Cherche moi je te trouverai

Juan est né en Espagne, à Madrid, le soir de noël. Comme un cadeau pour ses parents, tous deux diplomates. Personne ne savait alors que le malheur frapperait cette petite famille heureuse et sans histoire. Pourtant le spectre de la mort n’était pas bien loin et menaçait déjà le trio. L’horreur a un nom : Michel Morgewood. Aucun ne le savait alors mais leur histoire serait étroitement liée à cet homme. Pour l’heure la famille ne se préoccupait que de son bonheur et les proches du couple venaient tous, en procession, voir cet enfant, premier né et tant attendu par tous. Depuis des mois ils avaient attendus cette naissance, la fébrilité de cette venue au monde était donc palpable. Les grands-mères étaient bien évidemment les plus promptes à pleurer tandis que les grands-pères, la larme à l’œil tout de même, se sentaient incroyablement fiers face à ce fier gaillard qui perpétuerait probablement un jour la lignée des dos Santos. Les oncles et les tantes, devenus gaga, faisaient des risettes à l’enfant. Lui, depuis son berceau, ne comprenait guère cette agitation et préférait, de toute façon, dormir et manger que s’occuper de ces gens qui se pressaient autour de lui, qui voulaient tous avoir leur part d’extase.

A l’âge de deux ans, Juan et ses parents quittèrent l’Espagne pour l’Amérique et c’est à Washington qu’ils établirent domicile, abandonnant derrière eux le reste de la famille. Ils voyageraient souvent entre les deux pays pour rendre visite à la famille, à l’occasion de vacances. Le trajet en avion fut long mais l’enfant, encore bébé, passa le plus clair du temps de voyage à dormir, confortablement installé dans un siège adapté pour lui. Il ne se rendit presque pas compte que le temps avait passé, que la nuit était tombée, lorsqu’ils avaient enfin atterrit sur le sol Américain. Il s’était contenté de sourire à sa mère et de réclamer à courir. Mais son père l’avait installé dans la poussette. Le bébé avait pleuré mais rien n’y avait fait. C’est donc en roulant qu’il arriva dans sa nouvelle maison. Entièrement meublée, avec une salle de jeu. Il y passa ses premières heures américaines, tandis que sa maman préparait le souper.

A cinq ans, pour les vacances, tout trois partirent à Los Angeles. Sa mère ne fit jamais le voyage de retour à Washington. Portée disparue. Juan ne sut pas, pendant longtemps, ce qui était arrivé. Son père ne le lui révéla que plus tard, quand il fut adolescent, qu’il eut l’âge de quinze ans. Pour qu’il puisse encaisser le coup, l’idée que sa mère ait été tué par un tueur en série arrêté et en cours de jugement, mais que le corps n’était toujours pas retrouvé. C’est à partir de ce moment là qu’il se jura de tout faire pour retrouver sa mère. Pour cela, à dix-huit ans, il entreprit des études de journalisme, désireux de s’occuper des affaires policières pour pouvoir fouiller des rapports, des dossiers… Beaucoup au FBI ne l’aiment d’ailleurs pas car il est très fouineur. Mais il n’en a pour ainsi dire rien à faire, ce qui lui importe c’est de mettre la main sur le corps de sa mère. Ce que pensent les agents il n'en a rien à faire : ils ne savent rien de sa situation, de ce que ça fait que d'être à sa place.