirmer ses dires. Il y avait du faux et du vrai dans sa remarque. Et je ne savais pas moi même ce qui était correct et ce qui ne l'était pas. Malgré tout ce que je laissais paraître, j'étais de plus en plus perdu face à tout ça et je ne savais pas réellement comment j'étais supposé gérer la situation et tous mes ressentis divers et variés. "Tu ne peux pas empêcher les autres journalistes de se rendre dans ce genre de pays si c'est ce qu'ils veulent faire pour leur carrière. Tu ne peux pas ..." Lui fis-je doucement remarquer. Non, elle ne pouvait pas. Elle n'avait déjà pas pu me retenir dix ans plus tôt. Alors il n'y avait aucune chance pour qu'elle arrive à faire changer d'avis d'autres personnes, desquelles elle n'était pas proche du tout ou pas plus que ça. "Veux-tu vraiment que je te dise de quelle façon j'ai tenu pendant dix ans ? Pourquoi je suis parvenu à devenir cet homme ? Veux-tu vraiment entendre tout ça ? Je doute que tu sois prête à entendre ce genre de chose ..."Remarquai-je sur un ton des plus sérieux. Je m'en fichais bien qu'elle réalise que je me droguais, buvais et avais tué et torturé à mainte et mainte reprises. je ne ressentais pas assez de choses pour pouvoir éprouver la moindre culpabilité ou gêne à l'idée qu'elle apprenne tout ça. Lucas s'en foutait royalement. Elle parvint quand même à me surprendre un peu quand elle s'emporta contre moi, hurlant sa colère devant mon manque d'émotion et de réaction. "Arrête de dire que je te laisse seule. Tu n'es pas seule, bordel !" Tonnai-je d'une voix sèche. Je ne supportais pas qu'elle me fasse ce genre de reproche pour ensuite me confirmer qu'elle était heureuse et amoureuse d'un autre. Elle ne pouvait pas me reprocher de vouloir me retirer maintenant que j'étais rassuré sur le fait que tout allait bien pour elle. "Penses-tu que ton petit ami sera heureux d'apprendre que ton ex est de retour dans ta vie ? Ce n'est pas comme si on s'était séparés d'une façon normale ou qu'on vivait une simple petite amourette de passage. On a été séparés. Et je comptais te demander en mariage. Si j'étais lui, je ne supportais pas qu'un ex revienne dans les parages. Tu ne peux pas espérer être heureuse et comblée dans  ta vie, si je traîne dans le coin." Lâchai-je sur le même ton que précédemment. S'il fallait vraiment que je m'énerve pour lui faire entendre raison, alors soit, je le pouvais sans aucune difficulté. Mais je me sentis encore une fois totalement désarmé devant elle, alors qu'une larme coulait sur sa joue. Je soupirai doucement et d'une main, chassai la sienne pour essuyer sa joue de mon pouce, avec une douceur dont je ne me pensais pas capable. "C'est là que tu te trompes. Si je ne ressentais vraiment rien, je ne serais pas là actuellement, devant toi. Je ne serais pas revenu."

