Depuis que je suis jeune, tout le monde m'a toujours considéré comme le mec sage, réfléchi. Bien sûr, je savais faire la fête et délirer quand l'occasion s'y prêtait, mais en temps normal, la plupart des gens autour de moi s'appuyait beaucoup sur mon sens critique. Ma capacité de prendre des décisions posées après avoir vu les pour et les contre, d'avoir un bonne logique qui ne m'a que rarement fait défaut. Je savais rester calme même dans des situations critiques et j'arrivais même à rassurer les gens quand ils étaient paniqués. Mais en cet instant, j'avais l'impression que cette personne était bien loin de qui je suis. Comment rester calme quand on sait que sa famille est en danger? Comment garder son sang froid quand ma fiancée est sur le point de faire un geste complètement insensé qui risquerait de la mettre en danger? Elle me regardait droit dans les yeux en tenant mon visage entre ses mains et me suppliait de la laisser faire, de ne pas l'accompagner. Elle avait raison sur le fait qu'il fallait obligatoirement que quelqu'un reste en sécurité pour s'occuper de Joy dans l'optique où les choses empiraient. Pourtant, je n'arrivais pas à me résoudre de la laisser faire. ''Je ne sais pas... je ne sais plus... tout ça est tellement irréaliste. Je me déteste à la simple idée de te laisser partir seule te jeter dans la gueule du loup. S'il t'arrive quelque chose, je ne serai plus jamais capable de me regarder dans le miroir..'' Un long soupire sort de mes lèvres. Un soupire qui montrait ma résignation, un soupire qu'elle pouvait comprendre que je savais au fond que c'était ce qu'il fallait faire, même si l'idée me rendait complètement malade. Elle me dit qu'elle m'aime, que c'est moi qu'elle aime. Je comprends de suite qu'elle fait allusion à la nouvelle qu'elle m'avait annoncé plus tôt, à Connor. Une larme coule sur ma joue pendant qu'elle tient toujours mon visage entre mes mains ''Moi aussi je t'aime mon amour.. Je veux qu'on se marie. Je ne veux pas qu'on attende. Dès que ce cauchemar se termine, je veux que tu deviennes ma femme..'' L'amour que je lui portais me motivait à combattre et à vouloir rapprocher le mariage, mais aussi un peu la peur. La peur qu'elle me glisse entre les doigts, qu'un autre homme, qu'elle a jadis tellement aimé, me la pique.

Je devrais savoir faire face à ce genre d'histoire, on en rencontrait tous les jours surtout quand on est journaliste. Combien d'histoires de meurtres j'ai pu étudier encore et à la fin ça ne me faisait plus rien du tout alors qu'à mes proches, ça leur faisait peur alors que moi-même les photos ça ne me faisait rien. Je me demandais comment des gens pouvaient faire ça, tuer des personnes innocentes, s'en prendre à des enfants et des femmes pendant qu'elles faisaient leur sport, c'était à n'y rien comprendre. Mais là, être la cible de ce genre de personne c'était tellement dur, comment continuer d'être heureuse après ça. Normalement je suis calme et sage comme femme, surtout avec ma fille, les enfants ce ne sont pas faciles, ils nous font des caprices pour essayer de comprendre jusqu'où on peut craquer et combien de fois j'avais vu Alexandre totalement perdu ne sachant pas quoi répondre. Mais là c'était dur car je n'arrivais pas à retrouver mon calme, tous les jours j'avais peur encore et encore. Quand je rentrais à la maison , j'attendais qu'Alexandre rentre lui aussi, j'étais terrifié quand il était en retard. Je vivais constamment dans la peur, donc oui je voulais que ça se termine aussi vite que possible.J'allais agir après-demain , le plus vite sera le mieux. Je venais prendre sa tête entre mes mains pour lui demander ou le supplier même de ne pas agir. D'accord il était au courant, mais je ne voulais pas qu'il fasse quoi ce soit. Il n'avait pas le droit de se mettre en danger, il devait prendre soin de notre fille. Bon je savais très bien que ça allait être dure à lui faire avaler ça. Je venais l'embrasser plusieurs fois après sa réponse. "Il ne m'arrivera rien d'accord. J'irais aussi vite que je peux. Je suis tellement désolé, mais je veux que tu restes ici. Je rentrerais tout de suite après. Je serais me faire discrète... Ça va aller..." Je venais poser mon front contre le sien en soupirant de soulagement quand il venait accepter. Enfin pas directement, mais je le comprenais dans son soupirer. Je savais bien qu'il avait peur pour moi et c'était compréhensif. Je voulais aussi le rassurer à propos de Connor, je l'aimais tellement, je ne voulais pas perdre Alexandre et provoquer bien d'autres inquiétudes, c'était assez déjà. Je passais une main sur sa joue pour essuyer la larme, c'était trop dur de le voir aussi triste. Je déposais un baiser sur son front en venant lui répondre doucement. " On se mariera quand tu veux mon coeur. Je veux être ta femme et je le deviendrais. Qu'on se marie ce soir, demain ou dans une semaine. Je m'en fiche de l'endroit. Je veux devenir ta femme et agrandir notre famille avec un bébé. Pense à notre futur bébé. Je t'aime plus que tout et je serais bientôt madame Cornwell. Attention hein, tu ne pourras pas revenir en arrière. Tu vas devoir supporter ma mauvaise humeur. " Je lui faisais un petit sourire, j'avais tellement envie de voir un sourire sur son visage, le rassurer autant que je pouvais. Je caressais sa joue en continuant de rester contre lui. Je déposais un baiser sur son front en me levant en allant prendre mon téléphone en me retournant vers lui. "On se commande à manger ça te dit? Depuis hier je n'ai pas mangé, en ce moment je ne mange pas beaucoup. Il faut que je reprenne des forces et si tu veux on parle de notre mariage." Je voulais essayer de penser à autre chose même si c'est vrai que c'était dur par moments. Mais je voulais le faire pour lui. Je me rapprochais de lui en lisant toujours l'inquiétude dans son regard et je venais m'asseoir sur son genou. "Je t'aime..." Je venais l'embrasser tendrement, ça faisait tellement du bien de le retrouver, surtout après cette journée.

