Le jeune journaliste avait passé, ces sept derniers mois, une existence de merde, c'est le cas de le dire. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Au boulot, il n'était plus vraiment efficace. Dans la vie de tout les jours, il était une loque, c'est ainsi que pourrait le qualifier n'importe qui le rencontrant sans l'avoir connu au préalable, dans ses "belles années". Il reste même parfois sans sortir plusieurs jours d'affilés, lui qui avait l'habitude d'aller courir, promener. Il reste un but qu'il n'a pas lâché depuis tout ce temps malgré tout, le projet de retrouver sa mère, le corps de cette dernière, tuée par Morgewood, le tueur en série. Mais la mort de ce dernier il y a peu, vient de réduire à néant les espoirs que le jeune homme avait de savoir ce qui lui était arrivé, ce que ce monstre avait fait d'elle. Il n'a plus désormais dans la vie, que le goût amer qu'ont ceux qui ont tout perdu. La mort de Morgewood naturellement avait fait de lui un homme heureux : ce pourri lui avait prit deux personnes très chères. Mais par bien d'autres points, il eut préféré que ce dernier souffre, autant qu'il avait pût faire souffrir ses victimes. Sa mère. Sa Yelena. Et il aurait voulu autre chose qu'un long silence, interminable et définitif sur l'assassinat de sa génitrice.
Ce matin là, le jeune homme sort de chez lui, malgré tout cela. La mort de Michel Morgewood lui semble être un moment propice, une bonne raison, d'aller au cimetière porter quelques fleurs fraiches à Yelena. Cette femme qu'il a aimé si violemment et si peu de temps, au point de ne la connaître véritablement que peu. Si peu. Alors il se fait beau, autant qu'il puisse l'être, pour faire honneur à la demoiselle qu'il s'apprête à visiter, même si cette dernière n'est plus auprès de lui pour le voir, pour égrainer devant lui ses si charmants sourires.
Des fleurs à la main, l'homme marche d'un pas pressé en direction du cimetière. Rapidement il se fond dans les allées et se dirige vers la tombe de Yelena, quand il apperçoit au loin, tout près de cette tombe, une pelleteuse à l'œuvre. Un mauvais pressentiment l'assaille et l'homme presse le pas de sorte à voir ce qu'il se passe. Rapidement il prend conscience qu'à l'emplacement exact où Yelena a été enterré, il n'y a désormais plus qu'une sépulture ravagée. Sa colère est grande, comme il n'ose pas croire que l'on puisse priver la jeune femme ainsi de son repos éternel. Se tournant vers les hommes présents l'homme s'énerve, s'agace, se dispute. Il manque de se jeter, de rage, sur l'agent Winchester qu'il accuse de cette mascarade, de cette folie. Une main l'en empêche, une voix aussi. Stoppé en plein vol, l'homme se retourne, une étrange impression surprise sur le visage et interloqué, il croire le regard de Yelena, bien en vie de vant lui. Lui qui a pourtant vu le cercueil, l'enterrement… Mais jamais le corps, à bien y penser. Le choc est si violent quand il réalise que sa douce est en vie, que l'homme manque de perdre pied et se rattrape à la blonde, qu'il entraine finalement dans sa chute au sol. Là, la regardant en pleurant, l'homme laisse aller ses larmes, la serre dans ses bras, baise son visage, la presse plus encore contre lui, de peur de la perdre à nouveau.