Pourquoi il ne me répondait pas, je voulais des réponses, pendant 10 ans je me suis posé beaucoup de questions à m'en rendre folle et maintenant qu'il était une nouvelle fois face à moi, je voulais bien d'autres réponses, j'avais besoin de savoir si je comptais encore pour lui, si j'avais encore une place dans son coeur, le sien ou celui de Connor, pour moi c'était la même personne. C'est juste qu'il restait renfermé dans son personnage de Lucas et ce n'est pas en une journée que j'allais revoir Connor, mon Connor, non je n'y arriverais pas. Mais voilà, il ne disait rien en laissant ma phrase en suspend ce qui était encore plus dur. Je soupirais vraiment mal à l'aise et énerver contre lui. Pourquoi il cherchait à me convaincre de ne rien faire, ne pas essayer d'aider les journalistes. "Je peux demander une sécurité en plus pour eux. Plusieurs journalistes refusent d'y retourner par peur. On se retrouve limité dans notre travail. Je suis sur qu'il y a des solutions." Il y avait des solutions et je finirais par en trouver. Même moi qui aimais faire des reportages dans d'autres pays je n'allais pas plus loin que mon pays n'osant plus bouger de peur de me faire enlever moi aussi. Je n'avais pas le droit de faire ça à ma famille. "Je ne veux pas entendre ça. Mais je veux que tu arrêtes, c'est fini, tu n'es plus là-bas . Tu es revenu ici, tu n'as plus besoin de prendre ce rôle-là. Ils ne sont plus là." Je ne voulais pas du tout qu'il me dise ce qu'il avait fait, je ne voulais pas, ça me ferait trop de mal et je n'avais pas besoin de ça. Non je n'étais pas prête, et je savais que ça me choquerait encore plus. Je sais bien ce qu'on fait aux otages, j'étais journaliste tout de même, mais là, c'était mon ex.Je serais capable d'imaginer la scène et je n'avais pas envie. Je me mettais à crier contre lui, c'était rare que je m'emporte comme ça, surtout face à quelqu'un était en colère. "Mais toi tu es seul... Arrête de rester tout seul. Tu es journaliste tu dois savoir que la solitude n'est pas bonne. Pourquoi tu restes comme ça? Tu peux changer. Je ne suis pas idiote, ça ne se fera pas en jour. Mais tu n'y arriveras pas si tu continues de fuir." La fuite n'était pas la solution et même si je n'étais pas toute seule, dans mon coeur il avait sa place et sans lui je ne le supporterais pas. Surtout maintenant que je l'avais retrouvé. Je ne demandais pas à ce qu'on ressorte ensemble, c'était impossible, j'avais Alexandre. Quand je l'entendais parler d'ex, dans sa voix ça faisait bizarre puis au moins je savais qu'au fond de lui c'était tout de même un peu Connor qui parlait. Je reculais d'un pas alors que je l'entendais me dire qu'il voulait me demander en mariage à son retour. "Je ne veux pas te perdre alors que je vois comment tu es. Je ne veux pas qu'on m'appelle parce qu'il t'est arrivé quelque chose. Je sais, ça ne plaira pas à Alexandre, on ne sera plus comme avant toi et moi. Mais juste se revoir de temps en temps... "Je ne voulais vraiment pas entendre raison, il n'avait jamais réussi, j'arrivais toujours à mes fins. Je baissais les yeux en regardant le sol alors que je sentais une larme couler sur mon visage. Pourquoi on me l'avait enlevé, j'aurais voulu me marier avec lui. J'allais pour essuyer ma larme mais c'est sa main qui venait prendre sa place. Il était doux alors qu'il y a quelques minutes il était froid et sec. J'étais perdu et quand je sentais sa main sur ma joue je sentais mon coeur battre encore plus vite. Je restais silencieuse en regardant toujours le sol. Déjà que je suis perdu à au normal, là c'était pire. "Je suis perdu... Je ne sais plus quoi penser... Pourquoi je n'ai pas une vie calme? Entre ses menaces, cette fille, toi. Je vais devenir folle" Je passais une main sur mon visage alors que ma tête tombait sur le mur. Je voulais que tout s'arrête, je voulais retrouver ne vit pas normal.

