Plus je passais de temps en ville et moins je comprenais ce que j'y faisais encore. Les jours passaient les uns après les autres et se ressemblaient tous, sans la moindre exception. Je tournais en rond à en devenir totalement fou. Et j'étais pourtant encore là. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi. Ce n'était pas comme si j'avais pris la soudaine décision de me reprendre en mains. Parce que le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était vraiment pas le cas du tout. Je consommais toujours les mêmes merdes nuisibles pour la santé, sans l'ombre d'une hésitation. Sans vraiment me taper tout ce qui bougeait, j'avais eus quelques brèves aventures d'une nuit unique, de temps en temps. Et le temps passait comme ça. J'ignorais si Mandy avait trouvé un moyen de me surveiller ou non. Mais j'en doutais fort. En dix ans, j'avais appris à remarquer ce genre de chose là. Parce que ça pouvait vite donner lieu à une guerre sans merci quand c'était le cas. Oh, je ne disais pas que je lui déclarerais ouvertement la guerre non plus. C'était certain que non. Mais je n'étais pas certain de pouvoir le supporter bien longtemps. En tout cas, ce soir là comme bien souvent, ce fut un bar que je quittai assez tard dans la soirée. Je venais de m'enfiler de nombreux verres d'alcool et une dose de coke plutôt élevée. Et je tenais pourtant toujours sur mes pieds. C'était seulement la preuve que j'étais vraiment habitué à consommer toutes ces merdes depuis le temps. Et que ça n'avait plus grand mauvais effet sur moi. C'était une belle connerie ça d'ailleurs. Parce que je me pensais tout puissant et savais que j'aurais tendance à vouloir consommer encore plus. Mais c'était ce qui avait tué pas mal de personnes autour de moi. Alors je refusais de me faire avoir comme un con. Je me contentais donc toujours plus ou moins des mêmes doses. Même si l'euphorie semblait être moins puissante et durer moins longtemps. Surtout que j'étais revenu à Los Angeles et souffrais de ma vie actuelle. Pas vraiment ma vie en réalité. Plutôt de l'absence de Mandy dans celle ci. Mais je continuais de penser que c'était au mieux pour nous deux et ses proches. Alors je ne n'allais pas changer d'avis de sitôt. Jamais, même. Mais en parlant de Mandy ... Des claquements de talons sur le trottoir, me firent relever la tête. Et à la lumière que projetait un réverbère sur la rue, je la reconnu qui marchait droit dans ma direction sans m'avoir encore aperçu. Clope au bec, je profitai qu'elle n'ait pas encore levé la tête, pour disparaître dans une ruelle sombre et sans lumière. J'attendais simplement qu'elle soit passé, pour en ressortir et regagner mon logement, ni vu ni connu.

Encore quelques jours qui c'était écouler, j 'avais fini par ramener le carton que Lucas m'avais demander, mais en le laissant au gardien puisqu'il ne voulait pas me voir. De toute façon à chaque fois on se faisait plus de mal qu'autre chose. Celà m'avais fait beaucoup de mal, je n'avais plus rien qui lui appartenait ce qui était vraiment dire à surmonté. Puis se n'était toujours pas aussi calme dans ma vie , j'avais toujours cet inconnu qui me menaçais, j'avais toujours aussi peur de Marilyn qui faisait toujours partis de notre vie. Oui elle me faisait peur c'est comme ça. Je ne remettais pas du tout l'amour d'Alexandre en doute bien au contraire. Il m'aimait plus que tout et tout les jours il me le prouvait avec de belles attention, surtout depuis qu'il savait que je n'étais pas bien et qu'on me menaçait. Enfin ce soir je travaillais assez tard, j'avais pris beaucoup de retard et ça parce que je n'arrivais pas à me concentrer ,normal c'était toujours une mega tempête dans ma tête. J'envoyais plusieurs messages à Alexandre que j'allais rentré tard sinon mon patron allait me tué, j'avais même fini par l'aider ce qui le rassurais et moi aussi. Et alors que la nuit était tombé depuis un moment je finissais par rentré chez moi.J'avais envie de rentrer, de m'écrouler sur le lit et surtout dans les bras de l'homme que j'aimais. Je passais à côté d'une petite ruelle et d'un coup je sentais qu'on me suivait. J'allais beaucoup plus vite mais d'un coup on m'attrapait le bras pour m'emmener dans une ruelle noire ce qui me fis faire un cri de peur. Je me retrouvais face à un homme qui me plaquait contre le mur, j'allais pour crier mais il bloquait sa main sur ma bouche ce qui me faisait trembler de partout alors que je l'entendais parler, sa voix était claire, une belle blonde n'avait pas à se balader toute seule, ça donnait beaucoup trop d'envie. J'essayais de me défendre en le frappant, mais il faisait le double de moi et avait beaucoup plus de force.

A croire que le destin s'acharnait contre moi, pour ainsi mettre Mandy sur ma route. Pour le coup, je m'en serais bien passé. Ce n'était pas que je souffrais au simple fait de la voir non plus. Simplement, je ne voulais surtout pas la croiser. Ca par contre, ça risquait de s'avérer très douloureux. J'évitais donc consciencieusement de la croiser ou que ce soit. Et elle avait, fort heureusement, respecté mon désir de ne pas se voir quand elle m'avait apporté le carton qui contenait nos dernières affaires. Nos albums photo traînaient sur un bureau nouvellement acheté, dans la pièce principale. Nos souvenirs et bibelots en tous genre, avaient trouvé leur place dans la même pièce et semblaient donner un minimum de vie à mon appartement. Quant à mes vêtements, ils étaient rangé dans ma chambre. Même si je ne risquais pas de les reporter, pour plusieurs raisons. J'étais tranquillement dans une ruelle à attendre que Mandy passe, ce qu'elle fit, quand je l'entendis accélérer soudainement le pas. J'aurais certainement pu penser qu'elle avait juste senti ma présence, si un type n'était pas passé à son tour devant ma ruelle, marchant à pas de loup et semblant bel et bien la suivre. Je me tendis et m'approchai de la rue pour les suivre du regard. Bientôt, l'homme l'embarqua dans une ruelle. Mon sang ne fit qu'un tour. Je comprenais mieux pourquoi le destin m'avait foutu sur la route de Mandy. Après un grommellement, je m'approchai et m'arrêtai dans l'intersection, regard rivé sur le spectacle qui me donnait des envies de meurtres. "Tu ferais sans doute mieux de la lâcher. Maintenant !" Lâchai-je froidement, avant d'enfin laisser tomber ma clope à terre et l'écraser de mon talon. Evidemment, l'homme ricana. Et sous mon regard froid, il laissa même l'une de ses mains dégueulasses, traîner sur le corps de Mandy. Très bien. Il l'aurait voulu. Je m'approchai, enroulai un bras autour de son cou et attrapai son bras de ma main libre pour le tirer franchement dans son dos. Ce qui eut le don de lui arracher un bref cri de douleur et de libérer totalement Mandy. Je le fis reculer de plusieurs pas, avant de le libérer. Evidemment, plutôt que de partir sans demander son reste, il se retourna vivement pour me flanquer un coup. Que j'évitai sans difficulté. Ainsi que le suivant. Et puis le suivant. "Arrête, tu vas te faire mal voyons." Lâchai-je avec une ironie mordante. Avant d'attraper son bras qu'il balançait pour la énième fois dans ma direction, et de lui flanquer un coup de genou dans le ventre, qui eut le don de lui couper le souffle. Avec un soupir, je le poussai d'un vif coup de pied et le regardai tomber, sans afficher la moindre émotion. "Si tu tiens à ta vie, tu ferais maintenant mieux de t'arrêter là."

