Mais pourquoi il me faisait, pourquoi me faire aussi mal en me montrant ce qu'on était avant, j'avais tellement mal. Il y avait bien une raison pour laquel j'avais rangé nos albums sans les regarder, parce que j'avais peur de m'en vouloir, de ne penser qu'a lui et de ne plus arriver à l'enlever de ma tête. J'avais essayé de l'oublier mais je n'y arrivais pas. Je l'avais mis dans un coin de ma tête et surtout il avait toujours sa place dans mon coeur. Mais là le revoir avait fait revivre tellement de chose en moi et revoir les photos me faisait encore plus de mal. Je voulais passer à autre chose, mais rien à faire, je n'y arrivais pas. Surtout quand je voyais à quel point il souffrait, il n'était plus comme avant. Il se droguait, il n'avait plus de sentiment, comment ne pas m'inquiéter. Mais voilà il se mettait en colère contre moi, me criais dessus. Je me sentais encore plus coupable, c'était horrible de le voir me faire du mal. Je ne le comprenais pas, il voulait que je sois heureuse il me l'avait dit à nos retrouvailles et maintenant que je l'étais, j'avais l'impression qu'il m'en voulait encore plus. Il aurait préféré quoi? Me voir malheureusement, complètement en déprime au bout de 10 ans? Franchement je n'arrivais pas du tout à le comprendre et ça me faisait mal. Les larmes coulaient de plus en plus sur mon visage et d'un coup il recommençait à m'hurler dessus en m'insultant.Je n'en revenais pas, comment il osait me parler comme ça. Je lui envoyais un regard noir. Je me rapprochais de lui en venant le gifler, non là j'en avais marre, il avait été trop loin, beaucoup trop loin. Je continuais de le regarder énerver. "Je t'interdis de me parler comme ça comprit. Et si tu m'avais écoutez tu aurais compris que tu n'étais pas un souvenir. À ton avis pourquoi j'ai gardé tout ça hein? Pourquoi ses vêtements? Car ça me faisait penser à toi et même après je les ai gardé." Je savais que je prenais un risque en venant le frapper, mais là je n'en pouvais plus, il m'accusait, il me faisait du mal. Je reculais pour rentré dans l'ascenseur en fermant les yeux.

C'était bien la première fois que je m'emportais à ce point face à Mandy. Mais elle l'avait cherché, il fallait bien dire ce qu'il en était. Plus ça allait et pire c'était. Plus elle parlait et plus elle me faisait du mal. Je lui en voulais parce qu'elle était parvenue à aller de l'avant alors que moi, pas du tout. Je lui en voulais parce que j'étais tout juste en train de réaliser que les histoires d'amour n'étaient pas aussi belles et grandioses que dans ces putains de films à l'eau de rose. Dans ces histoires, il était question d'une putain d'âme soeur. Une seule. Pas cinquante, une seule. Sauf que c'était réciproque. C'était l'évidence même, malgré parfois des chemins semés d'embûche. Alors qu'en réalité, rien de tout ça. Ca avait été une évidence, oui, quand on pensait que rien ne pourrait jamais se mettre sur notre route. Mais les embûches étaient apparus et avait mit le clap de fin à notre histoire. Elle pourrait bien dire ce que bon lui semblerait, ça ne changerait rien fait que je n'étais bel et bien plus qu'un souvenir pour elle. Un souvenir qui aurait mieux fait de ne jamais faire de réapparition dans sa vie. Quelle idée. Je ne comprenais pas ce qui avait bien pu me prendre. J'avais été tellement idiot. Incroyablement stupide. Et je le regrettais, ça oui. Ce fut le bruit de la gifle qui m'interpella, plutôt que la douleur. J'étais trop emporté, trop ... Enragé, pour ressentir la moindre douleur. J'avais de furieuses envies de meurtre. Oh non pas sur elle non. Mais de sacrés envies de meurtre quand même. "J'en ai plus rien à foutre Mandy." Crachai-je froidement, avant qu'elle ne s'engouffre dans l'ascenseur. Je me penchai pour appuyer sur le bouton, sans un mot de plus. Et gardai mon regard rivé sur son visage, jusqu'à tant que les portes se soient fermées. Enfin, je me permis de relâcher la pression. Un soupir tremblant m'échappa, je fermai les yeux et plaçai mes bras de part et d'autre de la porte. Je n'allais pas tomber, pas craquer, pas succomber. Elle ne le méritait pas. Pas la Mandy du présent.