Je n'étais même plus en mesure de savoir ce que je ressentais au juste. Pas à son encontre en tout cas. La seule chose dont j'étais tout à fait certain, c'est que je ressentais un quelque chose. Je me sentais presque à nouveau vivant. Même si je faisais en sorte de ne surtout pas lui montrer tout ça. Je ne voulais pas qu'elle réalise les bien faits qu'elle avait sur moi. Parce que je ne voulais pas qu'elle s'attarde dans ma vie. Et ce, pour la simple et bonne raison qu'aujourd'hui elle avait sa vie à elle et c'était très bien ainsi. "Je connais les types de l'autre côté ... Nous ... Ils parviendront toujours à leur fin." J'avais faillis me mettre dans le lot, avant de changer le cours de ma phrase pour ne pas trop lui en dire. Elle allait finir par réaliser qu'à toujours avoir obéis à leurs ordres, j'avais fini par devenir l'un des leurs. Une chose qu'elle n'était pas prête à voir. Qu'elle ne serait sans doute jamais prête à voix. Elle avait déjà beaucoup de mal à comprendre que je sois devenu un autre homme. Et elle était pourtant encore à mille lieux de réaliser à quel point c'était le cas. "Ne dis pas ça comme si tu savais ou comprenais ce que j'ai vécu ces dix dernières années. Qui te dis que je suis véritablement revenu ?" Soupirai-je alors qu'elle tentait de me faire entendre raison sur le fait que j'étais revenu et n'avais plus besoin d'endosser ce rôle. Malheureusement, ce n'était aujourd'hui plus un rôle. C'était ce que j'étais devenu, qu'elle le veuille ou non. Oh je ne doutais pas que si je lui disais clairement les choses, elle prendrait enfin la fuite et déciderait de ne plus rien avoir à faire avec moi. Mais je ne pouvais pas m'y résoudre. Je ne voulais pas la faire fuir. Je voulais lui faire entendre raison sur le fait que je n'avais plus ma place dans sa vie. Seul. J'étais seul. Qu'elle le confirme à voix haute ne me fit ni chaud ni froid. J'étais seul et alors ? Je pouvais bien choisir de retourner d'où je venais et reprendre ma vie de trafiquant, tueur et tout le tralala. Mais même là je serais seul. Parce que dans une vie pareille, on ne pouvait faire confiance à personne et on risquait sa peau même aux côtés de ceux qui se disaient être nos amis. Alors oui j'étais seul. Mais c'était le cas depuis dix ans. Elle ne voulait pas entendre raison. Bon sang elle était encore plus têtu que je le pensais en réalité. Elle ne voulait pas que l'on cesse de se voir alors que ce serait la meilleure chose à faire pour elle et pour celui qui partageait maintenant sa vie. Je ne voulais pas jouer à l'ex qui ré-apparaissait même pour ne devenir qu'un ami. Même pour mon propre bien être, je savais que ça ne fonctionnerait pas. Que je ne me sentirais jamais tout à fait heureux de savoir que je ne pourrais jamais récupérer ce qu'on m'avait volé. Oh non, ce n'était pas son Alex qui me l'avait volé. C'était ces hommes aux côtés desquels je venais de passer dix ans de ma vie. "Tu ne pourras pas me sauver de moi même, si je ne le désire pas." Lui fis-je remarquer sur un ton presque calme. Un calme qui me permit de me montrer doux quand une larme coula le long de sa joue. Je me surpris moi même à venir l'essuyer de mon pouce. Je ne pensais pas que je savais encore agir comme ça. Je fronçai quelque peu les sourcils quand elle mentionna tous les problèmes de sa vie actuelle. Je faisais parti de ses problèmes. Charmant. J'eus un sourire sans joie. "Tu vois, tu es en train de confirmer que je suis l'un de tes nombreux problèmes actuels." Lui fis-je remarquer avec ironie, avant de réaliser qu'une douleur jusque là calme, commença à se faire plus pressante au creux de mon ventre. Je fermai les yeux alors que la douleur me martelait maintenant le crâne. "Il faut que je rentre." Marmonnai-je doucement avant de me détourner en tentant de ne rien montrer du mal être physique qui me gagnait. Même si des tremblements me gagnèrent bien vite et que la sueur fit luire mon visage. "J'habite à deux pas. Puisque tu as pris ta journée ..." Elle pouvait toujours me suivre. Ce n'était pas une bonne idée de se revoir même "de temps en temps" comme elle semblait le vouloir. Mais je ne savais pas comment lui faire entendre raison. Et pour l'instant, je n'avais pas la force de me battre.