Il ne voulait plus me voir donc j'avais décidé d'obéir à sa demande, je ne voulais pas qu'il souffre encore à cause de ma présence chez lui. Donc au moins je déposais le carton et ensuite je rentrais. J'avais fini par dire à Alexandre que Connor était de retour et donc je m'étais dit que je ne verrais plus Connor, je ne voulais qu'Alexandre commencer à s'inquiéter pour nous alors qu'il n'y avait pas de raison, bien au contraire, j'aimais Alexandre et je voulais être avec lui. En tout cas en parlant du travail je lui envoyais un message, toujours pour le rassurer et je longeais les rues tranquillement mais d'un coup je me retrouvais à plaquer contre le mur dans une ruelle si sombre. Je voulais crier, mais l'homme me bloquait en faisant un sourire. Tout de suite je paniquais en essayant de m'enfuir, mais son corps contre le mien était beaucoup plus imposant et je n'arrivais plus à bouger. Et d'un coup j'entendais une voix ce qui me faisait sursauter, ce n'était pas n'importe laquel, celle de Connor, qu'est-ce qu'il faisait là. Normalement je ne voulais pas le croiser, mais là au plus profond de moi j'étais heureuse. Je lisais dans son regard qu'il n'était pas du tout content et que l'autre homme allait devoir me lâcher mais il faisait tout le contraire. Je sentais sa main se poser sur mon corps ce qui me dégoutait. Encore une fois j'essayais de me pousser sur le côté, mais je n'y arrivais pas, je voulais tellement qu'il me lâche. Connor se rapprochait de nous et il attrapait l'homme pour le reculer de moi. Je me poussais sur le côté en tremblant de partout. Il savait se battre et surtout se défendre. Je sursautais alors que je le voyais essayer de frapper Connor mais celui-ci l'évitait. Je prenais mes distances en restant contre le mur en les regardant. Je sursautais à chaque coup, même ceux que Connor donnait. Mais l'homme n'avait pas l'air de vouloir partir et il essayait de se défendre à la fois avec des mots en nous insultant et en essayant de revenir en le provocant. Alors lui il ne tenait pas du tout à la vie, je lisais bien la colère dans les yeux de Connor et vu ce que j'avais appris sur ses 10 années, j'avais un peu peur. Je disais doucement en venant lui dire "Connor... C'est bon partons" Je ne voulais pas plus, je souhaitais juste partir de cet endroit et rentrer chez moi.

J'étais énervé à un point tel, que rien n'aurait pu me faire entendre raison à l'instant présent. Surtout pas alors que l'homme continuait de me provoquer en jurant comme pas possible et en tentant de me donner des coups. J'avais pourtant le dessus puisque j'étais assez agile pour éviter ses coups et assez entraîné pour les lui rendre de façon plus forte et mieux placée. Et pourtant, il continuait. Encore et encore. Il s'épuisait bien plus que moi. Plus je tentais de lui faire comprendre qu'il était en train de risquer sa vie, plus il continuait. Décidément, en voilà un qui ne tenait pas à la vie. La voix de Mandy me rappela juste un peu à l'ordre. Assez pour que je soupire et recule d'un pas. Je lui lançai un bref regard alors que j'étais maintenant à sa hauteur. Mais du coin de l'oeil, je vis l'homme tenter un nouveau coup. Je me baissai au dernier moment pour l'éviter. Mais son poing rencontra vivement le visage de Mandy. Cette fois c'était trop. Je ne perdis pas de temps et fonçai droit sur l'homme, le faisant tomber à terre. A califourchon au dessus de lui, je lui flanquai mon poing dans la gueule, une fois, deux fois, trois fois. Il tenta de se débattre et parvint à me pousser à un moment donné. Le temps pour lui de se relever en titubant. Mais je n'en avais pas terminé avec lui. L'attrapant par le col de son vêtement, je le plaquai contre le mur et lui flanquai de violents coups de poings à des endroits stratégiques. Il en perdit le souffle et quand il commença à cracher du sang, je lui tournai la tête, main sur la gorge, pour ne pas être tâché par sa saleté. Je le lâchai et le laissai tomber à terre, à bout de souffle et suffoquant. Et sans la moindre émotion, m'approchai de lui pour presser mon pied contre sa gorge, de sorte à l'étrangler. Regard rivé sur son visage, j'appuyais toujours plus fort et il n'avait plus guère la force de se débattre. Il grogna vainement. Je ne l'entendais plus. J'avais juste envie et besoin de le tuer. Un besoin qui ne me quittait plus vraiment depuis plusieurs années maintenant. Je n'étais plus capable de me raisonner. Pas même de penser à Mandy qui se trouvait à quelques pas de là et assistait à la scène.

Les bagarres n'avaient jamais été mon turc, je n'aimais pas ça et à chaque fois ça me faisait peur. Mais là j'étais encore un peu sous le choc, je restais contre le mur alors que je me demandais qui était cet homme et surtout qu'est-ce qu'il me voulait. Est-ce qu'il voulait seulement s'en prendre à moi sans réelle raison ou c'était ce cupidon qui me l'envoyait pour s'en prendre à moi et donc me faire peur. Je finissais tout de même par réagir quand je commençais à voir que Connor perdait tout contrôle sur lui et cet autre homme qui ne voulait pas lâcher l'affaire. Je me rapprochais un peu pour demander à Connor d'arrêter, j'avais envie de rentrer maintenant de peur qu'il aille beaucoup trop loin et je ne voulais surtout pas assister à ça. Je relevais le visage vers lui, il devait lire dans mes yeux que j'avais peur et que je voulais partir, j'espère qu'il allait comprendre. Je me rapprochais de lui et avant que je ne puisse dire quoi ce soit, d'un coup je sentais un coup sur mon visage.Je faisais un cri alors que je tombais par terre. Je passais ma main sur mon visage et surtout sur ma lèvre qui était ouverte, je grimaçais en sentant du sang coulé, il ne m'avait pas du tout loupé. Je me relevais doucement alors que je voyais d'un coup Connor hors de contrôle, il allait le tuer s'il continuait comme ça. J'arrivais à lui en posant mes mains sur son torse pour le poussé contre le mur. "Connor arrêté tu vas le tuer..." Je savais qu'il ne supportait pas qu'on me touche, le Connor que je connaissais c'était la même chose, là il perdait totalement le contrôle. "Ne fait pas ça... S'il te plaît..." Je grimaçais en passant ma main sur ma lèvre qui gonflait, je continuais de grimacer.

Rien n'aurait pu me raisonner en cet instant. Vraiment rien ... A part Mandy elle même. Et elle fini par me rappeler sa présence, quand elle vint m'arrêter en posant ses mains sur mon torse. J'étais dans un tel état de rage, que je n'eus aucune réaction à ce contact, alors qu'en temps normal j'aurais reculé. Voir, j'aurais frappé si ça avait été quelqu'un d'autre qu'elle. Mais c'était Mandy. Et pour elle, je devais retrouver un semblant de contrôle. Je gardais pourtant le regard rivé sur l'homme à moitié inconscient par terre et occupé à cracher du sang, alors que mon dos rencontrait doucement le mur. J'avais la respiration saccadée et le coeur qui battait la chamade. J'avais une furieuse envie d'ôter la vie. La sienne, évidemment. pas celle d'un parfait innocent qui rencontrerait par hasard mon chemin. Mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas choquer Mandy. Elle devait déjà avoir bien du mal à me voir dans un tel état. Déjà avant, j'étais assez bagarreur. Mais pas à un tel point. Même quand il était question de réagir parce que quelqu'un lui faisait du mal, je n'allais pas jusqu'à vouloir tuer. Jamais. Mais cette fois, l'envie était vraiment très vive. Je soufflai un bon coup et sans la regarder, m'éloignai d'elle pour revenir près de l'homme. Plutôt que de l'achever une bonne fois pour toute, je lui fis les poches. Un peu d'herbes que je glissai dans ma poche, quelques billets qui suivirent le même chemin et je lui balançai le reste de ses affaires à la tronche. "T'as du bol ce soir. Espérons que tu ne recroises pas ma route." Lâchai-je froidement, avant de rejoindre Mandy et m'arrêter devant elle, mon regard se posant sur sa lèvre fendue et sa joue rougis. "Tu devrais soigner ça avant que ça n'empire." Commentai-je sur un ton presque calme à nouveau.

