Si tu veux une épaule sur laquelle pleurer, y'a ton oreiller pour ça...

Je n'ai pas toujours été la peste que je décris ci-dessus. Il fut un temps -Oui je sais, je me donne un coup de vieux avec c't'expression- où j'étais calme. Bizarrement, j'ai l'effet inverse des autres filles, la plupart sont de vraies pestes pendant l'enfance et se calment avec le temps, moi, c'est complètement l'inverse.

Je suis donc née à Los Angeles, mes parents, bien que riches, n'étaient pas reconnus en temps que stars, et bien que je jouais pourtant à la top model vers mes six ans, je n'aspirais pas à ça. Mes parents me voulaient au sommet de la gloire, ils tentèrent de me mettre à la chanson, histoire de faire de moi une chanteuse reconnue, ils échouèrent lamentablement. Ils tentèrent alors le théâtre pour me transformer en actrice d'Hollywood, encore un échec. Lassés par mes inaptitudes, ils commencèrent à me délaisser. C'est là que je commençai à me révolter. Je voulais plus d'intention. Ils ne me faisaient même plus les même repas qu'eux. Ils ne me faisaient que des sandwiches, et je n'avais même pas le choix du contenu, puisqu'ils faisaient avec des restes. Ma mère me refilait également ses vieux habits, à croire qu'à cause de mes échecs, ils ne voulaient plus rien dépenser pour moi, et lorsque j'entamais une discussion avec eux, les termes revenant le plus souvent étaient "tais toi" ou "monte dans ta chambre".

Ce fut à l'âge de 16 ans que je m'initiais au vol, à la drogue et à l'alcool. Unjour, alors que mes parents étaient absents, je décidai de sortir ce soir, mais je ne pouvais pas y aller comme ça, bien que ma meilleure amie m'avait certifié que ce n'était pas trop grave, qu'elle avait des vêtements pour moi. Cependant, je voulais donner une bonne leçon à mes parents, alors je fouillai dans le sac à ma mère. J'en ai sorti le portefeuille et en ai sorti plusieurs billets, équivalent au total à 250 dollars. Cependant, j'entendis bientôt la voiture de ces enfoirés se garer devant la maison, je fourrai donc rapidement les billets dans la poche intérieure de ma veste -en cuir, j'étais déjà du genre toujours avec une veste en cuir à 16 ans-, seul vêtement qui n'était pas un ancien à ma mère, car ma meilleure amie me l'avait offerte pour mon anniversaire, après avoir vu qu'elle me plaisait.

Mes parents se rendirent compte au bout de plusieurs jours que je les volais. Fou de rage, mon père se mit à me battre, à m'enfermer dans ma chambre, mais la réalité était là: je répliquais. Un jour, je manquai de lui crever un oeil en lui donnant un coup de couteau au visage. En effet, avec l'argent que je leur volais, je m'étais payé des cours de self-défense, et maintenant, je savais me battre. Je n'avais pas peur de mourir, je ne pensais qu'à une chose quand je le voyais: qu'il crève.

Et j'obtins la manière la plus vicieuse qui soit. Une manière qui me permettrait de ne pas être inculpée pour meurtre: j'entrepris des études de médecine. Grâce à ça, je parvins à me dégoter quelques produits anesthésiques forts, et en quelques quantités. Bien sûr, je ne volais pas tout en un bloc, ce serait trop voyant. Noooon.. Je faisais ça patiemment... Ma meilleure amie était au courant de mes projets, et elle me soutenait. Elle prenait même le risque de cacher quelques produits chez elle, soutenant à ses parents que c'était des produits pour les cours.

Un soir, nous rentrâmes à deux, et montâmes directement dans ma chambre. Mes parents ne s'intéressaient pas à moi, de fait ils ne me demandèrent pas ce que je fabriquais. Lorsqu'ils allèrent se coucher, nous mîmes au point une stratégie. Nous allions verser ce qui servirait de poison dans le café de mon père. Ma mère ne valant pas mieux, si elle buvait le même café elle ne serait qu'un dommage collatéral. S'ils m'avaient appris quelque chose ces deux cons, c'était à les détester.

Finalement, ma meilleure amie et moi... comment dire... Nous devînmes plus que ça ce soir là. Outre des assassins bien entendu. Nous couchâmes ensembles. C'est là que mon homosexualité s'éveilla donc, mais je l'aimais, c'était ce qui comptais, et je n'avais pas honte de l'avouer. Elle non plus. J'étais sa "cleptomane chérie", mais alors que nous venions de remonter après avoir verser le venin dans le café, mon père nous intercepta. Il se mit à frapper ma partenaire qui bascula dans les escaliers... Folle de rage, je me mise à le frapper et il me coinça contre la rambarde, prêt à me jeter par dessus également, mais il perdit tout à coup connaissance: il avait bu son café. Afin d'éviter toute représailles, je vérifiais qu'il était bien mort, puis je descendis voir mon amie. J'étais... anéantie. Je l'amenai à sa mère. Je me souviens encore de cette journée d'il y a un an... de ma discussions avec sa mère... Elle m'avait demandé qui avait fait ça... J'avais répondu mon père... Elle avait voulu appeler la police, je lui avais précisé que ce n'était pas nécessaire, que mon père était mort lui aussi, qu'il s'était effondré alors qu'il tentait de me tuer moi aussi. Ma mère avait succombé à ça elle aussi.

Aujourd'hui encore, ma couverture tient toujours. Aujourd'hui encore, je continue mes larcins et mes études, on ne sait jamais si je devais avoir quelqu'un à assassiner...