Le fait d'être perdu était un sentiment que personne ne pouvait affronter et moi je l'affrontais plusieurs fois et en plus de manière différente. Quand Connor avait disparu, j'avais le sentiment d'être perdu et abandonné et maintenant qu'il était de retour, j'étais encore plus perdu par rapport à ce que je ressentais, sur le pourquoi il avait changé comme ça. Sur comment il c'était sortis de cet endroit. Je n'arrivais même plus à mettre de l'ordre dans ma tête, tout se chamboulait. Et là il venait me répondre, j'étais surprise ne sachant pas quoi répondre. Le "nous" qu'est-ce qui venait faire là dans. Je passais croisais mes bras encore plus mal à l'aise. " Mais tu es là... Enfin tu peux aller voir la police, les aider. Tu es en vie, aide à arrêter ses gens là, ne reste pas à rien faire sinon d'autres journalistes se feront arrêter." C'est vrai que plus on avait des informations sur ses hommes, leurs planques, leur manière d'opérer, enfin tout ce qu'il pourrait se souvenir pourrait aider. Mais quand je l'entendais parler il n'avait même pas l'air de vouloir se venger et pourtant c'est ce qu'on avait envie de faire quand on nous faisait du mal non. Mais ne le fait de ne rien voir en lui, aucune réaction ne me faisait encore plus peur. Qu'est-ce qu'on avait bien pu lui faire et qu'est-ce qu'on avait bien pu lui faire faire. "Je ne sais pas ce qui t'est arrivé et je ne serais jamais. Mais tu es de retour, retrouve une vie... Normal... Comment ça?" Et voilà encore une question, mais à quoi il jouait à me dire ça, qu'est-ce qu'il cherchait. À me faire poser encore plus de questions, et bien c'est ce qu'il était en train de faire. Je me pose encore plus de questions et je sais que je n'aurais aucune réponse. Je croisais les bras tout en le regardant, il n'avait pas beaucoup changé physiquement, enfin il avait juste l'air beaucoup plus froid et renfermé sur lui. "Donc ça te plaît d'être comme ça, sans sentiment, sans personne autour de toi. On ne peut pas vivre seul comme ça." Comment on le pouvait surtout à trop se renfermer sur soi et à s'éloigner de tout le monde, on reste malheureux et seul toute notre vie et je trouvais ça tellement dommage. Cela me faisait mal, je sentais cette larme couler et si vite il venait l'essuyer du bout de ses doigts. Il y avait encore un peu de douceur en lui, mais c'était si rare. Je soupirais alors qu'il prenait de travers mes paroles." Tu es le cadet de mes problèmes... Au moins tu ne me menace pas... Toi c'est différent... Je ne sais pas moi-même ce que c'est." Mon coeur battait pour Alexandre, je l'aime et il me connaît par coeur, je tiens tellement à lui. Mais j'étais aussi contente de voir Connor. Mon coeur ne battait pas de la même façon, j'étais heureuse c'est tout mais perdu de le voir comme ça. Je fronçais les sourcils en le voyant, je venais me mettre face à lui. "Connor qu'est-ce qui t'arrive?" Je m'inquiétais pour lui normal non et en entendant sa phrase je ne savais pas comment l'interprété, est ce qu'il voulait que je vienne ou pas.