Je ne m'attendais pas du tout à devoir le maitriser, surtout après ce qu'il venait d'arriver. Je pensais que je serais resté bloqué contre le mur à trembler de partout ou encore rester par terre quand l'autre homme venait me frapper, un coup mal placé, je savais que ce n'était pas moi qui étais visé et je n'aurais surement pas dû intervenir, mais je ne voulais pas voir Connor prendre d'autres coups comme ça. Et maintenant je venais le pousser contre le mur doucement mais avec assez de force car il était fort et énervé. Je le regardais en lui demandant d'arrêter avec un regard qui le suppliait et le sien était rempli de colère et de haine envers cet homme. Je ne savais pas trop quoi lui dire de plus pour qu'il arrête. J'étais déjà surprise de le voir, est-ce qu'l m'avait suivi? Non encore une fois j'avais faux, je devais me faire de faux espoir. il n'était pas là maintenant, il devait surement se balader et faire je ne sais quoi. Il prenait sa vie en main et au moins je savais qu'il était encore là, il n'avait pas déménagé. Et j'avoue que j'étais heureuse de le voir, au moins il venait me défendre même si je voyais un tout autre visage de lui, il perdait vraiment le contrôle. Je le voyais se rapprocher de l'homme alors qu'il ne m'adressait pas un seul mot. Je pensais qu'il allait l'achever mais non, il venait vider ses poches en revenant contre le mur. Je voyais l'homme cracher du sang, je n'avais aucune pitié pour lui bien au contraire, il l'avait bien cherché et plusieurs fois Connor lui avait dit de ne pas revenir à la charge et il était revenu. L'homme ne lui disait rien, de toute façon il avait l'air d'avoir aucune force, Connor l'avait vraiment frappé où il fallait. Je continuais de trembler un peu alors que je pensais que Connor allait partir, mais non il venait me rejoindre. Je levais la main vers ma lèvre et ma joue qui me faisait grimacer car ça me faisait mal. "Euh et avec quoi? Je n'ai jamais reçu de coup?" Je me disais que si Alexandre me voyait comme ça, il allait tout de suite paniquer ce qui serait un peu normal.

C'était vraiment parce que Mandy était là que je me devais d'arrêter et retrouver le contrôle de moi même. Elle n'était pas faite pour assister à pareil spectacle et je ne le savais que trop bien. Je ne voulais pas la choquer. Ce devait être déjà assez difficile pour elle, de voir un truc pareil. Inutile d'en rajouter en allant bien trop loin. Mais c'était dur, bordel ! J'avais sérieusement envie de le tuer pour de bon ce gars. C'était la seule chose qu'il méritait. Et je ne doutais pas qu'une fois qu'il serait remit des coups que je venais de lui porter sans une ombre d'hésitation, il recommencerait à faire ce genre de truc à d'autres femmes. Il risquait surtout de croiser ma route à moi. Et dans d'autres circonstances, je n'aurais pas autant d'hésitation que ce soir et sans doute qu'il venait bel et bien de signer son arrêt de mort. Et ce, sans le savoir. Mais dans l'immédiat, mon attention était à nouveau portée sur Mandy qui attendait un peu plus loin. Devant la vision de sa joue et sa lèvre abîmées, je lui fis remarquer qu'il fallait soigner ça. Je soupirai à sa réponse et après une hésitation, haussai les épaules. "Tu n'as qu'à passer chez moi. Je suis habitué à ce genre de blessure." Remarquai-je avant de lui tourner le dos pour m'éloigner. Qu'elle me suive ou non, c'était son choix. On venait de se recroiser alors je n'étais plus à ça près. Même si j'avais prévu de ne pas la revoir de sitôt. Tant pis. C'était le destin qui avait un drôle d'humour. Et nous, en face de ça, on ne pouvait rien faire d'autre que subir sans trop se plaindre. Alors oui, on n'était plus à ça près. Et puis une part de moi se réjouissait de passer encore un peu de temps avec elle.

Je n'avais jamais vu Connor aussi en colère, c'était tellement étrange pour moi et ça me faisais encore pus peur. Je savais bien qu'il ne me ferait jamais rien, du moins physiquement et le coup que j'avais reçu n'était pas de sa faute, bon normalement ça aurait été pour lui, mais non c'est moi qui l'avais reçue comme une idiote, j'aurais dû éviter ce coup, maintenant je n'osais même pas voir ma tête. Heureusement le fait que je l'ai poussé contre le mur l'ava persuadé à s'arrêter. Bon il avait tout de même vidé les poches de l'homme et je m'en fichais pas mal. Tout ce que je voulais c'était qu'il ne le tue pas, du moins pas devant moi et si j'apprenais qu'il était mort quelques jours plus tard, je n'aurais aucune pitié et je ne chercherais même pas à savoir qui aurais fait ça. C'était un monstre, je savais qu'il serait capable de faire du mal à une autre personne. Demain j'irais souvent voir la police pour porter plainte, je regardais l'homme en enregistrant chaque coin de sa peau, une marque pour le retenir et pour pouvoir bien le décrire à la police. En attendant je regardais Connor qui regardait mon visage et peut-être qui s'inquiétait un peu.
Enfin je ne savais pas, mais il voulait que je me soigne. Pour ensuite me proposer de venir chez lui. Je voulais faire arrêter le saignement avant de rentrer. "Euh d'accord... Merci." Il sortait de la ruelle, je venais le suivre en croisant les bras en continuant de trembler un peu, j'étais encore un peu sous le choc donc je venais me mettre près de lui en me sentant un peu plus en sécurité. Je prenais mon téléphone pour envoyer un message à Alexandre en lui disant que j'aurais un peu de retard et qu'il ne devait surtout pas s'inquiéter. Je reportais mon attention à Connor qui semblait s'être calmé un peu. "Merci beaucoup d'être venue m'aider."

Alors que j'étais en train de m'éloigner dans la ruelle pour regagner la rue principale, Mandy fini par me rejoindre assez rapidement, bras croisés sur la poitrine. Je tournai la tête vers elle, avec l'intention de lui proposer ma veste en la voyant frissonner, quand je la vis envoyer un message. Oui en fait non, tant pis pour elle si elle avait froid ou autre. Son mec se chargerait de la rassurer quand elle serait rentrée. Parce que je ne doutais pas qu'elle était en train de le prévenir qu'elle allait rentrer un peu plus tard. Je pinçai les lèvres, un sourire ironie et sans joie sur le visage. "C'était aussi une bonne façon de me défouler un peu." répondis-je sans grande émotion quand elle me remercia. Je l'avais fais plus pour elle que pour moi, c'était évident. Mais mon besoin de lâcher un peu tout ce que je contenais en moi, m'avait aussi poussé à aller aussi loin. Et je ne le regrettais pas. Je ne pouvais pas regretter ce genre d'agissement. Jamais ! Bon, j'avais un peu mal aux poings à cause des coups que je lui avais flanqué à ce type. Mais ce n'était rien. J'étais habitué à ces douleurs et petites plaies là. Oh, ma peau ne se joignait jamais tout à fait. Mais je n'en souffrais pas non plus. "Si tu portes plainte, évite de me citer s'il te plait. J'aimerais éviter d'être confronté aux flics." Demandai-je tranquillement, alors qu'on arrivait devant mon immeuble dans lequel j'entrai à pas tranquilles. Un bref salut en direction du gardien de nuit et je m'approchai de l'ascenseur. Une fois à l'intérieur en compagnie de Mandy, j'eus une hésitation. Merde. Tous nos souvenirs étaient maintenant étalés dans mon appartement, lui apportant un semblant de vie. Et je tentai pourtant de faire mine de rien, quand on y entra.

