Sebastian & Cassidy

C'est dans ce genre de journée-là que l'on ressent le désir de pouvoir accélérer le temps. Chaque minute qui passait le faisait souffrir et regretter d'avoir oser mettre un pied hors de son lit ce matin-là. Mais quel idée aussi de voler un homme de cette taille aussi ... Sébastian s'était encore une fois cru plus rusé que tout le monde et il en payait pour une énième fois, le prix. Allongé au fond d'une ruelle, sur un vieux sac de poubelles à l'odeur dégoûtante, entouré de conteneurs , Sébastian repensait aux événements qui avaient menés à faire qu'il se retrouve là à ce moment précis. Il entendait son coeur battre à ses tempes alors que le sang affluait à son visage qui avait été sacrément amoché par les coups du costaud. L'arcade sourcillière ouverte, le nez ensanglanté et la lèvre entailler par ses propres dents après un coup plus fort. Il avait bien tenter de se défendre, mais son poignet avait subi également les douleurs annonciatrice de la foulure. Mais quelle journée de merde .. Sébastian comptait bien passer au moins quelques heures allongé dans la ruelle le temps que la douleur s'estompe un peu, mais au final, aucune des positions qu'il tentait d'avoir ne semblait le soulager de sa douleur et alors qu'il se soulevait un peu pour se replacer, il tomba du sac et heurta le sol d'asphalte, lui arrachant un gémissement de douleur plus fort que les derniers auparavants. Il cligna des yeux sous la douleur et réussi seulement à se tourner pour s'allonger sur le dos avant de souffler fortement et de fermer les yeux pour, il l'espérait, quelques heures reposantes. Le coeur battant plus lentement maintenant la crise de douleur passer, il entendait encore son sang pulser dans sa tête. Il grimaça faiblement en goûtant la saveur métallique de son propre sang qui roulait dans sa bouche. Ce goût âcre qu'il avait pourtant goûter à de nombreuses reprises dans le passé. À croire qu'il ne s'en lassait pas..

Sebastian & Cassidy

Dans son état de semi-conscient, le jeune homme croit distinguer une voix. Réelle ou imaginaire, il ne saurait même pas dire, mais il sait simplement que la voix semble provenir de loin. Mais assez proche pour qu'il puisse distinguer chacune des paroles et de savoir que c'est une femme qui s'adresse à lui. Allongé sur le dos, il sent son sang couler de sa bouche à sa gorge alors que bientôt une main vient se glisser sous sa nuque et contre sa taille. Sebastian cligne lentement des yeux pour essayer de voir, et bientôt il arrive à distinguer les traits et les cheveux sombres de la femme qui lui vient en aider. Il arrive à la voir malgré le sang qui coule de son arcade sourcilière. Avec plus d'attention qu'il ne devrait en mettre à l'habitude, il écoute les paroles de la jeune femme et finit par hocher lentement la tête. En effet, il connait déjà beaucoup trop les policiers de la cité des anges et il sait plus que bien que ceux-ci connaissent sa réputation et ne lui laisseront même pas le temps de s'expliquer qu'il passerait une nouvelle nuit derrière les barreaux. Pas que ça le dérangerait vraiment de pouvoir passer la nuit bien au chaud, mais il ne voulait pas que son frère s'inquiète, déjà qu'il aurait déjà du être rentrer à la maison. Avec l'aide de la tatoué, il parvint à se remettre sur ses pieds, malgré ses quelques grimaces et gémissements de douleur qui accompagnèrent son ascension vers le haut de ses pieds. Son bras s'était passé difficilement autour des épaules de Cassidy alors que l'autre, le blessé, s'était appuyé contre son torse. Une fois sur ses pieds, le brun rata de perdre l'équilibre alors que le sang descendait dans son corps à nouveau, coulant aussi de son nez.

-Je .. M...Merci, articula-t-il difficilement dans un souffle.

Il n'aurait probablement jamais trouvé la force nécessaire à se lever seul. Il fit un pas vers l'avant, comme pour partir, mais rata tomber quand sa cheville eut une faiblesse. Il n'avait pas envie que cette inconnue lui pose des questions ou l'aide trop. Il ne voulait pas de la pitié dont les gens faisaient souvent preuve à son égard. .

Sebastian & Cassidy

La vue embrouillé, Sebastian met difficilement un pied devant l'autre. Sa cheville le fait souffrir à chacun de ses pas et malgré qu'il ne veuille pas mettre tout son poids sur la jeune femme, c'était plus fort que lui comme il n'arrivait qu'à peine à supporter son propre poids. Avant de se pencher pour entrer dans la voiture, il cracha un peu de sang au sol. Valait mieux faire le vide avant de monter dans la voiture et d'avoir du sang qui lui coulerait de la bouche pour aller sur la banquette. Il tenta de s'asseoir, mais finit par soulever sa jambe gauche pour l'appuyer contre la banquette en grimaçant. Il sentait encore son coeur battre contre ses tempes, le sang pulsé dans sa tête alors que Cassidy démarrait sa voiture. Il fronce légèrement les sourcils à sa question. Où est-ce qu'il habitait ? Il profita du fait qu'elle lui donne un peu d'eau pour essayer de se replacer les pensées et se soulager la gorge. Il se rappuya ensuite dans son siège en soufflant un peu, fermant les yeux pour essayer de visualiser sa maison et peut-être un écriteau bien qu'il ne sache pas lire. Il parla finalement d'une voix un peu moins assèchée, mais toujours un peu rauque.