Les aider à arrêter ces gens. Mes gens. Ceux avec lesquels j'avais lié d'étranges liens au cours des années écoulées. Ceux qui étaient un peu comme une famille pour moi aujourd'hui. Je ne tenais pas à eux comme tel. Mais ils étaient un clans auquel j'avais fini par appartenir. J'étais devenu un type comme ça. Et je ne pouvais pas me retourner contre eux. C'était un peu le principe du syndrome de Stockholm où la victime tombait amoureuse de son tortionnaire. Sauf que là, je n'étais pas tombé amoureux de qui que ce soit. Je m'étais juste habitué et en quelque sorte attaché à tout ça. Comme quoi, des tortures physiques et morales pouvaient véritablement changer un homme. "S'ils se font arrêter, il faudra m'arrêter avec." Avouai-je finalement, sans sembler éprouver, encore une fois, le moindre remord. Alors que j'affirmais à voix haute que j'étais ou avais été à un moment donné, de leur côté. Je ne pouvais pas le nier. Ce serait mentir. Et même si j'étais devenu un excellent menteur, je ne voyais pas l'intérêt de mentir à ce sujet là. Les faits étaient là. Et j'assumais. Enfin, Lucas assumait. "Je ne pense pas vouloir retrouver une vie normale. Je ne vois pas l'intérêt de redevenir celui que j'ai été. A quoi bon ..." Soupirai-je de lassitude. Elle voulait me faire entendre raison mais je doutais qu'elle y parvienne. je n'étais pas prêt même pour ça. Si ça me plaisait d'être ainsi ? mais bon sang, pourquoi ne comprenait-elle tout simplement pas !? "Réfléchis deux minutes. En ne ressentant rien, je ne ressens pas non plus la moindre colère, tristesse ou douleur de t'avoir perdu. Il a fallut une année de douleurs physiques, pour que j'accepte l'idée que je ne te reverrais jamais. Et au moins une année de plus pour cesser de ressentir quoi que ce soit. Imagine si huit années de peines me revenaient en plein visage aujourd'hui. Connor n'est pas assez fort pour faire face à ça. Connor est ... Faible. Je ne le suis pas." Lâchai-je en parlant à grands renforts de mouvements de bras, pour marquer chacun de mes mots, chacune de mes paroles. Je n'étais pas énervé. J'étais ... Emporté. Je tentais de lui faire comprendre en quoi mon manque d'émotions et sentiments pouvait m'aider à avancer. Je ne comprenais même pas qu'elle n'ait pas pu s'en rendre compte d'elle même. Alors qu'elle énumérait les mille problèmes de sa vie, j'eus du mal à me concentrer sur ses mots. Et bien vite, je cessai de lui répondre pour faire demi tour et m'éloigner d'elle. Il fallait à tout prix que je rentre chez moi. Mais elle s'interposa et j'eus un mouvement de recule. "C'est justement l'heure de faire taire Connor." Répondis-je d'une voix à peine audible, avant de la contourner pour m'éloigner à nouveau. "Tu suis ou pas ?"

Déjà que me retrouver en face de lui me perturbait de plus en plus, mais ses paroles n'arrangeaient pas du tout les choses. Je ne sais pas, si on s'en était pris à moi et que j'aurais pu m'enfuir j'aurais tout fait pour faire arrêter mes tortionnaires, les mettres derrière des barreaux ou encore me venger. Mais lui il ne semblait pas vouloir se venger et ça me perturbait encore plus. Il s'en fichait presque qu'ils puissent tuer bien d'autres journalistes, comment il pouvait accepter ça, il avait été enlever pendant 10 longues années et ça n'avait pas l'air de le perturber maintenant. Il avait l'air juste de vivre sans se poser de questions, sans avoir des sentiments, comme une coquille vide en fait. Et ça me mettait hors de moi, je voulais tellement le secouer dans tous les sens pour qu'il arrête d'être comme ça, qu'il réagisse un peu, qu'il se batte comme il le faisait avant. Puis il revenait répondre en disant clairement qu'il avait fait des conneries et comme une idiote je cherchais encore à le défendre en venant lui dire. "C'est différent, tu n'avais pas le choix. Tu me l'as dit, tu ne pouvais qu'obéir. Ils comprendront j'en suis sur." Je ne voulais pas me dire que mes paroles n'avaient aucun impact sur lui, je n'allais pas le laisser tomber maintenant que je l'avais retrouvé, c'était juste impossible. Il me cachait beaucoup de choses et même s'il avait fait des conneries, maintenant il était de retour. "Pas redevenir celui que tu as été. Mais retrouver une vie, une vie sociale." Il ne voulait pas se battre, s'il continuait j'allais vraiment lui donner une baffe, le secouer, je ne sais pas mais faire quelque chose. Mais ça faisait un peu peur car vu le regard par moments, je n'osais pas. J'avais mal en l'entendre me dire qu'il ne voulait pas faire revenir toute cette peine en lui. " Je te rappelle que je suis dans le même cas que toi, tout m'est revenu en pleine face quand je t'ai vu dans ce bar et pourtant j'y fais passe. Je ne dis pas que c'est facile mais Connor est quelqu'un de fort et il y arrivera." Je croisais les bras alors qu'il essayait de me convaincre, le pauvre il n'avait pas la pure blonde idiote en face de lui, je lui faisais face mais en parlant toujours d'une voix calme mais qui devenais inquiète alors que je le voyais se sentir mal. Je me mettais tout de suite en face de lui et en entendant ses paroles je revenais l'arrêter en mettant une main sur son torse. "Oh non tu ne le feras pas taire... Tu ne pourras pas le faire taire." Dédoublement de personnalité, franchement je ne sais pas du tout. "Reste je te paye un verre..." Je devais le faire rester avec moi, trouver un moyen mais ce n'était pas gagné.