Je trouvais que ce n'était pas une si bonne idée de venir le rejoindre chez lui pour me faire soigner. Mais je ne voulais pas rester toute seule dans cette ruelle, certes cet homme était couché par terre et il n'était pas près de se relever, mais il pouvait y en avoir d'autre homme et cette fois Connor ne serait pas là pour me sauver. Une chose était sûr, c'était la dernière fois que je rentrerais chez moi à pied. Et pourtant d'habitude j'aime ça, ça me permet de prendre l'air un peu et de me vider la tête après une journée de travail. Mais maintenant je rentrerais en voiture. Pour le moment j'envoyais un message à Alexandre, je savais qu'il allait paniquer, normalement j'aurais déjà dû rentré à la maison. Donc je préférais le rassurer sans lui dire exactement ce qui m'était arrivé, je le connaissais, il serait tout de suite sorti de la maison pour venir me chercher et ça aurait surement pu être lui qui aurait achevé l'autre homme, donc je ne préférais pas ça. "Je t'achèterais un punching ball si tu veux, ça apporte un peu moins d'ennuis." Je devais bien le remercier quand même pour ce qu'il avait fait. En tout cas j'avais vu un autre visage de lui qui m'avait fait peur. Il avait vraiment changé et ce n'était pas facile de voir ça. Mais je n'allais pas m'en plaindre, au moins il n'avait aucune blessure. Je croisais les bras alors que j'avais un peu froid, surement encore sous le choc. Je marchais donc tranquillement en réfléchissant à quoi faire le lendemain, porter plainte oui, on devait arrêter ce genre de personne."Comment tu sais que je vais porter plainte? Et je l'explique comment l'état du corps de l'autre? Je ne pense pas que je peux dire que c'est moi qui l'ai fait." Je ne citerais peut-être pas son nom s'il ne le voulait pas. Je restais silencieuse dans l'appartement mais une fois arrivé chez lui je restais surprise, il y avait de nouveau meuble et objet surtout. Des objets que je connaissais, je me rapprochais doucement d'eux avec une main tremblante, il avait tout gardé, les albums photo et nos souvenirs. Pourquoi ne pas les avoir laissé dans le carton? Je me retournais en regardant Connor surprise.

Après qu'elle m'ait remercié pour lui avoir porté secours comme je venais tout juste de le faire, je lui appris que c'était également une bonne façon pour moi de me défouler un peu. Le fait est que j'étais sacrément en manque d'adrénaline et que ça ne pouvait donc pas me faire le moindre mal de cogner dans quelqu'un. Enfin si, un peu mal aux mains. Et vachement mal pour l'autre. Mais sinon ça allait. J'avais été entraîné à me battre pendant ces dernières années. C'était donc devenu un jeu d'enfant, de faire face à quelqu'un qui ne faisait rien d'autre que cogner dans le vide, sans la moindre technique. C'était un peu plus compliqué quand l'autre savait également se battre. Mais c'était incroyablement bon pour moi. Non pas que j'aimais avoir mal. Mais les défis de ce genre, j'adorais ! "Pas la peine, je viens tout juste d'investir pour emménager une pièce exprès chez moi. J'aurais du préciser : ça fait un bien fou de se défouler sur quelqu'un." Répondis-je toujours sur la moindre émotion. Comme s'il n'y avait rien de bizarre dans le fait de se défouler sur une personne. De toute façon, maintenant plus que jamais, je me foutais bien de ce qu'elle pouvait penser de moi et de l'homme que j'étais devenu. C'était ainsi. Je ne pu m'empêcher de sourire légèrement en coin, quand elle me demanda comment je savais qu'elle allait porter plainte. Allons bon. Elle semblait ignorer que fut un temps, j'étais la personne qui la connaissait le mieux. Mais c'était terminé ça .Et à cette pensée, mon sourire s'estompa. "Parce que tu n'as pas tant changé que ça." Soupirai-je en enfouissant mes mains dans les poches de mon pantalon. "Tu n'as qu'à dire qu'un illustre inconnu que tu n'as pas réussis à voir à cause de l'obscurité, t'as porté secours." Ajoutai-je en haussant les épaules. Je m'en foutais de ce qu'elle dirait, tant que ça ne me retombait pas dessus. D'autant plus que je n'étais pas certain de laisser la vie sauve à ce type, encore bien longtemps. Une fois que nous pénétrâmes dans mon appartement, je regrettai de l'avoir amené là. Elle allait voir tous nos objets et comprendre que j'avais une étrange façon d'oublier notre passé commun et de passer autre chose. Puisque je ne le faisais tout simplement pas. Et en effet, elle ne tarda pas à s'approcher de l'un des meubles qui contenait l'un de nos quelques souvenirs communs. Sous son regard surpris, je crispai les mâchoires et sans un mot, lui tourner le dos pour filer dans la salle de bain. Avec des mouvements secs, je récupérai la trousse de secours avant de revenir dans le salon et la balancer sur la table basse. J'allais ensuite préparer une poche de glace pour sa joue, du côté de la cuisine.

Je ne pouvais que le remercier après ce qu'il venait de faire, au lieu de passer son chemin quand il m'avait vu, il avait plus gardé l'oeil sur moi et il était ensuite venu me défendre. Au moins ça prouvait qu'il tenait à moi quand même, du moins un peu. Et surtout il ne m'avait pas laissé toute seule dans cette ruelle après s'être défoulé, non il m'avait dit que je devais me soigner pour ensuite me proposer de venir chez lui alors que normalement il ne voulait plus avoir un seul contacte avec moi. Donc à quoi bon le suivre, peut-être parce que je voulais vraiment me soigner et voir s'il allait bien. Souvent on sait comment va un homme quand on voit l'état de son appartement, donc j'aurais ma réponse. Je tournais le visage vers lui surprise quand il venait m'en dire plus, ça prouvait encore plus qu'il voulait rester ici, il n'allait pas partir, il commençait à meubler son appartement, le sien et donc commençait une nouvelle vie. "Une nouvelle pièce, il y a quoi dedans? Machine de sport et compagnie. Je crois que tu es assez baraqué et assez fort... Et oui frapper quelqu'un doit faire du bien parfois." Oui tout comme moi, parfois j'avais envie de frapper certaines garces quand elles me cherchaient. Mais bon, je ne savais pas me battre et encore moins me défendre. Peut-être que je devrais prendre des cours de défense après un tel événement, je ne voulais pas que ça se reproduise, car la prochaine fois peut-être que personne ne sera là pour me défendre. Je ne voulais pas penser à une autrefois, je le suivais pour vouloir jusque chez lui tout en continuant de parler, je faisais un sourire alors qu'il devinait mes intentions.Il me connaissait toujours autant par coeur, c'était frustrant alors que moi j'avais l'impression de ne plus le connaitre. "Ce n'est pas juste que tu me connaisses toujours autant par coeur... Et tu as toujours les mots. D'accord je ne dirais rien. Mais pour moi se sera toujours toi qui m'auras sauvé. Donc merci..." On arrivait enfin dans son appartement, je pensais retrouver l'appartement de la dernière fois, enfin sans cette garce qui était sortis de sa chambre. Mais non c'était avec surprise que je retrouvais nos affaires disposer un peu partout, surtout sur ce bureau. Je m'en rapprochais en regardant nos affaires que je n'osais même pas toucher. Et pourtant en voyant l'album photo je retrouvais des souvenirs. Je sursautais alors que j'entendais un bruit sourd, il venait de lancer la sacoche de secours sur la table basse. Je soupirais alors qu'il semblait en colère. Je venais m'asseoir sur le canapé en ouvrant la trousse, j'attrapais un miroir et je grimaçais en voyant mon visage. "Il ne m'a pas loupé."