     Je n'aurais pas pu trouver meilleure femme que Mandy pour partager ma vie, en cet instant j'en avais la certitude. Non pas qu'avant j'en doutais, mais elle réussissait à me le prouver encore plus de jours en jours. Elle était d'une force incroyable, d'une volonté de fer. Elle ferait tout pour sa famille, pour nous et tout ça la rendait tellement unique. Mon corps collé contre le sien, nos fronts l'un contre l'autre, je ne pouvais m'empêcher de trembler d'inquiétude même si j'avais beaucoup de fierté pour elle voyant tout ce qu'elle était prête à sacrifier pour notre bien être. ''Je sais que je ne peux pas t'empêcher de le faire Mandy.. j'en suis conscient. Mais ça me rend malade de savoir que tu risques autant. Promets moi de faire attention.. promets moi de ne pas prendre de risques inutiles.. promets moi de.. me revenir..'' Je la sers fort contre moi, dans mes bras, c'était le seul moyen de la sentir un tant soit peu en sécurité, le seul moyen que je pouvais la protéger, bien là au creux de mes bras.

J'ai tellement hâte que tout ça soit fini pour qu'on puisse enfin mettre un terme à ce calvaire, pour qu'on puisse reprendre notre vie là où nous l'avons laissée. Recommencer à aller bosser, rentrer à la maison avec le sourire de retrouver mon amour et ma fille, préparer le repas, s'allonger au salon pour regarder un film collés tous les deux avant d'aller au lit. Prendre le temps de regarder sur internet pour rêver de nos prochaines vacances en famille. Ne plus avoir peur de sortir dehors en regardant derrière notre épaule à chaque cinq minutes. ''Dès que cette histoire est terminée.. on sera mariés, je t'en donne ma parole'' Assise sur moi, je la serre encore une fois très fort contre moi avant de l'embrasser avec passion. Mon visage va alors se nicher dans son cou ''Oui commandons quelque chose. Je te laisse choisir'' Pour l'instant, je n'avais plus envie de parler de soucis. J'avais simplement envie de rester là, sans bouger, son corps collé contre le mien et que le temps s'arrêter. Manger nous ferait du bien. Ensuite peut-être regarder un film et s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Demain serait une dure journée.

     
Maintenant qu'Alexandre était au courant je faisais tout pour me montrer forte pour lui, je ne voulais surtout pas l'inquiéter, enfin je voulais essayer. Car c'est vrai qu'au fond de moi j'avais vraiment peur et des pleins de choses, que ça ne fonctionne pas, qu'on me reconnaisse, que ce Cupidon continu de me menacer encore et encore. Enfin je n'étais pas du tout sereine et je le serais que quand j'en aurais fini avec tout ça. Je devais y aller étape par étape, ce soir je devais profiter de mon fiancé et le rassurer et demain se serais différent. Je restais dans ses bras, mon front contre le sien, je sentais bien ses tremblements et je ne savais pas comment faire pour que ça s'arrête. " Je suis obligé de le faire, je le ferais. Mais je te promets que je rentrerais, je te reviendrais toujours mon coeur. Et je vais faire très attention. Je reviendrais vite dans tes bras." Je posais ma tête contre son épaule, j'étais tellement bien contre lui. C'est sur que demain je n'allais pas perdre de temps, j'allais devoir faire vite et j'avais déjà mon idée en tête. Je déposais un baiser dans son cou alors qu'il me parlait de mariage ce qui me faisait sourire. J'aimais l'entendre me dire ça, savoir qu'il voulait que je devienne vite sa femme. Et dire que ça allait arriver vite, on allait former une belle famille ensuite, surtout si je tombais enceinte.Je voulais tellement donner un petit frère ou une petite soeur à Joy, elle serait heureuse je m'en doutais. Je passais une main sur son visage alors qu'il me disait qu'on serait bientôt marié. "Si tu savais comme j'ai hâte de devenir ta femme. Que tu me vois dans cette belle robe blanche. Je suis heureuse avec toi!" Je restais bien contre lui, j'aimais ça, au moins je me sentais en sécurité. Je continuais de l'embrasser tendrement. Je prenais mon téléphone en restant contre lui alors que je posais ma tête contre son cou. "Hum une bonne pizza alors." Je commentais donc deux pizzas que je faisais livrer. En attendant je venais m'allonger avec Alexandre, je restais dans ses bras en regardant son visage avec un petit sourire, il était tellement beau et surtout j'étais contente de l'avoir dans ma vie. J'allais ensuite chercher la pizza qu'on mangeait tranquille. On évitait de parler de demain, de toute façon ça nous inquiéterait que trop. Donc autant profiter de ce moment, surtout qu'à chaque fois j'avais peur que ce soit le dernier moment, mais je gardais ça pour moi. Ensuite je partais prendre une bonne douche avant de rejoindre les bras de mon cher et tendre. On mettait la télé, mais moi je ne pensais qu'à une seule chose, lui. Et je restais la tête sur son torse alors que j'avais mes doigts entrelacés avec les siens. Je m'endormais assez vite, trop fatigué par tout ça.