La femme approche de sa démarche féline et sûre d'elle. J'espère simplement qu'elle ne posera pas trop de questions... Ou qu'elle n'aura pas remarqué mon regard précédent. Pour encourager le sourire qu'elle m’envoie et la faible chance qu'elle ait crue que je voulais la draguer, je continue de lui sourire en déployant le plus de charme possible. Si ma chance ne m'a pas quittée, tout devrait bien se passer. Normalement...

- C'est ma robe qui te plait pas ?

Merde. Bon, même si elle a remarqué mon regard scrutateur, elle n'en a pas tiré la bonne conclusion. C'est un bon début. On va essayer de continuer sur cette voie. Sa robe ? Qui ne l'aimerait pas ? Une chose qui en montre autant et cache si peu d'un aussi joli corps... Je ne pourrais pas dire que je n'aime pas sa robe, autant trouver autre chose. Je regarde brièvement derrière elle, les femmes, les hommes, rien. Il n'y a rien qui pourrait expliquer mon regard précédent. Rien, rien, rien ! Je tente un coup d'oeil discret vers la piste de danse à nouveau. Toujours rien. Merde.

- Au contraire, j'aime bien ta robe, dis-je tout innocent.

Je ne trouve malheureusement rien de mieux à dire. Soit elle marche, soit elle ne marche pas. J'espère que la première option sera la bonne... Après, il ne me restera comme dernière option que de faire semblant d'être ivre.

- Voilà qui est rassurant. Tu m'offres un verre ou je ferais mieux de continuer mon chemin ?

Ha ha ! Voilà une fille qui est sûre d'elle ! Enfin, je le savais déjà. Elle respire l'assurance, dégage la confiance en elle. Elle a eu l'air suspicieuse un instant, quand elle s'est dirigé vers moi, mais plus maintenant. Je ne crois pas qu'elle se doute de quoi que se soit et autant garder les choses ainsi. Je dois continuer sur la voix que j'ai choisi et continuer de la draguer. Hmm, en plus, elle est vraiment jolie. Elle le serait encore plus sans le masque de trois kilomètres d'épaisseur de maquillage qu'elle porte, mais elle est quand même jolie.

Lui offrir un verre... Hmm, attends que je réfléchisse.. Je ne crois pas que cela me fasse du tord et quelle meilleure manière que l'alcool pour délier la langue de cette femme et en apprendre plus sur elle et son gang ? Et puis, tout cela pourrait, hum, extrêmement bien...

-Mais je serais ravis de t'offrir un verre !

Je me tourne vers le barman derrière moi et lui demande d'offrir ce qu'elle désire à la demoiselle, puis paie le verre. Je lui sors finalement mon plus beau sourire et lève mon verre à sa santé.

-Alors, vous savez qui organise cette fête ? C'est géant !

- Comme si tu ne m'avais pas entendu annoncer le début des festivités il y a quelques minutes ! C'est moi qui organise.. et oui j'avoue que c'est géant!!

Ah. Oui, c'est vrai. En fait, j'avais complètement oublié. J'étais bien trop concentré sur l'importance de ne pas être découvert et mon plan diabolique. Hmm. Je dis quoi ? Ouais, une gorgée d'alcool d'abord, et puis, c'est une bonne raison pour ne pas répondre tout de suite.

-Oh, et bien félicitation ! C'est tout une réussite ! Désolé, je t'ai vu sur scène, mais je dois t'avouer que je n'écoutais pas trop. J'étais concentré sur autre chose...

Et je lève artistiquement un sourcils en la regardant dans les yeux. Bon, voilà. Qu'elle en tire les conclusions qu'elle veut !  Il va vraiment falloir que je travaille sur mes talents d'acteur. Normalement, je n'en ai pas vraiment besoin. Je travaille dans l'ombre, pas au grand jour. Je ne prends jamais contact avec mes victimes. Je ne suis pas un grand adepte du bavardage... Et ça me tombe dessus, maintenant.

En même temps, cette fille pourrait être ma porte d'entrée dans cette ville. Mon chemin vers de nouveaux contrats. Si c'est réellement une fête donnée par ce fameux groupe qui dirige la citée des Anges (déchus, dirons nous), alors cette jeune femme en fait partie. Et, un gang, ça veut toujours éliminer des gens. Et, ça, c'est mon job.