Je ne savais pas vraiment pourquoi je venais de lui proposer de passer chez moi, pour qu'elle soigne ses petites blessures. Ce n'était rien de grave, bien sûr. Mais mieux valait s'en occuper avant que ça ne gonfle. Ce serait dommage tout de même. Et puis son mec s'inquiéterait plus encore que si on limitait les dégâts avec un peu de glace. "Quelques machines de sport et un sac de sable, bien sûr." Lui répondis-je sur un ton presque amusé, avant de hausser les épaules. "Que je sois fort et baraqué ou je ne sais trop quoi, ne change rien au fait qu'une salle comme ça est une bonne chose. Histoire de s'entretenir." Ajoutai-je simplement, avant de soupirer quand elle me remercia une nouvelle fois. Ce n'était pas utile qu'elle le fasse. J'avais fais ce que je pensais normal de faire. je l'aurais sans doute fait pour une autre femme aussi. Même si ce coup ci, ça aurait exclusivement été pour me défouler. Et non pas par besoin ou envie de secourir la jeune femme. Je n'étais pas un héros et je ne recherchais pas la reconnaissance de qui que ce soit, pour sûr. Et maintenant moins que jamais même. Il suffisait de voir les affaires louches dans lesquelles je trempais depuis quelques temps, pour le comprendre d'ailleurs. "Ca pose problème que je te connaisse toujours par coeur ?" Soupirai-je sans trop savoir comment j'étais supposé prendre ses paroles. J'ignorais si ça l'agaçait ou non. Mais ce n'était pas un choix. J'aurais bien aimé avoir tout oublié d'elle et de nous. Ainsi, je serais moins en train de souffrir à l'heure actuelle. Une souffrance que j'empirais plus encore en étalant nos souvenirs communs, dans mon appartement. L'amener ici et lui montrer tout ça, était vraiment une très mauvaise idée et je le regrettais. Je lui fus presque reconnaissant de ne pas faire de commentaire, même si elle semblait bien surprise de retrouver tout ça chez moi. Je vins m'installer à ses côtés avec la poche de glace, quand elle fut installée sur le canapé. "Tu es toujours aussi j..." Commençai-je avant de refermer la bouche aussi sec. J'étais incapable de retenir mes mots décidément. "Ferme les yeux !" Lui ordonnai-je avant de poser doucement la poche de glace sur sa joue. Bon ok, le coup de fermer les yeux, c'était surtout pour ne pas rencontrer son regard alors que j'étais aussi proche d'elle. "Tiens la." Lui demandai-je plus doucement, avant de récupérer une compresse sur laquelle je mis un peu de désinfectant, pour venir nettoyer sa lèvre.

Je n'avais pas trop le choix que le suivre jusque chez lui, un chemin que je connaissais par coeur. Combien de fois je me suis retrouvé devant chez lui quand je marchais dans la rue sans savoir quoi faire. Je me disais que si j'étais là c'était pour voir s'il était toujours là, s'il n'avait pas vendu son appartement pour vivre autre part maintenant. Une chose que j'aurais beaucoup de mal à supporter. Mais non à chaque fois je voyais son appartement, il était toujours là mais je ne montais pas en haut, je ne préférais pas de toute façon puisqu'il ne voulait pas me voir. Je comprenais mieux maintenant pourquoi il ne voulait pas que je lui offre un sac de sable puisqu'il allait en avait déjà un dans sa salle de sport. Un mec tout craché , ça ne m'étonnait pas. À toujours vouloir prendre soin de lui. Enfin je ne me rendais compte qu'après que je venais de lui dire qu'il était baraqué et c'était vrai, bien plus baraqué qu'avant. "Hum vu la taille de ton appartement tu peux t'offrir ça oui. " Et j'avais envie de rajouter le fait que ça voulait dire qu'il restait ici. Mais je n'avais pas envie de le braquer, autant allé chez lui, me soigner et ensuite je rentrerais à la maison pour retrouver les bras d'Alexandre. Je tournais le visage vers lui quand il me demandait si c'était un souci qu'il me connaît toujours par coeur. Je passais ma main dans mes cheveux un peu mal à l'aise. " Tu m'as toujours connu par coeur ce qui n'était pas juste puisque je ne pouvais pas rien te caché. Ce n'est pas un souci... Ce n'est pas juste c'est tout, même après 10 ans."C'est vrai que plusieurs fois j'avais eu envie de lui cacher quelque chose, mais non il trouvait toujours ce qui me trottait dans la tête. Enfin maintenant qu'on était dans sa chambre s'était redevenu assez tendu entre nous. Normal je ne m'étais pas préparé à tomber sur toutes ses affaires. Mais pour une fois je n'osais pas lui en demander plus, surtout sur le pourquoi il était sorti tout ça du carton. Mais je préférais aller sur le canapé en soupirant en voyant mon visage. Il ne terminait pas sa phrase ce qui me faisait soupirer. Je baissais les yeux ne sachant pas quoi rajouter. Bizarrement je venais fermer les yeux sans réfléchir, mais pourquoi fermé les yeux, je ne comprenais pas. Mais j'acceptais tout de même. Je grimaçais en sentant la poche de glace sur ma joue. " Toi qui t'y connais, au bout de combien de temps je vais retrouver un visage normal? Car non, il n'est pas joli." Je gardais les yeux fermés alors qu'il nettoyait ma lèvre ce qui me faisait toujours faire des grimaces.

Je ne réagissais même pas à ses paroles concernant le fait que j'étais plus baraqué ou je ne savais trop quoi. C'était un fait. Et c'était dit de façon désintéressé alors à quoi bon faire la moindre remarque ? Par le passé je l'aurais sans doute taquiné. Là ... Là non. Je ne voulais pas renouer le moindre lien avec elle. Parce que souffrir, ça allait bien cinq minutes. "Parce que tu ne me connaissais pas tout autant à l'époque, peut-être ?" Soupirai-je en me faisant remarquer que ce n'était pas juste. Alors qu'il me semblait bien qu'elle aussi me connaissait par coeur à l'époque. Enfin, à moins que je ne me sois planté. Mais de mémoire, c'était bien le cas. Et c'était ce qui avait donné lieu à une relation aussi forte entre nous. Une relation aujourd'hui morte pourtant. Ce qui était plutôt logique vu que j'avais changé du tout au tout et qu'elle était maintenant avec un homme qui, sans doute, lui correspondait davantage à l'heure d'aujourd'hui.  Quand enfin je pris place à ses côtés pour soigner ses légères blessures, je du bien admettre que j'étais assez surpris de la voir fermer les yeux sans l'ombre d'une hésitation. Comme si elle était encore en confiance avec moi. Est-ce que c'était possible ? Etrange pensée. J'étais tout sauf un homme de confiance à l'heure d'aujourd'hui. J'étais incontrôlable et instable. Et elle avait déjà pu s'en rendre compte. Pas plus tard que quelques minutes plus tôt encore, alors que j'avais faillis tuer un type sous ses yeux. Qui l'avait mérité bien sûr. Mais ça ne changeait rien au fait que j'avais faillis le tuer parce que j'avais perdu les pédales. "Il est toujours joli. Juste ... un peu différent." Ne pus-je m'empêcher de plaisanter assez soudainement. Peut-être que le fait qu'elle ait les yeux fermés, me libérait un peu et me soulageait. Elle ne voyait ainsi pas le sourire léger qui flottait sur mes lèvres alors que j'étais en train de nettoyer doucement sa lèvre. "Ta pommette n'enflera pas grâce à la glace mais sera colorée pendant une bonne semaine voir deux. Avec un peu de chance, elle restera rouge. Sinon, tu auras un bleu et là, ça durera un peu plus longtemps." Lui indiquai-je en laissant mon regard courir sur son visage. "Pour ta lèvre, c'est qu'une question de jours, si tu fais attention à ne pas la rouvrir. Evite les baisers trop passionnés." Lâchai-je ensuite sur un ton narquois. Ca avait été plus fort que moi. Tant pis. "Garde la glace sur ta joue. C'est bon pour ta lèvre." Ajoutai-je en me détournant et en me levant pour ranger un peu le tout.

