DANS LA NATURE, IL Y A TOUJOURS QUELQUE CHOSE QUI VIENT TOUT PERTURBER. JE SUIS CETTE CHOSE.

Je suis né dans une ville de l'Est de la France, un beau jour de février 1969. Ma mère était une femme au foyer, tendre et affectueuse, tandis que mon père était un scientifique éminent dans l'armée, qui travaillait à l'autre bout du pays. Et lors des rares vacances où il venait nous voir, c'était seulement pendant quelques heures. « C'est à cause de mon travail. Mais je vous aime, ta mère et toi.» disait il. Pfff. S'il nous avait vraiment aimé, il serait revenu à la maison. Surtout quand ma mère est morte. Un beau jour, elle s'était fait une coupure, rien de très grave, et le lendemain, ça s'était infecté et des grosses plaques noires gondolées s'étaient formées sur sa peau. Elle en mourut en quelques semaines. J'appris plus tard qu'on appelait cette pathologie «La maladie du charbon», à cause des plaques noires.

Après sa mort, je reçus une pension qui me permit d'aller étudier dans une université très brillante où je fis des études de biochimie. Mais ce qui m'intéressait le plus, moi, c'était les pathologies. Ces innombrables maladies plus destructrices les unes que les autres qu'on pouvait attraper si facilement. Alors, pourquoi, me direz vous, ne pas avoir fait médecine? Tout simplement parce que soigner, je m'en fichais. Moi ce que je voulais, c'était travailler sur ces bactéries, champignons et microbes. Je voulais les améliorer, jouer avec. Et c'est ce que fis.

Je me mis à travailler en cachette dans une cabane isolée dans la forêt. J'y élevais des microbes et virus. Je ne savais pas pourquoi je faisais cela, n'ayant pas de cause ni d'idéal à réaliser. Je faisais juste ça pour le plaisir de le faire.

Alors vint celle qui me donna une cause, une envie encore plus grande de créer des maladies. C'était  Elizabeth, une de mes camarades d'université. Elle aussi était passionnée par la biochimie et nous discutâmes de bactéries pendant des heures. Elle m'expliqua qu'elle elle avait une cause. Elle me dit:  «Notre monde est pourri. Regarde autour de toi, vois la famine, la souffrance, la désolation, la mort. Vois comme il faut nettoyer notre monde.». Je compris alors. Elle voulait que nous faisions équipe pour remettre le monde en place. En quelque sorte, nous étions des justiciers de l'ombre.

J'acceptais avec joie, et nous nous mîmes à fabriquer des maladies toujours plus dangereuses ensemble. Mais nous n'avions jamais vraiment le courage de faire un attentat... enfin, JE n'avais pas le courage. Tuer des gens était impossible pour moi. Malgré tout, mon amour pour Elizabeth grandit, et nous nous mariâmes l'année 1995.

Mais après le bonheur, vient la désolation. Je fus arrêté par les forces de police et fut condamné à plusieurs années de prison pour fabrication de substances illicites. Je me résignai alors à pourrir le reste de mes jours en prison... Je n'eus pas de problème là bas. Au contraire, je me fis assez vite respecter. Ayant fait de la natation quant j'étais plus jeune, je n'avais rien à craindre des "caïds" de la prison.

Un jour, j'entendis une grosse explosion dans le bâtiment. L'alarme se déclencha. Quelque hose de grave était en train de se passer. Une sorte de gaz se répandit dans les cellules, asphyxiant tous les autres prisonniers. Une personne en masque à gaz entra dans ma cellule, me donna un masque et me fit sortir. Quand nous fûmes sortis, le bâtiment était en feu. Mon sauveur enleva son masque et je reconnus Elizabeth. Ma bien aimée était venue me sauver. Un sourire éclaira ma visage et je le pris dans mes bras. Mais soudain, je sentis ses mains se desserrer et son corps se relâcher. Son front était rouge sang, et un trou était là, en plein milieu de sa tête.

Je tournai la tête et je vis un sniper sur un toit détaler. On avait tué ma femme. Je tombai à genoux, et je sanglotai comme une enfant perdu sans sa mère. Alors, une chose me vint à l'esprit. J'allais venger ma femme. J'allais accomplir son plus grand rêve : créer une anarchie complète. Tu n'es pas morte pour rien, Elizabeth.

Dès lors, je n'aurais plus aucune pitié à tuer quiconque s'opposerait à moi. Je serais le plus grand bio terroriste de la planète.
Et quelle ville mieux pour commencer à répandre la terreur, que Los Angeles ?