CITATION

21 décembre 1991. Lorsque je repense à ma jeunesse, j'ai de la difficulté à me retrouver. Je sais que je suis née une froide journée pluvieuse. Mes parents m'ont ramener à la maison quelques jours suivant l'accouchement. Jadis, je vivais au Canada. C'était un pays magnifique. Je me souviens des hivers blancs, des animaux sauvages, des paysages. Je me souviens d'avoir eu beaucoup de plaisir. Je suis enfant unique. C'est pourquoi on me voit toujours seule sur les photos. Cependant, cela ne m'a pas empêcher de devenir sociable très rapidement. J'aimais être bien entourée. J'avais mon petit groupe d'amie. Plus tard, vers le début de l'adolescence, on avait prit plaisir à sortir tous les vendredis. Alors que la plupart de mes amies rencontraient des aventures d'un soir, je restais sagement assise dans mon coin à les regarder faire. C'est sans doute ces choix différents de chemins qui nous ont séparé. Étant désormais loin de ce groupe, je me suis rapidement liée d'amitié avec des gens peu recommandables. À cette âge, j'étais facilement influençable et je voulais faire ma place. C'est pourquoi l'idée de se rebeller me paru si exquise. Afin de donner des cheveux blancs à mes parents, je devins la petite peste la plus détestable qui soit. Quelques jours plus tard, alors que nous avions décider de peindre des mots et des visages sur les murs d'un bâtiment, des policiers passèrent dans le coin et m'attrapèrent. Je n'éprouvai cependant aucune honte devant le regard déçu de mes parents qui venaient me chercher au poste de police. Je rentrai à la maison en ayant en tête de faire pire encore. Rapidement, mes amis m’initièrent à la cigarette, puis à la drogue. Mes parents ne tolérant plus mes comportements, voulurent me briser en m'envoyant dans une maison de redressement. Cela ne marcha aucunement. Là-bas, je m'étais fais beaucoup d'amis qui me ressemblaient et je pouvais à présent faire encore plus de problème. Lorsque j'en sortis, voulant goûter les différentes expériences que la vie me proposait, j'essayai des drogues fortes, je lâchai l'école, je fuguai quelques fois, me rendant là où mes pieds pouvaient me porter. Un jour, les policiers qui avaient eu vent de ma fugue, me trouvèrent par hasard. Lorsqu'il me fouillèrent, ils trouvèrent de la drogue. De plus, lorsque j'essayai de la reprendre avec un petit peu de violence, ceux-ci n'apprécièrent pas la chose. Ils m'envoyèrent en taule pour une nuit. Ils ne pouvaient faire mieux, puisque j'étais encore mineure à cet époque. Lorsque j'atteignis ma majorité, je m'enfuis de la maison pour ne pas revenir. Je me retrouvai dans cette ville immense qu'est Los Angeles. N'ayant que 18 ans, je fus dans la rue rapidement. Quelques mois s'écoulèrent. Des mois de famines, de maladie, de froid. Une nuit, alors que j'errai au milieu de nulle part, sous l'emprise de substances illicites, une vieille femme me recueillit et me remit quelque peu sur le droit chemin en me donnant un emploi à temps partielle. Elle me montra tout ce que je devais savoir sur la ville et comment y survivre. Je devins grâce à elle, danseuse nue. Dans mes temps libres, je fais la fête et je tiens mon petit marché de stupéfiants. Depuis, j'ai un petit appartement miteux dont même les rats ne veulent pas, j'ai un boulot, de l'argent et un chien aimant. Je n'ai encore rencontrer aucun homme qui puisse chavirer mon coeur. D'ailleurs, c'est plutôt étonnant vue mon âge, mais je suis encore vierge. Je n'ai jamais voulu donner ma virginité à n'importe qui. Celui qui la recevra la méritera. Je n'ai toujours pas reprit contact avec mes parents. Je n'ai plus de réel ami, si ce n'est que les danseuses qui travaillent au même bar que moi.