Je ne pouvais pas dire le contraire, il était baraqué même si je ne l'avais pas vu nu et de toute façon je ne voulais. Pas qu'il ne m'intéressait pas, mais maintenant j'avais Alexandre dans ma vie, donc voir Connor nu serait assez mal vu. Mais je voyais qu'il avait pris du muscle et ça avait l'air de servir vu comment il savait si bien se défendre et il voulait encore faire du sport avec sa nouvelle salle emménager chez lui. En tout cas il me connaissait toujours aussi bien puisqu'il savait ce que j'allais faire ce qui me surprenait sur le coup. Même après 10 ans il le savait alors que moi j'étais totalement perdu maintenant. "Ah si à l'époque je te connaissais par coeur, mais tu arrivais plus à tenir alors que moi tu avais juste besoin de me faire ton petit regard pour que je craque. Enfin maintenant j'ai du mal à savoir, tu as changé. " Je ne le connaissais plus comme avant, c'était peut-être mieux, enfin ça me perturbait un peu car je ne savais pas du tout quoi penser et surtout à quoi il pensait, enfin même avant je n'arrivais pas à savoir ce qu'il pensait. Mais bon je le laissais me soigner et je finissais même par fermer les yeux, je ne savais pas du tout pourquoi j'agissais comme ça avec lui. À quoi bon fermait les yeux alors que les blessures étaient plus basses? Enfin à quoi bon lui poser des questions, je ne voulais surtout pas le braquer. Donc je le laissais faire en fermant les yeux alors que j'avais fini par me calmer, je ne tremblais plus et je n'avais plus peur, ici je savais que je ne risquais rien. Je tenais la poche de glace qui anesthésiait ma blessure au niveau de la joue mais sa me faisais grimacer quand. Je faisais un petit sourire touché quand il me disait que j'étais toujours joli, ça faisait plaisir quand ça sortait de sa bouche. " Ah bah oui différent avec ses blessures. Mon pauvre visage, je vais avoir du mal à le cacher." Je faisais un petit sourire alors que la tension retombait un peu. J'ouvrais les yeux quand il me disait pour combien de temps j'allais avoir ça. " Deux semaines voire plus? Ohhh non, je ne veux pas. Ils vont tous me regarder et me poser des questions encore et encore. " Je levais les yeux au ciel en refermant les yeux, il était proche de moi et je n'osais pas croiser son regard. Je faisais un petit rire et une grimace quand il me parlait de baiser passionnés. " Je pense que rire aussi n'est pas bon. Pour les baisers hum je vais faire mon possible." C'est vrai que souvent le rigolaient donc ça allait être dure de me retenir. Quand je le sentais se lever j'ouvrais les yeux alors que je restais assise en gardant la poche de glace. Au bout de quelques secondes je me levais en regardant la vue qui m'impressionnait toujours, une grande baie vitrée vraiment magnifique. " Tu as vraiment une super vue de là. " Je marchais un peu en arrivant devant nos souvenirs, c'était vraiment étrange de les voir. Au moins il ne les avait pas jeté ce qui me rassurait.

Je n'aimais pas mentionner le passé avec Mandy. Et c'était pourtant bien ce que j'étais en train de faire. Parce que je venais de confirmer le fait que je la connaissais toujours par coeur, comme c'était le cas dix ans plus tôt. Et oui, en effet, maintenant elle ne pouvait plus lire en moi comme dans un livre ouvert, puisque j'avais radicalement changé. "Et c'est pour le mieux." Soupirai-je en mentionnant le fait que j'avais changé. Quoi que même si j'étais revenu en étant exactement le même que dix ans plus tôt, ça n'aurait rien changé au fait que tout était fini entre nous. Son Alexandre avait été là pour l'aider quand j'avais disparu. Elle avait été là pour lui quand lui même avait perdu celle qu'il aimait. Ah voilà qui était pratique. Sourire cynique aux lèvres, je la guidai directement chez moi. Une fois là, j'eus bien du mal à ne pas la rassurer sur son visage tuméfié, alors qu'elle doutait sérieusement d'être jolie dans cet état. J'aurais préféré m'abstenir de dire ce genre de chose mais tant pis, ça avait été plus fort que moi. Et ce qui était dit, était dit. "Tu n'as qu'à mettre une tonne de fond de teint." Lui répondis-je en roulant des yeux. Franchement qu'est-ce qu'on s'en foutait de ce qu'en diraient les gens ? Depuis quand s'inquiétait-elle à ce point du regard des autres ? Elle avait quand même un peu changé me semblait-il. Quoi qu'en un sens, je comprenais un peu. Il était quand même question d'une marque de coup en plein sur le visage. Ca allait forcément intriguer. Je hochai positivement la tête quand elle mentionna le fait que rire n'allait pas être bon non plus, pour laisser sa lèvre se soigner correctement. Quant à sa réponse concernant les baisers, elle me fit grincer des dents. Elle aurait mieux fait d'éviter de répondre à ce sujet, alors que ça m'avait moi même écorché le coeur et la langue de dire un truc pareil, à ce sujet là. Bordel. Je ne pu m'empêcher de lui lancer un regard noir, avant de me lever pour m'éloigner d'elle. Je préférais garder un minimum de distance entre nous. J'étais ainsi bien moins troublé par sa présence. Quoi que ça ... C'était quand même assez compliqué. M'enfin c'était mieux que rien. "C'est encore mieux vu du toit. Je suis le seul à y avoir accès." C'était même incroyablement magnifique et apaisant. Et pourtant, je disais ça encore une fois sans grande émotion. Avec un soupir, je m'adossai à un mur alors qu'elle faisait le tour de nos souvenirs. Ah ben oui ça faisait dix ans qu'elle les gardait enfermés. Elle avait donc du oublier de quoi il s'agissait.

Cela faisait quand même mal de parler du passé, surtout sur le fait qu'il me connaissait toujours par coeur tout comme avant alors que moi je ne le connaissais pas, enfin plus et ça me faisait tellement de mal. Pourquoi je n'avais pas changé et lui si. Surement parce que moi je n'avais pas été retenu en otage pendant 10 ans. Car même s'il avait travaillé surement avec eux, c'était pour me protéger donc pour moi c'était une prise d'otages et ça l'avait totalement changé. Et ne pas savoir ce qu'il pensait était tellement étrange, avant on n'avait pas besoin de parler pour se comprendre, et maintenant même quand il parlait je ne le comprendre. "Non je ne trouve pas, je n'ai pas l'habitude de ne pas te comprendre, ça me perturbe un peu. " Et surtout ça m'inquiète car j'ai peur pour lui. On se retrouvait donc encore une fois dans son appartement, comme si que ça se terminait toujours ici. Mais cette fois c'était pour soigner mon visage, je voulais éviter que ça ne s'aggrave de trop, autant soigner ses petites blessures et ensuite je rentrerais à la maison. J'en avais besoin, juste retrouver les bras d'Alexandre pour qu'il me rassure car au fond de moi j'avais eu vraiment très peur. Je n'osais même pas penser ce qui aurait pu ce passé s'il n'avait pas été là. Je faisais un sourire et encore une fois une grimacer quand il me disait que ne je n'avais qu'à mettre une tonne de fond de teint. " Je ne suis pas un pot de peinture et je déteste toutes ses filles qui mettent trop de maquillage. Donc je ferais avec." Je n'avais pas le choix, mais bon je savais qu'on allait me poser des questions, je ne supporterais qu'on pose des questions à Alexandre, en aucun cas je voulais qu'on croie qu'il m'avait frappé. Que je n'entends même pas une seule personne me le dire sinon j'allais me mettre en colère. Alexandre ne me ferait jamais de mal. Encore une fois sa présence me perturbait un peu, je ne faisais pas attention à ce qu'il me disait et surtout aux conséquences sur lui. Pourquoi je venais de parler de baiser avec Alexandre, je le regrettais tout de suite. Je provoquais encore une fois de la colère chez lui. Je finissais par me lever en regardant la vue qu'on avait de chez lui qui était magnifique, je gardais la glace sur ma joue que je ne sentais plus à force. "Je peux voir? S'il te plaît?" Oui j'adorais les belles vues et j'avais bien envie de voir ce que ça donnait du toit. En tout cas c'était un super appartement qu'il avait, en plus maintenant il avait tous nos souvenirs ce qui me faisait mal au coeur aussi, c'était vraiment étrange comme situation, beaucoup trop même. Je laissais ma main glisser sur un de nos albums photo, à chaque fois on les faisait ensemble et c'était toujours un vrai plaisir. Je n'osais pas l'ouvrir de peur que ça me fasse plus de mal qu'autre chose. Je fermais les yeux en soupirant.