J’offre mon plus beau sourire à la jolie demoiselle, pensant que sans tout ce maquillage, elle serait encore plus jolie. Son eye-liner lui donne bizarrement l’air d’un raton-laveur, mais c’est plutôt mignon. Après tout, les ratons-laveurs sont des créatures si mignonnes ! Avec leur jolie fourrure toute douce, de la couleur des noisettes, leur longue queue touffue et adorablement  rayée, leur masque tout de noir et leurs toutes petites oreilles absolument mignonnes. Bref, j’aime bien les ratons-laveurs. J’aime bien toutes les bestioles à fourrure en fait. Ce n’est pas de ma faute si j’ai un faible pour les trucs mignons !

Toujours est que cette fille n’a pas l’air aussi innocent qu’un raton, même si elle s’inspire d’eux pour se maquiller. Et même si elle est très belle, même si je n’aurais absolument rien contre le fait de passer quelques moments seul avec elle, je dois me méfier. Je sais que cette fille fait très probablement –en fait, j’en suis plutôt sûr –de ce groupe de gangsters. Tant que je n’aurai pas fait des démarches pour contacter ce fameux gang, il serait mieux qu’ils ne sachent pas que je travaille sur leur territoire. Question d’éviter les ennuis quoi.

-Je viens à peine d’arriver en ville, alors je ne connais personne ici. J’ai entendu parler de ce beach party et je me suis dit que ce serait un bon endroit pour faire de nouvelles connnaissances…

Je le dis sur un ton on ne peut plus charmeur, continuant de jouer cette même carte. Après tout, je ne serais pas un bon tueur si je ne pouvais pas jouer la comédie comme il faut. En plus, ce n’est pas vraiment de la comédie, puisque –comme je l’ai déjà dit –je n’aurais rien contre un moment avec elle, loin de cette foule d’abrutis. En fait, je pourrais me servir d’elle pour me rapprocher de son groupe… Ce ne serait pas la première fois que je ferais une chose de la sorte.

Ce type, clairement impliqué dans l’organisation de la fête, est venu chercher mon interlocutrice parce qu’ils auraient apparemment besoin d’elle. Et mes plans tombent donc à l’eau… Ou pas, vu qu’il m’invite à les aider en échange d’une bière après. Je ne suis pas fanatique de la bière, mais pour des yeux comme ceux de Nala –enfin, surtout dans l’espoir de me rapprocher d’elle –je suis près à me sacrifier et à sacrifier ce qui aurait pu être une soirée très prometteuse en matière de filles faciles. De plus, déplacer des caisses ne devrait pas être si difficile  pour moi, vu ma forme physique.
Je me redresse donc avec entrain, près à leur emboiter le pas un sourire aux lèvres. Cette soirée me rappelle bizarrement la soirée qu’avait donnée la mafia russe de New York. J’y étais allé seul, naturellement. Il n’y a pas meilleur moyen d’attirer l’attention d’un groupe criminel que de se pointer seul à une fête ; ils trouvent toujours ça louche. Une magnifique jeune femme à l’accent russe très sec avait commencé à me draguer, puis à tenter de savoir ce que je faisais ici seul et qui j’étais réellement. Elle pensait pouvoir m’utiliser, glaner toutes les infos qu’elle pouvait pour les ramener à ses patrons. Au final, c’est quand même moi qui l’ai utilisé pour me faire une entrée dans la mafia. J’étais en très bon terme avec eux, jusqu’à ce que je jette la pauvre femme après lui avoir fait comprendre que je ne cherchais pas une relation fixe. Heureusement, j’étais assez bien vu par le parrain –je lui avais été plutôt utile –pour qu’il n’envoi pas quelqu’un me briser les jambes. J’ai quand même jugé prudent de partir assez loin pour qu’il n’en ressente plus la tentation. Juste au cas. Je ne crains pas la police, mais la mafia, c’est un autre tour de manche.

En fait, si j’en crois les ouïe-dires, il y aurait aussi une mafia ici, à Los Angeles, ce qui est plutôt logique. Il y a quelques puissants gangs, mais la mafia, c’est la mafia. Bien que je ne retournerais pas travailler dans ce milieu-là, j’ai un profond respect pour les mafieux. Ils sont très familiaux, très droits, très justes. Et ils règlent leurs problèmes entre eux, sans impliquer personne d’autre. D’ailleurs, c’est rare que la mafia engage des gens comme moi, sauf lorsqu’ils veulent s’assurer qu’un meurtre ne sera pas relié à eux.