-Dans Crenshaw .. Dans le sud ..

Si elle connaissait bien Los Angeles, Mandrake saurait que cette section comportait les vieilles maisons abandonnés et le vieux quartier industriel dessafectés. Ce genre de trucs. Mais c'était réellement là qu'il vivait avec son petit frère. Il lui demanderait de le laisser un peu avant pour qu'elle ne voit pas son mode de vie et soit tenter d'appeler la police. Il appuya sa tête sur la fenêtre du véhicule et ferma lentement les yeux. Il pouvait ressentir chacun de ses muscles qui le faisait souffrir. Chacune de ses blessures où le sang coulait. Chacun de ses maux qui contrôlaient présentement son corps. Bon sang ce qu'il avait mal ..

Sebastian & Cassidy

Mes yeux se ferment puis s'ouvrent en me laissant des trous à la place de souvenir. J'ai du mal à garder les yeux ouvert et surtout à garder conscience, mais la voix de Cassidy m'aide à me ressaisir chaque fois que je vais un peu trop loin dans l'abîme de mon subconscient. Je cligne des yeux puis lui indique quels directions prendre à tel ou tel endroit. Je n'ai pas envie de son aide. Jacob sera à la maison quand j'arriverais, c'est lui qui m'aidera, comme toujours. Je demande donc à la brune de s'arrêter devant la dernière maison acceptable du quartier. Elle m'aide à descendre de la voiture alors qu'un nouveau gémissement de douleur s'échappe de ma bouche quand je pose ma main au poignet blessé sur la porte pour pouvoir me soutenir alors que je sors de la voiture. Je suis tellement peu en état que même le fait d'être monter en voiture ne m'a pas émerveillé autant que la dernière fois. La dernière fois où je suis monter dans une voiture, c'était dans celle de monsieur Bakersfield. Je m'en souviens, car les sièges étaient en cuirs et le contact du matériel contre ma peau était fort agréable. Cette fois, sans avoir porté beaucoup d'attention, j'opte pour le tissu, mais rien ne me prouve que j'ai raison. Je fais un peu ou deux avec l'aide de la jeune femme qui m'est toujours inconnue et je lui demande de me laisser, que je vais y arriver seul. Je pourrais prétexter que mes parents vont rentrer bientôt et qu'ils pourraient croire que c'est elle qui m'a mis dans cet état, mais je n'ai pas le courage de lui mentir. Je lui murmure un remerciement puis m'appuie sur la vieille boîte aux lettres pendant qu'elle remonte dans sa voiture et s'éloigne. J'attends qu'elle soit suffisamment éloignée pour me diriger vers l'espace entre les maisons et m'avancer lentement et péniblement vers la mienne dans la rue voisine, dans le quartier des maisons abandonnées. Je perds l'équilibre à quelques reprises, doit m'appuyer un certain nombre de fois contre un mur pour ne pas tomber et je réussis à rester sur mes deux pieds. J'arrive enfin chez moi et  je pousse la porte. Je fais quelques pas vers le canapé et m'effondre dessus sans adresser un regard à mon frère que je sais présent dans la maison. Je fermes les yeux et c'est à nouveau, le trou noir.

Jacob & Cassidy

Il fait noir. J'ai froid. Très froid. Je marches dans un endroit sombre et pourtant au loin, je vois une certaine lumière qui me pousse à continuer d'avancer. Dans cette direction,  je peux entendre des sons, des voix. Je crois. Je n'en suis pas certain. À vrai dire, je ne suis certain de rien. Je crois que j'ai peur. Mais ... C'est dur à dire. Je ne sens qu'à peine les membres de mon corps, comme si ils étaient tous engourdis ou paralysés, mais que j'arrive tout de même à les bouger comme je suis entrain de marcher vers le point de lumière.


La respiration de Sebastian s'est arrêté un court moment pendant que son frère et la femme qui l'a aider son entrain de parler. Soudainement, il se redresse en avalant une grande bouffée d'air, ouvrant grand les yeux.

Je suis assis sur le canapé. J'ai les yeux ouverts et pourtant, pendant quelques secondes, je ne vois rien. J'entends de plus en plus clairement la voix paniqué de Jacob qui me force à me rallonger. Encore mou de mon inconscience, je le laisse faire et tourne la tête vers lui. C'est comme si tout se passait au ralenti. Je lui fais un petit sourire jusqu'à ce que la vitesse normale de la vie revienne en même temps que la douleur de mon corps en entier. Ankylosé, meurtri, engourdi. Voilà comment je me sens. Ma bouche est pâteuse, ma respiration un peu difficile et ma vue est brouillée. Dans quel bordel me suis-je encore fourré ?