Je pouvais bien évidemment comprendre pourquoi ça la perturbait tant de ne pas parvenir à me comprendre. Mais moi, je devais bien admettre que ça me soulageait, au contraire. Ainsi, elle ne réalisait pas à quel point je souffrais de notre situation actuelle. Elle n'avait pas non plus conscience de mon envie de retourner d'où je venais, parce que dans le fond c'était peut-être bien là bas que ma vie se trouvait. C'était entièrement de sa faute si j'étais encore là. Mais c'était aussi de sa faute si je voulais partir. Elle n'avait pas que des effets positifs sur moi ... "Crois moi ... C'est préférable." Soupirai-je à son intention, avant que nous ne pénétrions enfin dans mon immeuble, puis dans mon appartement. De là, j'entrepris de soigner les marques sur son visage, en l'entendant se plaindre du fait qu'il allait lui rester quelques traces pendant quelques temps. Ses craintes me semblaient tellement ... Etranges ... Comme s'il n'y avait vraiment rien de plus grave qu'un petit bleu sur la pommette et une lèvre à peine fendue. Ses traces disparaîtraient, elles au moins. "Alors arrête de te plaindre ..." Lâchai-je finalement. Par le passé, quand elle se plaignait d'un truc mais refusait quand même mes idées pour les arranger, je lui disais toujours cela. Mais c'était sur un ton aussi désespéré qu'amusé. Et on finissait par en rire. Que là ... Là je ne plaisantais pas vraiment. J'étais seulement désespéré et pas du tout amusé. Lucas était rarement amusé. Il ne riait et ne souriait jamais. Ou pas de façon très sincère. Je lui en voulu sérieusement quand elle mentionna indirectement le fait que ça allait être tellement compliqué de ne pas embrasser son Alexandre. A croire qu'elle voulait me faire du mal. Au moins, elle savait comment faire. Bravo, elle devrait recevoir une médaille pour cela. En tout cas, je ne me fis pas prier pour me lever et m'éloigner d'elle. C'était mieux. Et à la mention du toit auquel j'avais accès, elle voulu y monter. Je hochai la tête, avant de froncer les sourcils quand je la vis revenir près de nos albums. Je soupirai, m'approchai et les poussai sèchement pour qu'il glisse plus sur le bureau. "Arrête ça ! Tu n'as aucune raison de chouiner sur notre passé !" Lâchai-je sur un ton cassant et sans un regard pour elle, avant de m'éloigner d'elle pour rejoindre l'ascenseur. "Tu viens ou pas ?"

J'avais vraiment de connaitre ses pensées, déjà la dernière fois il m'avait dit un peu plus en détail ce qu'il avait dû vivre là-bas, torturer pendant quelque temps et ensuite il avait dû se marier avec la femme de celui qui l'avait enlevé pour ensuite faire partir des leurs, c'était vraiment dur d'y repenser, beaucoup trop de choses mauvais lui étaient arrivées. Encore si cette femme l'avait attiré, il ne serait pas aussi froid avec les gens. Donc je pensais qu'il n'avait jamais aimé cette femme, peut-être au fond de moi je l'espérais. Enfin c'était égoïste puisque moi j'avais craqué pour un autre homme et maintenant on allait se marier. Mais voilà, j'accepterais qu'il trouve une autre femme, je le lui souhaitais même, peut-être que ça lui ferait du bien. Mais pour le moment je voulais pouvoir encore lire dans ses pensées pour voir comment il allait ou encore savoir comment l'aider à aller de l'avant. Je baissais les yeux alors qu'il me disait que c'était préférable que je ne sache rien, il avait peut-être raison, mais ça me mettait quand même mal à l'aise. Je ne disais donc plus rien jusqu'à arrivée chez lui, un chemin que je connaissais bien, mais j'avais un appartement changé avec des souvenirs de nous, une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout et qui me surprenaient toujours autant. Je le laissais me soigner alors que je m'inquiétais sur le fait que j'allais rester plusieurs jours voient des semaines avec ses marques sur mon visage surtout que je marquais assez vite et longtemps.Il me donnait des solutions, mais non merci je n'avais pas envie de ressembler à une poupée barbie et il venait me parler mais froidement, une phrase qui m'aurait fait plaisir avant et j'aurais fait une petite moue triste jusqu'à ce qu'il me prenne dans ses bras. Mais non, là c'était froid et sec ce qui me faisait encore plus mal. Mon coeur manquait même un battement tellement que je ne m'y attendais pas. Je me disais que je devrais plutôt partir, je n'avais plus rien à faire ici. Mais quand je me retrouvais devant les albums je me souvenais de beaucoup de choses, nos souvenirs qui me revenaient en tête, ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas ouvert les albums. Et alors que j'allais pour poser mon doigt sur l'album il s'approchait pour les pousser un peu plus loin pour que j'n'y touche pas. Je baissais les yeux encore plus blessé et ses mots n'arrangeaient rien. "J'ai le droit de pensée ce que je veux sur notre passé. Je restais devant le bureau encore sous le choc, j'avais l'impression de ne rien contrôler et que plus rien ne m'appartenait. Je tournais le visage en soupirant. " Pas besoin de te forcer, je vais partir..." A quoi bon rester de toute façon vu comment il était froid, j'avais eu assez de remarque cassante pour la soirée. J'avançais jusqu'à la cuisine pour poser la poche de glace dans l'évier alors que je ne le regardais même pas. Je ne reviendrais plus ici, plus jamais, ça ne servait rien, juste à se faire encore plus de mal. J'allais chercher mon sac et ma veste.