Je suis plutôt impatient de rencontrer des gens haut-placés dans les gangs de L.A. ; disons que je suis curieux de voir si mon nom s’est rendu jusqu’ici. Dans l’est des États-Unis, je suis plutôt célèbre dans le Monde de la Nuit, comme ma mère l’appelait. Ceux qui ont affaire avec des tueurs à gage et autres assassins savent mon nom. Je suis d’ailleurs un de ceux qui chargent le plus cher, parce que malgré tous mes contrats –meurtres donc –je ne suis pas officiellement recherché. Aucun témoin n’a jamais vu mon visage,  entendu mon nom ou même survécu à ce dont il a été témoin. Je pourrais entrer dans un poste de police sans déclencher de chasse à l’homme et discuter tranquillement avec une policière de la température clémente de la semaine.
Bon, assez ressassé ces souvenirs, il est temps de faire des liens.

-Je ne crois pas avoir mieux à faire, alors c’est avec plaisir que je vous aiderai !

Je ne peux que difficilement me concentrer sur les paroles pleines de compassion de mon interlocutrice. Une seule chose tourne en boucle dans ma tête, allumant des étoiles dans mes yeux. Elle est sérieuse ? Je sautille presque d'impatience, heureux comme un gamin qui vient d'apprendre que Noel sera avancé de trois mois et tombe aujourd'hui. Je peux conduire le kart de golf ? Pour vrai ? Pas la peine de me demander si j'en ai envie, il est hors de question que je parte de toute façon ! Sincèrement, je me fiche comme d'une guigne de séduire la jeune femme, de la mettre en confiance ou de lui cacher ma profession ; tout ce que je veux, c'est grimper dans ce machin. Je lève un visage souriant vers celle qui m'offre un cadeau de fête en avance.

-Bien sûr que je veux ! Vous n'avez qu'à m'indiquer le chemin et je vous mènerai ou vous voudrez !, m'exclamé-je en grimpant sur le siège conducteur.

Je constate avec plaisir que les clefs sont sur le contact et démarre le petit véhicule. Qui aurait cru que cette journée se passerait aussi bien ? Bon, il y a eu un anicroche ou deux, mais, au final, j'en suis quand même à conduire cette petite merveille ! En plus, si tout continue de bien se passer, j'aurai peut-être droit à un bon traitement de la part de mademoiselle, ce qui n'est pas rien. Venir ici ne m'apparaissait pas comme la meilleure des idées au départ, mais je suis de plus en plus heureux d'être venu. Le sable est chaud, l'eau est bonne, le soleil brille et tout va pour le mieux. Espérons juste que ce bonheur ne se transformera pas en malheur.

-Alors, ma p'tite dame, ou est-ce que je vous emmène ?, dis-je en empruntant l'accent texan d'un ancien ami à moi et en la saluant d'un stetson imaginaire.

Je ne peux que difficilement me concentrer sur les paroles pleines de compassion de mon interlocutrice. Une seule chose tourne en boucle dans ma tête, allumant des étoiles dans mes yeux. Elle est sérieuse ? Je sautille presque d'impatience, heureux comme un gamin qui vient d'apprendre que Noel sera avancé de trois mois et tombe aujourd'hui. Je peux conduire le kart de golf ? Pour vrai ? Pas la peine de me demander si j'en ai envie, il est hors de question que je parte de toute façon ! Sincèrement, je me fiche comme d'une guigne de séduire la jeune femme, de la mettre en confiance ou de lui cacher ma profession ; tout ce que je veux, c'est grimper dans ce machin. Je lève un visage souriant vers celle qui m'offre un cadeau de fête en avance.

-Bien sûr que je veux ! Vous n'avez qu'à m'indiquer le chemin et je vous mènerai ou vous voudrez !, m'exclamé-je en grimpant sur le siège conducteur.

Je constate avec plaisir que les clefs sont sur le contact et démarre le petit véhicule. Qui aurait cru que cette journée se passerait aussi bien ? Bon, il y a eu un anicroche ou deux, mais, au final, j'en suis quand même à conduire cette petite merveille ! En plus, si tout continue de bien se passer, j'aurai peut-être droit à un bon traitement de la part de mademoiselle, ce qui n'est pas rien. Venir ici ne m'apparaissait pas comme la meilleure des idées au départ, mais je suis de plus en plus heureux d'être venu. Le sable est chaud, l'eau est bonne, le soleil brille et tout va pour le mieux. Espérons juste que ce bonheur ne se transformera pas en malheur.

-Alors, ma p'tite dame, ou est-ce que je vous emmène ?, dis-je en empruntant l'accent texan d'un ancien ami à moi et en la saluant d'un stetson imaginaire.