Je n'arrivais pas à lui faire comprendre quel genre de monstre j'étais devenu au cours des dernières années. Et je ne savais pas si je voulais ou non le lui faire comprendre. J'avais peur qu'elle ne soit trop terrifiée face à moi après de telles révélations. Et pourtant, ce serait au mieux pour elle. Il fallait qu'elle accepte de me voir disparaître à nouveau. Mais cette fois ci pour de bon. Je n'aurais vraiment pas du revenir. Je ne comprenais même pas ce que je faisais là. Je ne savais pas ce qui m'avait prit ... "Je sais pas ... je sais plus ..." Soupirai-je finalement; Je ne savais même plus. Avais-je été forcé tout au long de ces années ou y avais-je trouvé mon propre plaisir à un moment donné ? N'avais-je pas fini par apprécier la vie que je menais alors ? Non, puisque je n'étais même pas capable de ressentir quoi que ce soit. Retrouver une vie sociale. En voilà une de bonne. L'homme que j'étais devenu ne pouvait pas avoir une vie sociale simple et épanouie. A moins d'avoir le droit de tuer en cas d'agacement quelconque. "Cesse de vouloir décider pour moi." Lâchai-je froidement, avant de lui rappeler tout ce par quoi j'étais passé. Elle ne voulait pas comprendre pourquoi j'avais aujourd'hui si peu d'émotions et de sentiments. Un rire froid, ironique et sans la moindre joie m'échappa, devant sa réponse. "La chose la plus difficile et douloureuse que tu es en train de vivre là tout de suite, c'est de voir un fantôme du passé revenir dans ta petite vie parfaite et heureuse. Ce que je suis en train de vivre, moi, c'est la vie du monstre qui voulait voir s'il pouvait encore ressentir quoi que ce soit et qui se rend compte que oui, quand il réalise qu'il est autant heureux, que peiné, en voyant que celle qu'il aime, a apprit à se passer de lui." Aimait. J'aurais du dire aimait. Le présent m'avait échappé. Et je tentai de noyer le poisson en m'éloignant. Il fallait que je rentre chez moi. Mais elle s'interposa pour la seconde fois. Et au contact de sa main sur mon torse, j'eus un mouvement de recul et repoussai brutalement son bras d'un geste vif. L'habitude des coups était responsable de ce geste d'auto défense. Je pourrais vraiment devenir dangereux pour elle. Pourquoi ne le voyait-elle pas ? "Non. Je dois vraiment rentrer. J'ai ... Un traitement à suivre. Si je ne le prends pas, je vais me sentir vraiment mal d'ici à cinq minutes." le mensonge était vraiment devenu trop facile pour moi. Quoi que ce n'était pas tout à fait faux. Simplement, mes médicaments n'étaient pas très légaux. Je la contournai encore une fois et repris mon avancée. "Je te l'ai dis, tu peux toujours venir si ça te chante." Lâchai-je à son intention. "Sauf si tu as trop peur pour ça." Ajoutai-je sur un ton ironique.