Je ne supportais pas de la voir s'arrêter ainsi devant nos souvenirs, comme s'ils avaient encore beaucoup d'importance pour elle. C'était pourtant impossible. En tout cas, ils n'en avaient pas autant pour elle, qu'ils ne pouvaient en avoir pour moi. C'était la seule chose à laquelle je pouvais encore me raccrocher. J'étais seul. Désespérément seul. Alors qu'elle, elle était parvenue à refaire sa vie. Alors la voir tourner autour de notre passé comme si ça avait autant d'importance pour elle, que ça en avait pour moi, c'était juste ... Insupportable. Ca me blessait deux fois plus. Je ne me faisais pas de faux espoirs parce que j'étais encore assez conscient de ma vie, de notre vie à tous les deux. Conscient du fait qu'elle avait la sienne d'un côté et que la mienne n'était plus avec. Mais ça ne m'empêchait pas de souffrir. Je la suivis d'un regard noir quand elle s'éloigna. Et ... Non, non je n'allais pas simplement la laisser partir comme ça, comme si j'étais vraiment le dernier des enfoirés. Oh oui j'en étais un, c'était certain. Mais elle semblait ne pas se rendre compte que chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, me ramenait à un passé qui n'était mort que de son côté. Je serrai les dents et d'un pas vif, allai récupérer l'un des albums. Je revins ensuite me flanquer devant elle, pour lui couper la route. "Très bien ! Tu veux les regarder ces photos ? Tu veux qu'on admire, ensemble, nos souvenirs tellement beaux ?" M'emportai-je franchement, en levant l'album pour l'ouvrir sèchement et le flanquer sous ses yeux. "Oh regarde ! Regarde comme c'est mignon l'amour à vingt ans ! Oh comme c'était adorable ce pique nique clandestin dans une propriété privée. Oh ! Regarde, tu te souviens ? Notre bain de minuit dans la fontaine publique !" A chaque parole à moitié gueulée, je tournais les pages de l'album. "C'est ce que tu veux Mandy ? Qu'on discute de notre adorable passé ? Qu'on s'installe autour d'un café pour regarder nos vieilles photo ?" Demandai-je toujours sur le même ton, en la fusillant du regard. "Quand toi tu fermeras cet album, tu retourneras autour de ton adorable fiancé et tu auras déjà oublié ces photos souvenirs. Alors que moi ... Moi je vais le rouvrir. Je vais le feuilleter vingt fois. Cinquante fois. Je vais le regarder encore et encore. Je vais continuer de me raccrocher à nos souvenirs parce que c'est tout ce qu'il me reste. Parce que c'est la seule chose qui me rappelle que je suis en vie et que je suis encore capable de ressentir des choses. Parce que ces albums me rappellent que oui j'ai foutu en l'air ma vie. Mais que je l'ai fais pour toi. " Ajoutai-je ensuite, avant de claquer sèchement l'album pour le refermer. "Alors qu'est-ce que tu attends ? On monte sur ce putain de toit pour regarder ces albums autour d'un verre ?" Oh non ce n'était pas une proposition sincère. Mon ton était ironique, froid, cinglant.

Je ne voulais pas rester, je devais rentrer chez moi surtout vu comment la situation se tendait de plus en plus. Je prenais mon sac et ma veste pour fuir, oui car là c'était la fuite, mais c'était surement mieux ainsi, je devais arrêter de venir ici, on se faisait beaucoup trop de mal. Mais alors que je me dirigeais vers l'ascenseur, d'un coup il venait se mettre devant moi, je pensais qu'il allait me laisser partir, mais non, il me retenait avec un album photo alors que je lisais tout de suite la colère dans sa voix et dans son regard. Je ne voulais pas ce genre de question, il n'avait pas le droit. J'avais le coeur qui se serrait à chacun de ses mots. "Non... Arrête..." Je n'arrivais pas à lui parler alors qu'il venait ouvrir l'album et ça me faisait mal au coeur de voir toutes ses photos. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ouvert un de nos albums. Je fermais les yeux alors qu'il continuait de me hurler dessus, je n'avais pas besoin de voir les photos, tous ses souvenirs étaient ancrés dans ma tête et nés disparaîtront jamais. Mais ça me faisait tellement mal de le voir comme ça, je voulais qu'il arrête de nous faire aussi mal. J'ouvrais les yeux remplis de larmes encore une fois, à chaque fois que je venais ici, je finissais en larmes. Dans un soupiré je venais lui dire " Non ce n'est pas ça... Mais arrête c'est bon... Arrête." Ses paroles me faisaient tellement de mal, je ressentais à la fois de la colère et de la tristesse contre lui. Comment pouvait-il me dire ça, comme si que je pouvais oublier tous ses souvenirs c'était impossible.En entendant ses paroles j'avais l'impression qu'il me reprochait tout, d'être en couple, d'avoir tourné la page, qu'il ait gâché sa vie à cause de moi, enfin pour moi, mais c'était de ma faute s'il était comme ça. Je reculais d'un pas en me retrouvant contre la porte de l'ascenseur alors que les larmes coulais sur mon visage. "Tu ne sais pas ce qui se passe dans ma tête. Je n'ai jamais oublié nos souvenirs et quand je rentre oui, je ne les oublie, parfois j'y pense. Je ne les oublie pas, tu n'as pas le droit de dire ça..." En plus il reprenait son ton ironique tout en me criant dessus, je serrais les poings pour retenir ma colère contre lui, enfin ce n'était peut-être pas contre lui, quoique je ne susse pas du tout contre qui j'étais en colère. "Tu veux que je te dise quoi Connor? Oui j'ai tourné la page mais ça a été tellement dur. Combien de fois je me suis dit que je n'avais pas le droit d'être amoureuse. Mais j'ai fini par me dire que c'était surement ce que tu aurais souhaité. Ça n'a pas été facile... Et maintenant tu es de retour. Tu ne penses pas que je me sens mal au fond, j'ai l'impression d'être coupable à chaque fois. Que je te fais souffrir... Donc désolé voilà désolé..." Je continuais de pleurer vraiment mal alors que je voulais partir. " Je ne reviendrais plus... Oublie-moi... Refait ta vie..." Il devait m'oublier et refaire sa vie, ma présence lui faisait trop de mal.

C'était juste plus fort que moi. Je ne supportais plus qu'elle me montre combien elle avait du mal à passer outre nos souvenirs. Comme si ça la travaillait encore aujourd'hui. Je ne le supportais pas, pour la simple et bonne raison que de mon côté, je n'y arrivais pas, je n'y arrivais plus. Ne se passait pas une journée, une heure, sans que je ne pense à nous. Et au fait que je l'avais définitivement perdu, alors même que je m'étais battu pour qu'elle ait la vie sauve. Je savais que c'était me montrer égoïste que de lui en vouloir pour tout ça. Mais je ne contrôlais pas ce que je ressentais. J'avais fais en sorte qu'elle ait la vie sauve, en priant pour qu'elle soit heureuse. Et pour l'être, il était évident qu'il lui fallait aller de l'avant. Et c'était bien ce qu'elle avait fait. Mais maintenant que je la savais heureuse et en parfaite santé, je ne pouvais pas demeurer dans les parages. Je devais disparaître parce que ça me tuait de la voir si proche et en même temps si loin. Malheureusement, jusque là, je n'étais pas encore parvenu à me résoudre à partir. Parce que partir pour où ? Avec qui et pourquoi ? Mes envies de crever étaient toujours plus présentes et plus vives. Mais je refusais de me montrer faible en capitulant de la sorte. Je continuais d'avancer parce que je n'avais pas d'autre choix. Mais pour avancer, je devais sérieusement arrêter de la voir. Sauf que le destin avait cet humour étrange et lugubre. Il s'amusait à la foutre sur mon chemin quand je m'y attendais le moins. Je n'aurais pas du faire durer l'instant en lui proposant de passer chez moi. Mais je m'inquiétais pour elle et l'état actuel de son visage. Je m'inquiéterais toujours pour elle, que je le veuille ou non. Même là, alors que j'étais littéralement en train de perdre les pédales. Je n'écoutais pas ses supplications, ses demandes pour que je m'arrête. Je m'en foutais. Royalement. Je continuais ce petit manège. Elle me blessait, elle me détruisait. Alors pourquoi ne pourrais-je pas lui rendre la pareille ? Elle le méritait bordel. Elle le méritait ... Ses paroles m'arrachèrent seulement un rire ironique et froid. Je ne voulais pas l'entendre. Je ne le voulais plus. Chacun de ses mots était un coup de poignard en plein coeur. Et pourtant elle continuait. Tourné la page. Tombée amoureuse. Garce. Garce. La ferme. La ferme. Je fermai les yeux alors que ma respiration se faisait irrégulière et que je crispais les mâchoires. Il fallait qu'elle se taise et qu'elle s'en aille. Vite. "TA GUEULE ! tu m'entends ? TA GUEULE. Ne me dis pas ce que je dois faire. J'attends que ça. Le PUTAIN de jour où tu ne seras plus qu'un SOUVENIR. Comme j'en suis un pour toi." Gueulai-je en la fusillant du regard. Avant de faire un pas en arrière et tambouriner frénétiquement le bouton de l'ascenseur, sans la regarder. Quand enfin les portes coulissantes s'ouvrirent, je me permis un regard noir et haineux dans sa direction. "Maintenant dégage !"