L'abandonner comme ça ? Voyons, j'ai quand même un minimum de savoir-vivre ! En plus, elle ne semble plus suspicieuse, même si elle pourrait seulement bien le cacher. Après tout, je cache bien mon jeu, moi. Je ne vois donc pas pourquoi je m'éloignerais de cette belle créature, surtout si j'ai des chances de passer un bon moment avec elle.

Je jette un coup d'oeil à nos différents arrêts. En moins de trois quart d'heure on devrait en avoir fini. Ensuite... Et bien ensuite on verra bien. Je n'ai rien contre passer du temps, seul, avec cette jolie fille, loin de l'agitation de la fête. J'ai l'habitude des coups d'un soir, une relation fixe n'étant pas vraiment recommandée dans ma situation. En fait, je suis parfaitement heureux comme ça. Je n'ai jamais vraiment vu de couple heureux et ma mère est loin d'être un exemple, alors je ne crois pas du tout en l'amour, cette chose qui semble faire battre le coeur de beaucoup trop d'idiots. Qu'est-ce que l'amour sinon une illusion ? Le monde est ainsi fait, les femmes trompent les hommes, les hommes trompent les femmes et tout le monde est toujours malheureux au final ; alors pourquoi s'encombrer du malheur d'un autre ?

-Et bien, je suis venu pour faire de belles rencontres et je ne vois pas comment je pourrais en faire une plus belle ailleurs sur cette plage, répondé-je l'air charmeur.

Cette fille pourrait être une porte ouverte sur de nouvelles possibilités de travail. Et sur un merveilleux moment, ce qui n'est pas à négliger. Ma plus grande faiblesse sera toujours mon amour pour la bonne chaire et la belle chair. De la bonne bouffe et du sexe de qualité, y'a rien de mieux !

-J'vous suivrai jusqu'au bout du monde mam'selle !, ajouté-je en reprennant mon accent texan.

Rapidement et efficiement : c'est ainsi que nous avons fait le tour des différents stands d'alcool. J'ai conduit et l'ai aidé à décharger les caisses avec le concour des barmen. Il fait chaud, j'ai chaud et je commence à avoir bien soif. Tout autour de nous, des dizaines de jeunes femmes et d'hommes se dandinent, dansent et parlent gaiement sous les rayons du soleil et au rythme de la basse. Je lance un regard désabusé sur le beach party, il faut dire que j'en ai vu bien d'autres. Des grandes fêtes guindées aux cinq-à-sept de fonds de ruelles, des vertes et des pas mûres, j'en ai eu plus que mon compte !

Par contre, j'évite normalement les plages et les bords de mers. J'ai eu une copine - rien de sérieux, naturellement - qui était complètement phobique de l'océan, et j'ai bien peur qu'elle m'ait légèrement contaminé. Qui sait ce qui se cache sous le sable ?, me disait-elle toujours. Et bien, moi, je sais. Malheureusement. Sa peur m'avait poussée à me renseigner sur les fonds marins, pour mon plus grand malheur. D'abord, le sable. On y retrouve des poissons-pierres mortels, des raies électriques, des raies venimeuses, des étoiles de mers sanguinaires et même des coraux qui vous brûlent la peau ou vous tranchent un pied. Et ce ne sont que quelques exemples. Après, il y a les biens connus requins, les méduses, les raies -oui, encore, j'ai une sainte horreur des raies- et les dauphins. Ne riez pas ! Il arrive souvent que les dauphins ou leurs cousins marsouins noient des nageurs ou les massacrent ! Les seuls points forts de l'océan, c'est son absence de crocodiles et de sangsues. Mais, naturellement, en échange, il y a des lamproies. Oh, vous ne voulez même pas savoir à quoi peut bien ressembler une lamproie. Vraiment. Et je ne parlerai même pas de ce qu'il y a dans les bas-fonds sombres et lugubres de la mer. Ni des centaines de millions de minuscules créatures invisibles à l'oeil nu qui se promènent dans cette eau. Mais - hé ! Je ne suis pas une mauviette tout de même !- si je me méfies de l'océan, je n'en ai pas peur. Pas du tout. C'est donc avec un plaisir -qui n'est pas partagé par la totalité de mon cerveau- que je vais accepter l'invitation de la belle demoiselle et aller me baigner. Heureusement que j'ai mon maillot sous mon jeans.

-Mais c'est avec plaisir que j'irai me baigner avec vous !